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À la Une de la presse, ce mardi 18 avril, les réactions à l’allocution d’Emmanuel Macron, lundi soir, qui dit se donner "cent jours" pour agir "au service de la France". Mais aussi, l’arrivée en tête des indépendantistes au premier tour des élections territoriales en Polynésie française et les 50 ans du journal Libération. Et deux clichés réalisés grâce à l’intelligence artificielle.

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À la Une de la presse, les réactions à l’allocution d’Emmanuel Macron, lundi soir, qui dit se donner "cent jours" pour agir "au service de la France".

Face à la colère, le président reconnaît qu’un "consensus n’a pas pu être trouvé" sur la réforme des retraites et dit vouloir maintenant tourner la page. "100 jours pour faire oublier les retraites", annonce L’Opinion, avec un dessin de Kak montrant Emmanuel Macron tentant de souffler suffisamment fort pour éteindre le bâton de dynamite social. Sa promesse d’ouvrir de grands chantiers sur le travail, l’école et la santé laisse toutefois sceptique Le Figaro, qui ne pense pas qu’une "simple allocution" puisse "retourner une situation aussi critique", en  évoquant des promesses "déjà vues, déjà entendues", et "l’impression anxiogène d’une fuite en avant qui ne bouge pas d’un pouce". "Le grand vide"   : même son de cloche du côté de Libération. "Face à la colère, Macron brasse de l’air", cingle le journal. "L’esquive", une tentative ratée de faire "diversion" : L’Humanité accuse le président d’être "totalement déconnecté du rejet violent qu’il inspire désormais au pays". " Les tours de l’escamoteur sont éventés, mais on a presque l’impression qu’il n’y a que lui qui ne le sait pas".

À la Une également, l’arrivée en tête des indépendantistes au premier tour des élections territoriales en Polynésie française. "Vague bleue et érosion rouge"   : Tahiti Infos fait état de "l’irrésistible progression" du parti Tavini huiraatira de l’indépendantiste Oscar Temaru face au Tapura huiraatira de l’autonomiste  Edouard Fritch , le président sortant, un proche de la majorité d’Emmanuel Macron. Cette "vague" indépendantiste doit encore être confirmée lors du second tour du 30 avril, mais l’aspiration au changement d’une population dont près d’un quart vit sous le seuil de pauvreté, est indéniable.  Car "derrière la carte postale, les inégalités sociales sont gigantesques", au point que Le Monde se demande si la Polynésie française "est toujours une colonie française". Juridiquement, elle ne l'est pas, puisque le territoire dispose d’une Assemblée et d’un gouvernement qui gère le pays et son budget, en dehors de quelques prérogatives qui restent du domaine du gouvernement français. Mais l’héritage colonial reste très lourd. Cité par le journal, l’anthropologue Bruno Saura  parle d’ "une colonie consentie", où "les nouveaux venus, maîtres de l’argent, de l’éducation, et de la réussite sociale imposent leurs règles" aux Polynésiens autochtones.

Retour en métropole, où le quotidien Libération fête ce mardi ses 50 ans, et propose pour l’occasion un numéro spécial anniversaire.  50 histoires choisies pour raconter 50 ans d’actualité – des moments parfois drôles, parfois tragiques, émouvants ou ahurissants. Avec quelques perles, comme l’improbable interview du footballeur Michel Platini par l’écrivaine Marguerite Duras en 1987. Une rencontre dont " Platoche" se souviendra comme du "match le plus dur de [sa] carrière": "Je l’ai vécu comme quelque chose de complètement irréaliste. Ses questions étaient parfois touchantes mais je n’ai jamais été interrogé par quelqu’un d’aussi ignare des choses du football." Évoqués aussi, bien sûr, les deux moments où Libération a accueilli les journalistes de Charlie Hebdo, après l’incendie de ses locaux en 2011 et après les attentats de 2015, qui ont décimé sa rédaction. Libé, où chacun, paraît-il, a sa petite marotte, son sujet de prédilection. Sabrina Champenois, du service "Portraits", dit assumer, pour sa part, sa " fixette " sur Viggo Mortensen, muse du réalisateur David Cronenberg – et visiblement aussi de la journaliste, qui a signé pas moins de sept portraits de l’acteur. Le très photogénique Viggo Mortensen, dont la reporter tient à préciser qu’elle n’a "jamais eu ni son téléphone ni son mail", avec une pointe de regret, semble-t-il.

À propos de photos, deux clichés font couler beaucoup d’encre. Le premier, dont on avait beaucoup parlé, en 2019, est la première "photographie" d’un trou noir. Ce cliché a été affiné grâce à une technique d’intelligence artificielle   : ce fameux trou noir ressemble finalement davantage à un anneau qu’à un donut, v u dans Le Monde. L e second cliché vient de remporter un prestigieux prix de photographie. Mais il a été refusé par son auteur, Boris Eldagsen, car sa photo a été réalisée, elle aussi, grâce à l’intelligence artificielle. Ce photographe allemand dit avoir cherché à "ouvrir la discussion" sur le sujet. C’est assez vertigineux – tout comme cette autre capitale, à la Une, ce matin, du Guardian, qui annonce quel va être le plat servi au couronnement de Charles III   : quiche aux épinards et à l’estragon pour tout le monde. "Oh my God!" Un bon petit fish and chips aurait peut-être fait davantage l’unanimité.

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