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Publié le : 09/11/2023 - 08:10 Modifié le : 09/11/2023 - 10:01

À la Une de la presse, jeudi : la polémique sur la marche contre l’antisémitisme organisée ce dimanche à Paris ; les critiques d’une partie des diplomates français sur le positionnement d’Emmanuel Macron dans le conflit israélo-palestinien, dont l’onde de choc traverse l’Europe et les États-Unis ; et l’histoire étonnante d’un Brésilien ayant survécu à la piqûre du serpent le plus venimeux au monde.

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À la Une de la presse, jeudi 9 novembre, la polémique sur la marche contre l’antisémitisme organisée ce dimanche à Paris. Un appel à l’union qui sème la division : l’appel lancé par les présidents du Sénat et de l’Assemblée pour "faire barrage" à l’antisémitisme vire à la foire d’empoigne, notamment à cause de la présence du Rassemblement national, dont la participation à cette marche expliquerait le refus de la France insoumise d’y participer. Une justification, ou plutôt un "prétexte", selon Libération – pour qui cette "possible participation du RN serait gênante, mais moins que la désertion d’un parti de gauche".

Antisémitisme : faire barrage

C'est la une de @Libe ce jeudi

Lire : https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/QRpviOiDQ7

— Libération (@libe) November 8, 2023

Le Figaro dénonce "une noble cause salie par une médiocre querelle". "En créant la polémique, certains se trompent de combat", assène le journal, en expliquant que, "certes, Marine Le Pen est la fille de son père mais (qu’) elle n’a jamais revendiqué son héritage antisémite". «On peut l’attaquer sur beaucoup de fronts, mais pas sur celui où elle a toujours cherché à couper le cordon ombilical, en dépit des récentes et réelles maladresses de son jeune lieutenant Bardella», soutient Le Figaro. "Grande marche, grand bazar", résume L’Opinion, où le dessin de Kak montre l’Insoumis Manuel Bompard révolté par le refus de Jean-Luc Mélenchon "de participer à la marche contre l’antisémitisme" et de le voir "arracher des portraits d’otages". "C’est une photo de Rachel Garrido", proteste le chef de file de LFI – l’Insoumise a été suspendue quatre mois par LFI pour insubordination.

Une marche contre l'antisémitisme, OK ! Mais quelle marche ?
L'intendance suivra ? Non, elle cafouille.
Grande marche, grand bazar. C'est la Une de @lopinion_fr (avec @fxbourmaud et @DinahCohen, dessin @MonsieurKak) https://t.co/nu9dI4mXja

— Matthieu Deprieck (@mdeprieck) November 9, 2023

De leur côté, les socialistes, communistes et écologistes veulent participer à la marche, tout en créant un "cordon sanitaire" autour de l’extrême droite. L’Humanité, qui rappelle que la majorité macroniste elle-même "se divise sur la question", précise que les partis de gauche souhaitent la mise en place d’un véritable "cordon physique" autour du RN, accusé de chercher à "laver son image". Alors que tout cela est encore assez flou pour le moment, La Croix évoque un "équilibre délicat" à trouver pour ne pas "donner le sentiment", dimanche, d’un rassemblement politique "en faveur de l’État hébreu, sans un mot pour les milliers de Palestiniens qui meurent sous les bombes". Car ce serait, selon le quotidien, "donner une nouvelle fois le sentiment d’un 'deux poids deux mesures' déséquilibré. Dans une manifestation, pour avancer, il faut marcher sur deux jambes".

Emmanuel Macron dit vouloir défendre cette position traditionnellement "équilibrée" de la France dans le conflit israélo-palestinien. Mais alors que s’ouvre jeudi matin une conférence humanitaire sur Gaza à l’Élysée, Le Monde fait état du mécontentement provoqué par le "positionnement" du président "parfois sans concertation avec le Quai d’Orsay", et au point de susciter "un malaise dans les rangs du ministère" où une partie des diplomates redouterait "un impact profond sur l’image et la sécurité de la France dans les années à venir et appellent à un cessez-le-feu immédiat". Dans Mediapart, l’ancien ambassadeur Yves Aubin de la Messuzière, spécialiste du monde arabe, accuse Emmanuel Macron de "pratiquer une diplomatie dans diplomates", de chercher à "tout décider seul" et d’adopter une posture "jupitérienne", "au prix du discrédit international de la France".

