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Guerre en Ukraine : Kiev et Kharkiv à nouveau les cibles d'une pluie de missiles russes
La Russie a lancé, mardi, plusieurs missiles sur Kiev, provoquant notamment des coupures d'électricité dans plusieurs zones de la ville. Lundi, Vladimir Poutine avait promis de "venger" la mort de plusieurs civils au cours d'une attaque ukrainienne contre la ville russe de Belgorod.

L'armée russe a mené, mardi 2 janvier, une série d'attaques aériennes sur l'Ukraine, lançant des missiles contre Kiev où de puissantes explosions ont retenti, et frappant la ville de Kharkiv, dans l'Est. Au total, 99 missiles ont visé le pays, selon l'armée ukrainienne, qui assure en avoir abattu 72. Au moins cinq personnes ont été tuées et une centaine blessées, selon les autorités ukrainiennes.

"Les Russes inhumains frappent de nouveau", a commenté le président Volodymyr Zelensky dans une courte allocution diffusée sur les réseaux sociaux, après avoir dénoncé la "terreur russe".

Des quartiers privés d'électricité et d'eau

À Kiev, un immeuble du quartier de Solomianskiï, près du centre, a été touché et de nombreuses fenêtres ont été détruites. Sur place dans la matinée, les pompiers et les secouristes s'affairaient, de la fumée s'échappant de plusieurs appartements.

Deux personnes sont mortes et 49 autres ont été blessées, a annoncé son maire, Vitali Klitschko.

🇺🇦 Kyiv today: along other damaged, a residential building has been hit, following yet another missile attack launched by Russia.

Here in Solomians'kiy district, dozens of people have lost their homes, including a friend of mine whom I met by chance while filming. pic.twitter.com/0VoGknMEEx

— Emmanuelle Chaze (@EmmanuelleChaze) January 2, 2024

Le ministère ukrainien de l'Intérieur a, pour sa part, déploré des "bombardements massifs", précisant que des "immeubles d'habitation, des entrepôts, des infrastructures essentielles" avaient été atteints.

Dans le quartier de Podil de la capitale ukrainienne, des incendies étaient toujours en cours à la mi-journée sur au moins deux sites, a constaté un journaliste de l'AFP.

Par ailleurs, deux civils ont péri et 16 autres personnes ont été blessées, dont un enfant, dans une autre frappe russe dans la région de Kiev, selon les secours ukrainiens.

Et plus de 86 000 habitants de Kiev et de ses environs restaient privés d'électricité en début d'après-midi à la suite des bombardements, a fait savoir le ministère de l'Énergie.

At one of the impact sites in Kyiv, where Ukrainian firefighters are battling to bring a fire at a ruptured gas main under control. pic.twitter.com/yi9uuZCWXg

— Jimmy Rushton (@JimmySecUK) January 2, 2024

"Au moins quatre frappes" ont par ailleurs touché la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, tuant au moins une personne, a affirmé le chef de l'organisation militaire, Oleg Sinegubov ; 47 autres personnes ont été blessées, a complété le parquet régional.

Des immeubles d'habitation de plusieurs étages et des infrastructures civiles ont été endommagés dans le centre de la ville, selon la même source.

Le ministère russe de la Défense a affirmé mardi avoir "détruit" toutes ses cibles. Moscou a assuré, comme à son habitude, n'avoir visé que des cibles jugées légitimes, comme des entreprises ukrainiennes "de production de missiles, de drones et de réparation d'armes et d'équipements militaires" et "des sites de stockage de missiles, de munitions et d'armes aériennes fournis au régime de Kiev par des pays occidentaux".

En représailles à ces attaques matinales, l'armée ukrainienne a tiré à la mi-journée deux salves de missiles sur la région russe frontalière de Belgorod, a assuré le ministère russe de la Défense, selon lequel l'ensemble des 17 ogives ont été "détruites".

Un homme a été tué par des éclats lorsqu'un projectile a explosé à côté de sa voiture, a de son côté indiqué sur Telegram le gouverneur de Belgorod, Viatcheslav Gladkov. Cinq personnes ont été blessées dans d'autres incidents.

Escalade de tensions

Cette nouvelle série de frappes russes intervient au lendemain de la menace agitée par Vladimir Poutine d'"intensifier" les frappes en Ukraine en représailles à l'attaque inédite sur la ville russe de Belgorod samedi.

Dans un communiqué, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a quant à lui appelé les Occidentaux à "réagir de manière décisive" aux bombardements russes.

Le ministre a ainsi réclamé d'urgence l'accélération des livraisons occidentales de "systèmes de défense antiaérienne supplémentaires, de drones de combat de tous types" et de "missiles d'une portée de plus de 300 kilomètres".

"Donnez des armes à l'Ukraine !", a imploré sur Twitter le secrétaire général du Conseil de sécurité et de défense ukrainien Oleksiï Danilov, Kiev faisant face ces dernières semaines à des difficultés pour obtenir plus d'aide militaire de la part de ses alliés occidentaux.

"Il est urgent et crucial de soutenir l'Ukraine maintenant, pour arrêter Poutine", a lancé sur X (ex-Twitter) l'ambassadrice américaine en Ukraine, Bridget Brink.

Dans un communiqué, la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour l'Ukraine, Denise Brown, a pour sa part jugé "alarmantes" les frappes russes qui laissent des centaines de milliers d'Ukrainiens "sans électricité (et) sans eau", à un moment où les températures sont négatives en Ukraine.

Or, près de deux ans après le début de son invasion, la Russie semble déterminée à accroître ses attaques aériennes. Vendredi dernier, des tirs en série de missiles russes ont fait une quarantaine de morts.

Au total, depuis dimanche, l'armée russe a lancé "environ 170 (drones explosifs, NDLR) Shahed et des dizaines de missiles de différents types", a affirmé mardi Volodymyr Zelensky.

Varsovie fait décoller des F-16

À la suite des bombardements russes massifs en Ukraine, l'armée polonaise a annoncé mardi avoir fait décoller quatre chasseurs F-16 pour surveiller sa frontière avec le pays. "Pour assurer la sécurité de l'espace aérien polonais, deux paires de chasseurs F-16 et un avion ravitailleur allié ont été activés", a indiqué le commandement opérationnel de l'armée polonaise dans un communiqué.

Vendredi, la Pologne, membre de l'Otan, avait dénoncé une "violation" de son espace aérien "par un missile de croisière" russe qui a survolé pendant trois minutes son territoire avant de se diriger vers l'Ukraine. Le système de défense antiaérien polonais avait alors été mis en état d'alerte et les autorités polonaises civiles et militaires avaient tenu des réunions d'urgence, notamment avec des représentants de l'Otan.

Avec AFP

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