
Au lendemain de l'utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, les groupes Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) et Rassemblement national ont déposé chacun une motion de censure "transpartisane" à l'Assemblée. Dans la soirée, des manifestations ont eu lieu à Paris et dans d'autres grandes villes.
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19 h 41 : nouveau rassemblement place de la Concorde à Paris
Pour la deuxième soirée consécutive, une foule importante s'est rassemblée sur la place de la Concorde, à quelques centaines de mètres de l'Assemblée nationale, bouclée par un imposant dispositif policier. Des manifestants ont allumé un feu sur l'esplanade, aux cris de "Macron démission" ou "On est là", à proximité des cordons de CRS.
L'ambiance s'est tendue à la tombée de la nuit, selon des journalistes de l'AFP. Plusieurs centaines de personnes ont affronté la police par petits groupes, avec jets de bouteille et feux d'artifice, tandis que les forces de l'ordre répliquaient à coup de gaz lacrymogène, en tentant d'évacuer la place, sous la pluie.
Des manifestations ont également eu lieu dans d'autres villes comme Rennes, Toulouse ou Bordeaux.
Rassemblement srtt des jeunes a concorde devant l´#an contre le #49.3
Premiere charge de crs prmeiere grenade de desencerclement.poivre et arrestation #f24 #France24 pic.twitter.com/wgbv7Hkm7X
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15 h 07 : l'extrême-droite dépose à son tour une motion de censure à l'Assemblée
Le groupe Rassemblement national, qui compte 88 députés présidés par Marine le Pen, a déposé sa propre motion de censure. "Alors que les Français manifestent massivement leur opposition à cette réforme, la représentation nationale n'a, à aucun moment, pu voter ce texte – ce qui est, malgré la légalité du processus, une atteinte grave aux principes démocratiques", estime le RN dans un communiqué.
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14 h 08 : la motion de censure du groupe Liot déposée à l'Assemblée
Le groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) a déposé à l'Assemblée une motion de censure "transpartisane" cosignée par des élus de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), contre le gouvernement, après le recours par celui-ci à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.
"Le vote de cette motion permettra de sortir par le haut d'une crise politique profonde", a déclaré devant la presse le chef de file du groupe, Bertrand Pancher, regrettant que "les collègues de LR ne soient pas signataires". Aucun député Les Républicains (LR) ne s'est joint à cette motion "transpartisane".
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13 h 50 : plusieurs milliers de personnes manifestent à Rennes
Environ 5 000 manifestants selon les syndicats, 2 600 selon la préfecture, défilent dans le calme à Rennes pour protester contre le projet de réforme des retraites et le recours au 49.3 par le gouvernement, a constaté l'AFP.
La préfecture d'Ille-et-Vilaine a précisé que la manifestation réunissait à la mi-journée "2 600 personnes dont 750 jeunes (étudiants et lycéens)" et "pas d'ultragauche détecté quant à présent". Les jeunes ont pris la tête du cortège, déclaré en préfecture, qui s'est élancé vers 11 h 30 dans les rues de la capitale bretonne au son de "Bella ciao". "Tu nous mets 64, on te mai 68", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par une jeune femme.
Gérald Darmanin avait décidé dans la matinée d'envoyer des renforts de police à Rennes, où des violences ont été commises la veille par des manifestants furieux du recours au 49.3 par le gouvernement pour l'adoption de la réforme des retraites, a annoncé l'entourage du ministre de l'Intérieur.
C'est la CR8, la compagnie de CRS spécialisée dans le maintien de l'ordre et la lutte contre les violences urbaines, qui va être envoyée, a-t-on ajouté de même source.
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13 h 36 : l'OCDE appelle le gouvernement français à "rester sur sa ligne"
L'OCDE a défendu le projet controversé de réforme des retraites en France, et a appelé le gouvernement à le mettre en œuvre.
"Nous vivons plus vieux et vivons plus vieux en meilleure santé", c'est pourquoi "il nous faut accepter de travailler un peu plus longtemps", a déclaré le secrétaire général de l'OCDE Mathias Cormann lors d'une conférence de presse sur les perspectives économiques mondiales. Les systèmes de retraites actuels ont été mis en place "à une époque où l'espérance de vie était moindre", a-t-il souligné, ajoutant qu'ils étaient "basés sur des hypothèses de coûts qui ne sont plus valables".
"Après tout le chemin parcouru, je suis certain que le gouvernement français va et doit rester sur sa ligne et aller jusqu'au bout", a encore dit Mathias Cormann.