Selon l’ancien ambassadeur Yves Aubin de la Messuzière, spécialiste du monde arabe, Emmanuel Macron, qui entend tout décider seul, adopte avec la question du Proche-Orient une posture « jupitérienne ».

Au prix du discrédit international de la France 👇 https://t.co/xKt9js7Wt8

— Mediapart (@Mediapart) November 8, 2023

La France, et le reste du monde sont désormais confrontés à une recomposition géopolitique majeure au Proche-Orient. Une évolution qui semble se manifester chez le Hezbollah (et derrière lui, en Iran), au sujet duquel L’Orient Le Jour se demande s’il ne serait pas en train de "s’ouvrir à la solution à deux États". Le journal libanais affirme que le parti chiite a donné son "feu vert" à l’activité diplomatique du Premier ministre Nagib Mikati "dans ce qui ressemble à un partage de rôles pour éviter une grande escalade, tout en maintenant une image intransigeante vis-à-vis d’Israël". Courrier International, de son côté, cite plusieurs titres iraniens, dont Donya-e Eqtesad, faisant état d’une désapprobation croissante de la population iranienne vis-à-vis du soutien du régime au Hamas, estimant qu’il ferait mieux de se concentrer sur les nombreux problèmes internes – un avis partagé par l’ancien chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, qui a déclaré que la population avait “raison” de penser que l’Iran ne devait pas “faire la guerre” pour les Palestiniens.

Le conflit au Proche-Orient, dont l’onde de choc traverse la France, et toute l’Europe. Die Zeit cite l’alerte lancée par le président du Conseil central des juifs d’Allemagne prévenant que les appels à "la destruction d'Israël et à l'extermination de tous les juifs" outre-Rhin réveillent des "peurs profondément enracinées" chez ses coreligionnaires, alors que l’Allemagne commémore aujourd’hui le 85e anniversaire de la Nuit de Cristal. Au Royaume-Uni, le débat s’envenime autour de l’organisation d’un rassemblement pro-palestinien ce samedi, jour anniversaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale. L’autorisation de cette manifestation par le chef de la police londonienne lui vaut d’être accusé de faire "deux poids deux mesures" en faveur des "marcheurs haineux" pro-palestiniens par la ministre de l’Intérieur, elle-même prise à partie par une partie de ses camarades conservateurs, qui jugent ses propose outranciers. Une querelle racontée par le journal The I.

Suella Braverman has been accused of inflaming tensions again after she compared pro-Palestinian marches in London to sectarian rallies held in Northern Ireland https://t.co/vEvK1AzD0I

— i newspaper (@theipaper) November 9, 2023

Aux États-Unis, le débat enflamme les campus et les médias. Dernière polémique en date dans les colonnes du Washington Post, qui a décidé de dépublier et de s’excuser pour un dessin qui a suscité de vives critiques – une illustration jugée "raciste et déshumanisante" envers les Palestiniens. Ce dessin signé Mike Ramirez montre un dirigeant du Hamas utilisant des civils comme boucliers humains. Derrière lui, le portrait du fondateur du Hamas, cheikh Yacine, interpelle l’opinion : "Comment les Israéliens osent-ils attaquer les civils ?". Vu sur The Las Vegas Review.

On ne se quitte pas là-dessus. Un mot de la mésaventure rapportée par The Washington Post, toujours, d’un Brésilien qui a survécu à la piqûre d’un serpent appelé surucucu-pico-de-jaca. Cette espèce de vipère, la plus longue et la plus venimeuse du monde, peut injecter jusqu’à 500 mg de venin – ce qui provoque une douleur intense, un choc voire une mort rapide. Cícero José de Oliveira a, lui, survécu pendant quatre jours dans la jungle avant de pouvoir être secouru et soigné. Une santé de fer!

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