logo

Quarante-trois ans après l'attentat à la bombe contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, qui a fait quatre morts et des dizaines de blessés en octobre 1980, le procès s'ouvre, lundi, en France, mais sans l'unique accusé, Hassan Diab. 

Il s'agit de l'une des plus longues affaires de l'antiterrorisme français. Le procès de l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, qui a fait quatre morts et des dizaines de blessés le 3 octobre 1980, s'ouvre lundi 3 avril à Paris, 43 ans après les faits avec un box des accusés vide.

Hassan Diab, unique accusé qui a toujours clamé son innocence, a fait savoir qu'il ne viendrait pas à l'audience. Ce Libano-Canadien de 69 ans a chargé ses avocats de l'y représenter. 

Cet universitaire était reparti libre au Canada en janvier 2018 après avoir bénéficié dans un premier temps d'un non-lieu dans ce dossier. 

Après avoir déclaré les débats ouverts, la cour d'assises spéciale de Paris, compétente en matière de terrorisme, pourra techniquement décider de décerner un mandat d'arrêt à l'encontre de l'accusé. Mais cela ouvrirait la voie à une nouvelle procédure d'extradition et reporterait de facto le procès. 

"La fin d'un long calvaire" pour les victimes

Aussi le Parquet national antiterroriste et les parties civiles devraient, comme la défense, soutenir la tenue d'un procès par défaut. Entre autre parce que la première demande d'extradition de Hassan Diab n'avait abouti qu'après six ans et avait tendu les relations diplomatiques entre la France et le Canada.

Si l'absence de l'accusé "déçoit" les parties civiles, celles-ci jugent "essentiel" que l'audience ait lieu après quatre décennies d'attente et des revirements judiciaires, souligne l'avocat de certaines d'entre elles, Me Bernard Cahen.

"C'est une bonne chose que même 43 ans après on montre que la justice est toujours présente", assure Me Cahen, impliqué dans le dossier depuis ses débuts. Pour les victimes, "c'est la fin d'un très long calvaire", ajoute-t-il. 

Un attentat jamais revendiqué

Le 3 octobre 1980, vers 18 h 35, l'explosion de la bombe posée sur une moto à proximité de la synagogue de la rue Copernic, dans le XVIe arrondissement de Paris, avait tué quatre personnes - un étudiant qui passait à moto, un chauffeur privé, une journaliste israélienne et un gardien d'immeuble - et blessé 46 personnes. 

Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive de France était la cible d'une attaque meurtrière. Jamais revendiqué, l'attentat avait été attribué au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), un groupe dissident du FPLP. 

Jugé pour assassinats, tentatives d'assassinats et destructions aggravées en relation avec une entreprise terroriste, Hassan Diab encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 21 avril. 

Avec AFP