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11 h 27 : "N'ayez pas peur", l'appel du groupe Liot aux députés LR
Le président du groupe Liot à l'Assemblée nationale, Bertrand Pancher, appelle les députés Les Républicains opposés à la réforme des retraites à ne pas avoir peur de voter la motion de censure que son groupe doit déposer à l'Assemblée nationale.
"N'ayez pas peur" : @BertrandPancher exhorte les députés @Republicains_An hostiles à la #RéformeDesRetraites à voter la #MotionDeCensure que le @GroupeLIOT_An s'apprête à déposer. #DirectAN pic.twitter.com/YHFhK2dlkV
— LCP (@LCP) March 17, 2023-
11 h 15 : "Avoir une motion de censure très ouverte pour sauver la démocratie", affirme Charles de Courson
Le député Charles de Courson (Liot) a expliqué sur BFMTV vouloir déposer une motion de censure qui pourrait parvenir à renverser le gouvernement. Pour cela, une trentaine de voix issues du parti Les Républicains seront nécessaires, explique-t-il.
Charles de Courson (@C_deCourson): "Ce qu'on voudrait, c'est avoir une motion de censure très ouverte" pic.twitter.com/W6zwMxFxnJ
— BFMTV (@BFMTV) March 17, 2023-
9 h 47 : le Rassemblement national soupçonne Macron de "prendre un plaisir malsain à organiser le chaos"
Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a soupçonné Emmanuel Macron de prendre "un plaisir malsain à organiser le chaos dans le pays", dénonçant "un coup de force" après le recours au 49.3 sur la réforme des retraites.
"On a un peu le sentiment qu'il prend un plaisir malsain à organiser le chaos dans le pays", a affirmé Jordan Bardella sur franceinfo, après les protestations violentes qui se sont produites jeudi contre le recours au 49.3 pour l'adoption de la réforme controversée des retraites. "Je ne comprends pas son obsession", a-t-il ajouté, assurant avoir "le sentiment d'une fin de règne où le gouvernement, les gens qui sont au pouvoir dirigent, gouvernent contre le peuple français".
Le président du RN a décrit le recours à l'arme constitutionnelle par Élisabeth Borne comme "un bras d'honneur irrespectueux aux Français et à la représentation nationale", assurant que la cheffe du gouvernement "doit maintenant partir".
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9 h 06 : "Nous avons vocation à continuer de gouverner", dit Olivier Véran
Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a estimé que ce dernier avait "vocation à continuer de gouverner", après le recours jeudi au 49.3 pour faire passer la réforme contestée des retraites.
"Il va y avoir un vote", a assuré le ministre sur France Inter, en référence aux motions de censure qui vont être déposées vendredi par les oppositions. "Le 49.3, c'est un moment aussi de perte de contrôle par le gouvernement", a-t-il analysé, "c'est un moment où l'Assemblée nationale est totalement souveraine pour décider de vous accorder la confiance ou de vous la retirer donc il n'y a pas d'alternative au vote des députés".
Sur l'avenir d'Élisabeth Borne à Matignon, il a affirmé avoir "confiance" en elle, "mais mon avis ne compte pas". "Le choix de la méthode de la Première ministre, qui est celui de la concertation et la recherche de compromis, etc., c'est quand même un choix qui a porté ses fruits dans d'autres textes", a-t-il estimé.
"Nous avons vocation à continuer à gouverner dans ce pays", estime @olivierveran
"L'Assemblée est souveraine pour nous accorder sa confiance ou nous la retirer", rappelle le porte-parole, mais la réforme des retraites est juste, selon lui, "un moment de tension".#le7930inter pic.twitter.com/YDIRbswrzs
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8 h 54 : 310 interpellations jeudi en France
Au total, 310 personnes ont été interpellées jeudi en France, dont 258 à Paris lors de manifestations contre le recours du gouvernement au 49.3 pour l'adoption de la réforme des retraites, a annoncé Gérald Darmanin.
"L'opposition est légitime, les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation, non", a poursuivi sur RTL le ministre de l'Intérieur, évoquant des "manifestations très difficiles" et dénonçant "des effigies brûlées" à Dijon et des préfectures prises pour cibles en fin de journée. "Les places des églises et des villages, c'est pas des ZAD !", a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement "ne laissera pas faire (...) des manifestations spontanées et le n'importe-quoi à tout moment".
