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La Corée du Nord a testé, dimanche sous la supervision du dirigeant Kim Jong-un, ses nouveaux missiles de croisière stratégiques lancés depuis un sous-marin, a rapporté lundi l'agence de presse d'État KCNA. Les missiles auraient atteint une "cible insulaire".

L'escalade de tensions se poursuit entre Pyongyang et Séoul. Le leader nord-coréen Kim Jong-un a supervisé les tirs d'essai de deux missiles de croisière lancés à partir d'un sous-marin, a annoncé lundi 29 janvier l'agence de presse d'État KCNA.

"Les missiles de croisière ont volé dans le ciel au-dessus de la mer de l'Est (...) pour atteindre la cible insulaire (non précisée)" dimanche, a rapporté KCNA.

L'armée sud-coréenne avait déclaré, plus tôt dimanche, avoir détecté des missiles de croisière tirés à proximité des eaux de la ville de Sinpo en Corée du Nord.

Kim Jong-un a exprimé sa "grande satisfaction" après le tir de dimanche, "qui revêt une importance stratégique dans la mise en œuvre du plan (...) de modernisation de l'armée visant à construire une force navale puissante", selon KCNA.

L'agence a indiqué qu'il s'agissait de missiles Pulhwasal-3-31, une nouvelle génération de missiles de croisière stratégiques que Pyongyang a dit avoir testé pour la première fois mercredi, avec plusieurs tirs vers la mer Jaune.

Les missiles balistiques de la Corée du Nord sont généralement plus controversés et sont explicitement interdits par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Des analystes ont toutefois déclaré que les missiles de croisière à portée intermédiaire n'étaient pas moins menaçants que les missiles balistiques et qu'ils constituaient pour la Corée du Nord une capacité sérieuse.

Kim Jong-un a par ailleurs inspecté la construction d'un sous-marin nucléaire et a discuté de questions liées à la fabrication d'autres types de nouveaux navires de guerre, selon KCNA.

Accélération des préparatifs militaires

Le leader nord-coréen a déclaré en janvier que le Sud était le "principal ennemi" de son pays. Il a dissous les agences gouvernementales dédiées à la réunification et aux contacts avec le Sud, et a menacé de déclarer la guerre si son voisin empiétait sur son territoire "ne serait-ce que de 0,001 mm".

Fin décembre, Kim Jong-un a ordonné l'accélération des préparatifs militaires en vue d'une "guerre" pouvant "être déclenchée à tout moment". Il a dénoncé une "situation de crise persistante et incontrôlable", selon lui amorcée par Séoul et Washington avec leurs exercices militaires conjoints dans la région.

Le ton est également monté d'un cran au Sud, où le président conservateur Yoon Suk Yeol a averti que Séoul mènerait une riposte "plusieurs fois plus forte" en cas de provocation, mettant en avant les "capacités de réponse écrasantes" de son armée.

Séoul et Washington ont averti à plusieurs reprises que toute attaque de la part de Pyongyang signerait inéluctablement la destruction de son régime. La Corée du Nord a multiplié ces derniers mois les essais d'armes interdites par l'ONU.

Début janvier, elle a ainsi lancé un missile hypersonique à carburant solide et procédé à des tirs d'artillerie à munitions réelles près de la frontière maritime avec le Sud, déclenchant des ordres de mise à l'abri sur plusieurs îles sud-coréennes proches des côtes nord-coréennes.

Séoul a répliqué par des contre-exercices dans la même région, sur la côte ouest de la péninsule.

La Corée du Nord a également réussi à mettre en orbite un satellite espion fin 2023 après avoir reçu, selon Séoul, l'aide technologique de la Russie, en échange de livraisons d'armes pour la guerre en Ukraine.

Avec AFP et Reuters