
À la Une de la presse, ce lundi 13 mars, l’examen du projet de loi sur le nucléaire en France, qui prévoit notamment la construction de six EPR, les centrales nouvelle génération. Mais aussi le boom de l’énergie solaire partout dans le monde, sauf en France, la décision imminente de Joe Biden d’autoriser un projet pétrolier géant en Alaska, et la piscine de Rishi Sunak, le Premier ministre britannique.
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À la Une de la presse, l’examen du projet de loi sur le nucléaire en France qu i prévoit notamment de simplifier les démarches administratives pour accélérer la construction de nouvelles centrales nucléaires.
Un an après le discours d’Emmanuel Macron sur la relance du nucléaire, l’heure est à "la mobilisation générale", d’après L’Opinion , qui indique que cette relance reste toutefois "à confirmer" après une année 2022 marquée par l’arrêt de plusieurs réacteurs, à cause de problèmes techniques. Une année noire pour EDF, qui a enregistré l’année dernière une perte historique de près de 18 milliards d’euros, qui a elle-même creusé son endettement à 64,5 milliards d’euros – d’où le dessin de Kak qui montre l’atome faisant la manche, "pour (pouvoir) rester propre".
Libération fait état d’un autre chiffre : 52 milliards – le coût estimé de la construction de six nouveaux EPR, les centrales nouvelle génération, comme celle de Flamanville, dont les travaux ont commencé en 2007 et ne sont toujours pas terminés. Budgets colossaux, pénurie de main d’œuvre, manque d’eau dû aux sécheresses : face aux difficultés du secteur, le journal juge le projet du gouvernement "précipité et peu réaliste", et parle d’un projet "aux airs de fission impossible".
☢️ Nucléaire : l'atome qui valait 52 milliards. C'est la une de @Libe ce lundi.
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Le Figaro rappelle, de son côté, que la relance du nucléaire en France provoque aussi pas mal de remous avec l’Allemagne, où les Verts sont farouchement opposés au nucléaire. Autre différend entre Paris et Berlin : l’hydrogène, qui apparaît de plus en plus comme une source d’énergie essentielle pour décarboner l’industrie européenne. Paris veut produire cet hydrogène à partir d’électricité nucléaire, tandis que Berlin privilégie les solutions à base d’énergies renouvelables.
Les énergies renouvelables, et le solaire, en particulier, sont toujours à la traîne en France. Le Monde observe que "l’énergie solaire est la grande gagnante de la transition énergétique partout dans le monde, sauf en France". Le journal cite notamment le cas des États-Unis, où la tendance serait même "spectaculaire" dans des États comme la Californie et le Texas. La loi sur l’inflation de Joe Biden pour accélérer la transition énergétique et favoriser la réindustrialisation du pays devrait encore accentuer cet effort .
En Espagne, le quotidien El País évoque une "explosion sans précédent des énergies renouvelables", au point que l'Espagne est aujourd’hui le pays de l'UE qui produit le plus d'énergie solaire, après l’Allemagne. Le journal annonce l'approbation déjà donnée, en cours ou à venir, de plus de 1 400 "macro-parcs" éoliens et, surtout, solaires répartis sur 250 communes à travers tout le pays. Un "boom" qui provoque aussi des tensions, à cause de la concurrence foncière et de son impact à la fois sur les paysages et la biodiversité – ce qui nourrit un mouvement de rejet dans certaines zones rurales.
Outre l’énergie solaire, la crise climatique provoque le développement de la géo-ingénierie solaire , depuis une vingtaine d’années. Il s'agit d'un ensemble de techniques qui cherchent à refroidir l’atmosphère et à stopper le réchauffement en réfléchissant une partie des rayons du soleil. Ces techniques ont été mentionnées pour la première fois dans un récent rapport des Nations unies, selon L’Obs. Ce document indique que la recherche dans ce domaine "ne doit pas être découragée en soi", selon les experts, mais qu’elle doit être "encadrée par un organisme indépendant et discutée démocratiquement", à l’échelle mondiale.
Climat : mettre la géo-ingénierie solaire sur le même plan que la décarbonisation est « très dangereux » https://t.co/vC6KYY9o3j pic.twitter.com/FK1VCc2Vj1
— L'Obs (@lobs) March 12, 2023À la rubrique environnement, toujours, The New York Times affirme que l’administration Biden s’apprête à approuver le projet d’exploitation pétrolière Willow, au nord de l’Alaska. D’après le quotidien, l’annonce de cette décision pourrait intervenir dès aujourd’hui. Le journal rappelle que le projet Willow, du géant pétrolier ConocoPhillips, a pour objectif de produire près de 180 000 barils de brut par jour sur 30 ans. Ce projet est très contesté par les défenseurs de l’environnement, auxquels le président Joe Biden pourrait promettre, en contrepartie, de protéger près de 65 000 km2 du territoire de l'Alaska et du cercle arctique de tout autre projet de forage pétrolier à l’avenir.
Enfin, le Guardian rapporte que Rishi Sunak, le richissime Premier ministre britannique, qui se trouve être l’heureux propriétaire d’une belle demeure dans la circonscription où il a été élu député, et où il se rend régulièrement en hélicoptère, a décidé de prendre en charge sur ses deniers personnels le coût des travaux de modernisation du réseau électrique de sa région. Une bonne action rendue nécessaire par les travaux engagés pour la rénovation… de sa piscine. L’initiative ne passe évidemment pas très bien auprès de ses compatriotes, confrontés à l’augmentation stratosphérique de leurs factures d’électricité. Rishi Sunak, pourra en tout cas barboter désormais tout à son aise dans son bassin privé de 12 mètres, à l’heure où de nombreuses piscines municipales sont obligées de réduire leurs horaires, pour faire face au coût de l’énergie. Peut-être invitera-t-il ses compatriotes à venir faire un plouf dans son bassin?
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