Co-auteur d'une pétition réclamant des réformes démocratiques en Chine, Liu Xiaobo risque 15 ans de prison pour "subversion du pouvoir de l'État". Selon son avocat, le dissident ne sera pas fixé sur son sort avant vendredi.
AFP - L'un des chefs de file de la dissidence chinoise, Liu Xiaobo, a été jugé mercredi à Pékin pour "subversion". Le verdict sera connu vendredi, jour de Noël, a déclaré mercredi à l'AFP, Ding Xikui, l'un de ses avocats.
Le procès du dissident "a duré deux heures et demie", a dit Ding Xikui.
"Le tribunal a indiqué que le verdict serait lu vendredi à 09H00" (01H00 GMT), a-t-il ajouté. Il encourt jusqu'à 15 ans de prison.
Arrêté il y a plus d'un an après la publication d'un texte appelant à une démocratisation de la Chine, Liu, écrivain et ancien professeur d'université âgé de 53 ans, a été inculpé récemment de "subversion du pouvoir de l'Etat".
Des dizaines de policiers avaient été déployés autour du tribunal, empêchant ses partisans d'approcher, a constaté une journaliste de l'AFP.
Sa femme, Liu Xia, n'a pas été autorisée à sortir de chez elle par la police qui surveille sa maison, a-t-elle dit à l'AFP au téléphone.
Selon elle, son frère a pu cependant s'y rendre.
Au début de son procès, Liu a remercié sa femme pour son soutien, a-t-elle ajouté, citant son frère, avant de fondre en larmes et de raccrocher.
Contactés par l'AFP, des responsables du tribunal ont refusé de s'exprimer.
A l'extérieur du tribunal s'étaient rassemblés des partisans de Liu Xiaobo, écrivain et ancien professeur d'université âgé de 53 ans.
"Vive la démocratie, vive Liu Xiaobo", a lancé Song Zaimin, un Pékinois de 49 ans, sous le regard des policiers.
"Je ne le connais pas et je ne veux pas le connaître, mais je veux juste soutenir son attitude héroïque. Nous devons lutter pour notre avenir", a-t-il ajouté.
Liu a été inculpé récemment de "subversion du pouvoir de l'Etat", plus d'un an après avoir été interpellé.
Son arrestation était intervenue peu après la publication de la "Charte 08", dont il est un des auteurs.
Inspirée par la Charte 77 des dissidents tchécoslovaques des années 70, la "Charte 08" appelle au respect des droits de l'homme et de la liberté d'expression et à l'instauration d'élections pour un "pays libre, démocratique et constitutionnel".
Des diplomates américains et européens se sont vus refuser l'accès au procès.
Ce procès a été critiqué par les Etats-Unis, l'Union européenne et les associations des droits de l'Homme, qui ont appelé la Chine à libérer le dissident. Mais Pékin a rejeté ces demandes, les qualifiant d'"inacceptables".