À Paris, "au plus fort" de la soirée, 10 000 personnes étaient rassemblées place de la Concorde, selon Gérald Darmanin. Dans 24 autres villes, 52 000 personnes ont participé à des manifestations, selon un bilan de la police.
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8 h 51 : le recours au 49.3 "n'est pas un échec", affirme Olivier Dussopt
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a nié le fait que le recours jeudi à l'article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites soit "un échec".
"Ce serait un échec s'il n'y avait pas de texte, or il y a un texte", a affirmé le ministre sur RMC/BFMTV. Il a ajouté qu'il aurait préféré qu'il y ait un vote, recherché par l'exécutif "jusqu'à la dernière minute".
"Effectivement, il n'y a pas eu de majorité à l'Assemblée nationale parce qu'un certain nombre de membres du groupe LR n'ont pas répondu présent et n'ont pas suivi la position qui avait été arrêtée par leur parti. Mais ça n'est pas un échec, puisqu'il y a un texte et ce texte sera, si la motion de censure est rejetée, mis en œuvre", a-t-il poursuivi.
Olivier Dussopt (@olivierdussopt) sur la réforme des retraites: "Cela n'est pas un échec" pic.twitter.com/anGROdoeVP
— BFMTV (@BFMTV) March 17, 2023-
8 h 39 : la raffinerie TotalEnergies de Normandie "sera arrêtée" dès ce week-end, selon la CGT
La raffinerie TotalEnergies de Normandie, où les salariés sont en grève mais où les expéditions se poursuivent, "sera arrêtée" à partir de ce week-end, a indiqué à l'AFP Éric Sellini, coordonnateur CGT au sein du groupe pétrolier.
"Les salariés ont haussé le ton" et "les principales unités commenceront à s'arrêter à partir de demain" de manière à ce que "normalement, la raffinerie sera arrêtée ce week-end ou lundi au plus tard", a-t-il détaillé, au lendemain du recours à l'article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites.
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8 h 27 : action de la CGT sur le périphérique parisien, la circulation momentanément perturbée
Environ 200 manifestants, réunis à l'appel de l'union régionale d'Île-de-France de la CGT, ont perturbé pendant environ une demi-heure la circulation sur le périphérique parisien dans la matinée, lors d'une action pour protester contre la réforme des retraites et le 49.3.
Les manifestants sont descendus en courant sur les voies vers 7 h 30 à hauteur de la porte de Clignancourt, avec des fumigènes, et ont bloqué la circulation sur le périphérique intérieur, avant de se diriger en cortège vers la porte de la Chapelle, obligeant les automobilistes à rouler au pas.
Parmi eux se trouvaient de nombreux agents EDF, qui ont déployé une banderole à l'effigie de l'entreprise. Beaucoup portaient des chasubles ou des gilets fluorescents et chantaient "On est là, on est là", "Le 49.3, on n'en veut pas", "Grève, blocage, Macron dégage" ou encore "La retraite à 60 ans, on s'est battus pour la gagner, on se battra pour la garder".
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8 h 08 : La France insoumise va soutenir la motion de censure du groupe des indépendants à l'Assemblée
Jean-Luc Mélenchon a annoncé que le groupe La France insoumise (LFI) allait soutenir la motion de censure du groupe des indépendants (Liot) à l'Assemblée nationale afin de "donner les plus grandes chances possibles à la censure" du gouvernement d'Élisabeth Borne après l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution.
La coalition de gauche Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), incluant LFI, envisageait de déposer une motion de censure mais ses dirigeants expliquaient ces derniers jours qu'une motion de Liot aurait davantage de chances d'être votée par ceux des députés de droite qui sont défavorables à la réforme des retraites.
"Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure, et donc de retirer notre motion de censure au profit de celle de Liot", a expliqué Jean-Luc Mélenchon sur France Inter. Voter la motion de censure "ne signifie rien d'autre que le refus de la réforme des retraites", "ceux qui ne votent pas la motion de censure sont pour la réforme", a-t-il prévenu.
L'ancien candidat à la présidentielle a par ailleurs "encouragé" les "mobilisations spontanées dans tout le pays" car "c'est là que ça se passe", tout en appelant à manifester aussi à l'appel de l'intersyndicale pendant le week-end et jeudi prochain.
À l'Assemblée, le groupe parlementaire Nupes ne présentera pas de motion de censure et votera celle du groupe Liot, annonce @JLMelenchon
"Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure", explique le leader de la @FranceInsoumise #le7930inter pic.twitter.com/iE1UmIjJtT
Avec AFP et Reuters