
La campagne bat son plein à Taïwan, à une semaine des élections présidentielle et législatives organisées le 13 janvier. Au cœur des débats : la politique intérieure de l'île mais surtout sa relation avec la Chine, qui considère Taïwan comme partie intégrante de son territoire.
Qualifié de "fauteur de trouble" et de "séparatiste" par Pékin parce qu'il présente Taïwan comme un État indépendant et souverain, Lai Ching-te, candidat du Parti démocrate progressiste, apparaît comme favori de l'élection présidentielle. Il devra cependant affronter deux autres candidats favorables à des liens plus étroits avec la Chine.
À la chasse aux infox
Depuis plusieurs semaines, Lai Ching-te dénonce des ingérences chinoises dans le processus électoral et s'inquiète d'une montée de la désinformation.
"Voici un SMS que j’ai reçu. Il dit que cette année, toutes les caméras de surveillance autour des bureaux de vote seront éteintes pendant le scrutin. Je l’ai envoyé au centre de vérification. Voilà leur réponse, qui me dit que c’est faux", témoigne Jeffrey, l'un de ses partisans.
De l’autre côté de l'écran, Eve Chiu travaille avec dix journalistes pour contrer les rumeurs en temps réel. "Les rumeurs en lien avec l’élection ont augmenté ces derniers mois. La plupart portent sur les candidats et concernent leur nationalité, leur éthique mais aussi leur patrimoine", explique la président de l'ONG Taiwan FactCheck Center.
Le mois dernier, Eve Chiu et ses équipes ont repéré et démenti 50 infox. Les autorités taïwanaises incriminent la Chine. Des accusations démenties par Pékin.