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2009 restera dans les annales comme l'année de la crise ou, tout au moins, de ses conséquences... Mais ce fut aussi celle des grandes escroqueries et des scandales financiers. Revue de détails.

Barnier, pomme de discorde entre Londres et Paris

Le 27 novembre, le Français Michel Barnier est nommé au poste convoité de commissaire européen aux services financiers. Le lendemain, Nicolas Sarkozy qualifie cette nomination de "triomphe" des idées françaises sur la régulation, ce qui ne manque pas d’irriter Londres. La polémique enfle et, finalement, Michel Barnier joue les pompiers en affirmant connaître "l’importance de la City".

La Grèce au bord de la faillite

Dette et déficit public sont les deux mamelles de la crise économique grecque. La situation se dégrade à un tel point - la dette atteint 113 % du PIB - que la note du pays est abaissée par deux grandes agences de notation, les 7 et 8 décembre. Le gouvernement réagit et annonce un plan d’austérité drastique qui entraîne des manifestations importantes dans tout le pays.

Dubaï, le joyau du Golfe, dans la tourmente

À la surprise générale, Dubaï demande, le 24 novembre, un moratoire sur le remboursement de la dette de 59 milliards de dollars de Dubaï World, fleuron de l’émirat. L’annonce sème la panique sur les places boursières de la région et menace de s’étendre au monde. Le 14 décembre, le riche émirat pétrolier d'Abou Dhabi vole in extremis au secours de son voisin en lui prêtant 10 milliards de dollars.

Madoff, l’escroc du siècle

Le 29 juin, la justice américaine condamne Bernard Madoff à 150 ans de prison. Cet ancien dirigeant du Nasdaq avait été arrêté le 11 décembre 2008 pour l’une des plus grandes escroqueries de l’Histoire, estimée à 65 milliards de dollars. Hollywood s’intéresse à son cas et devrait prochainement en tirer un long métrage.

General Motors, la faillite d'un géant

Le 1er juin, General Motors se place sous la protection de la loi sur les faillites. Quarante jours plus tard, l’ex-numéro un mondial du secteur renaît sous une forme très édulcorée. La société prévoit de se séparer de 35 000 personnes d’ici à 2010. Vient ensuite la valse autour de ses marques. GM cède Hummer, garde Opel après avoir presque vendu sa marque européenne, et devrait, finalement, se défaire de Saab.

EADS : tous coupables, tous innocents

L’affaire EADS promettait d’être l’un des plus gros scandales financiers en France. Finalement, le 17 décembre, l’AMF, le gendarme des marchés, décide que tout le monde est innocent. Un sacré revirement de situation après trois ans d’enquête sur 17 personnes, dont des responsables du géant de l’aéronautique, soupçonnés de délits d’initié. Parmi les personnalités visées figuraient un ancien dirigeant du groupe, Noël Forgeard (qui a même été mis en examen), une figure emblématique du monde des affaires français, Arnaud Lagardère, et un ancien ministre de l’Économie, Thierry Breton.

Plans de relance

2009 aura été l’année de l’adoption de plans de relance pour sortir de la crise. Le 17 février, le président américain signe une loi qui engage 787 milliards de dollars pour soutenir l’économie américaine. La France aussi opte pour la relance économique. Le 14 décembre, un grand emprunt de 35 milliards d’euros est annoncé, bien moins que les 100 milliards voulus par certains membres du gouvernement.

Ces bonus qui choquent

Le 10 décembre, le Premier ministre britannique Gordon Brown annonce une taxation de certaines primes versées aux banquiers et traders de la City. Une idée reprise le lendemain par le président français Nicolas Sarkozy. Depuis plus d'un an, la polémique autour de cette rémunération supplémentaire dans les milieux financiers faisait rage. Aux Etats-Unis, ces primes, supérieures à 100 milliards de dollars en 2009, choquent. En France, la provisions de plus d'un milliard d'euros de la BNP pour ses traders renforce également l'image d'un milieu qui n'aurait pas appris de ses erreurs.

Les paradis fiscaux

L’évasion fiscale a été la grande affaire du G20 à Londres. Le 2 avril, les chefs d’État réunis à cette grand-messe économique annonce la "fin des paradis fiscaux". Dans la foulée, l’OCDE publie sa liste noire des mauvais élèves. La Suisse et le Luxembourg, entre autres, y sont inscrits. Mais après quelques accords bilatéraux et autres engagements, tous les États incriminés ont rejoint, en septembre, une liste grise plus soft ou sont carrément sorti de cette mauvaise classe fiscale.

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