
Le groupe paramilitaire Wagner a revendiqué mercredi la prise de la partie orientale de Bakhmout, épicentre de combats sanglants depuis des mois. La ville pourrait tomber "dans les prochains jours", confirme l'Otan. La chute de cette ville-forteresse du Donbass laisserait "la voie libre" à l'armée russe pour avancer dans l'Est, assure Volodymyr Zelensky, qui rencontre le chef de l'ONU à Kiev. Voici le fil du 8 mars 2023.
Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez ici le fil de la journée du 9 mars.
-
3 h 49 : f rappes russes massives à travers l'Ukraine
Des frappes massives ont ciblé les régions de Kharkiv et Odessa, dans l'Est, le Sud mais aussi l'Ouest de l'Ukraine, ont annoncé jeudi les autorités locales.
"L'ennemi a effectué une quinzaine de frappes sur la ville et la région" de Kharkiv, a déclaré le gouverneur régional Oleg Synegubov, sur les réseaux sociaux. "Les occupants ciblent une fois encore des installations essentielles", a-t-il ajouté. "Selon les premières informations, un immeuble résidentiel privé de la région de Kharkiv a été touché", a-t-il ajouté, annonçant des précisions "claires" sur d'éventuelles victimes et l'ampleur des dégâts.
À Kharkiv, la principale ville de la région, le maire Igor Terekhov a rapporté que "l'infrastructure énergétique" avait été visée et qu'il y avait des "problèmes" d'électricité dans certaines parties de la ville.
Dans la région d'Odessa, dans le Sud du pays, le gouverneur Maksym Marchneko a rapporté que "des missiles ont frappé l'infrastructure énergétique régionale et endommagé des bâtiments résidentiels", parlant d'une "frappe massive de missiles". "Heureusement, il n'y a pas eu de victimes", a-t-il déclaré, ajoutant que des "restrictions d'approvisionnement en électricité" avaient été mises en place.
La défense aérienne fonctionnait dans la région de Kiev, selon l'administration militaire locale.
Dans l'Ouest, le gouverneur de la région de Khmelnytskyi, Segiy Gamaliy, a exhorté les habitants à "rester dans les abris", car "l'ennemi frappe les infrastructures essentielles du pays".
-
22 h 01 : Zelensky invite à Kiev le ténor républicain américain Kevin McCarthy
Le président ukrainien a invité le républicain Kevin McCarthy, chef de la Chambre des représentants au Congrès des États-Unis, à se rendre à Kiev, au moment où la contestation commence à monter au sein des conservateurs américains sur l'aide apportée à l'Ukraine.
"M. McCarthy doit venir ici voir comment nous travaillons, ce qui se passe, ce que la guerre a fait, ce que les gens combattent maintenant et qui ils combattent. Et seulement après cela, faites-vous une opinion", a dit Volodymyr Zelensky à CNN, selon des extraits diffusés par la télévision. Son entretien accordé à la chaîne américaine sera diffusé mercredi soir.
À la tête de la nouvelle majorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy est à ce titre le troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et la vice-présidente.
-
20 h 57 : Zelensky veut "le succès démocratique" pour les manifestants en Géorgie
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit vouloir "le succès démocratique" pour les manifestants en Géorgie opposés à un projet de loi qui menacerait médias et ONG. Ses détracteurs comparent le texte à une loi liberticide russe adoptée en 2012.
"Il n'y a pas un Ukrainien qui ne souhaite le succès à notre Géorgie amie. Succès démocratique. Succès européen", a-t-il déclaré dans son allocution quotidienne. "Toutes les nations libres d'Europe méritent" de faire partie de l'Union européenne, a-t-il appuyé, alors que Kiev et Tbilissi ambitionnent de rejoindre l'UE.
-
19 h 35 : imbroglio sur l'identité du soldat fusillé dans une vidéo virale
L'identité du soldat ukrainien tué par une rafale de balles dans une vidéo d'exécution devenue virale semblait incertaine ce soir, des déclarations de l'armée ukrainienne pointant en direction de deux militaires différents.
"Un soldat du 163e bataillon de la 119e brigade distincte de défense territoriale de la région de Tcherniguiv. La vidéo de la mort héroïque d'Oleksandre Matsievskiï est devenue virale en un jour et n'a laissé personne indifférente", a indiqué sur Facebook le département régional de la section Nord des forces armées ukrainiennes.
"Sa mère, son fils Mykhaïlo et ses compagnons d'armes l'ont identifié sur la vidéo" et sa mère "l'a reconnu à la morgue à Kiev", a affirmé la même source, qui précise que le corps a été rapatrié lors d'un échange de corps et enterré le 14 février dernier à Nijine, dans la région de Tcherniguiv.
Pourtant, l'armée de terre ukrainienne avait affirmé mardi avoir identifié, "selon des données préliminaires", le soldat comme étant Tymofiï Mykolaïovytch Chadoura, "un militaire de la 30e brigade mécanisée", porté disparu depuis le 3 février.
-
18 h 28 : peu probable que la Russie réalise des "gains territoriaux majeurs" en Ukraine en 2023, selon Washington
L'armée russe ne réalisera probablement pas de "gains territoriaux majeurs" en Ukraine cette année, a dit la directrice du renseignement américain Avril Haines devant une commission sénatoriale.
Les Russes se voient infliger "de hauts niveaux de pertes" et le président Vladimir "Poutine comprend probablement mieux les limites de ce que son armée est capable de réaliser", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il semblait se focaliser "sur des objectifs militaires plus modestes pour l'instant".
"Nous ne prévoyons pas que l'armée russe se rétablisse suffisamment cette année pour réaliser des gains territoriaux majeurs, mais Poutine calcule très probablement que le temps joue en sa faveur", a-t-elle ajouté devant la commission du Renseignement du Sénat lors d'une audition sur les "menaces mondiales".
Selon elle, le président russe pense probablement que prolonger la guerre, avec des pauses dans les combats, "pourrait être la meilleure option qui lui reste pour protéger au bout du compte les intérêts stratégiques russes en Ukraine, même si cela prend des années".
-
18 h 21 : l'UE peaufine son plan de livraison d'obus à l'Ukraine
Sur fond d'appel à bâtir une "économie de guerre", les ministres de la Défense de l'Union européenne ont négocié un plan de livraisons à l'Ukraine d'obus et de munitions qui pourrait être porté à deux milliards d'euros.
L'armée ukrainienne, qui en tire des milliers chaque jour pour repousser l'envahisseur russe, ne cesse d'alerter sur son manque criant d'obus de 155 mm pour ses canons.
"Notre priorité numéro un, ce sont des systèmes de défense aérienne, ainsi que des munitions, des munitions, et encore des munitions", a de nouveau insisté le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.
Réunis à Stockholm avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, ses homologues européens ont peaufiné un plan en trois volets, dont une donation d'un milliard d'euros d'obus à l'Ukraine, qui devrait être adopté le 20 mars.
L'objectif est d'accélérer la cadence, alors que l'armée ukrainienne est menacée d'encerclement sur le point chaud de Bakhmout, dans l'est du pays.
Fondé sur des gros achats communs pour rassurer les industriels sur la pérennité des commandes, le projet vise à la fois à répondre aux besoins immédiats de Kiev et à doper les capacités de l'industrie de défense européenne à plus long terme.
-
16 h 27 : une adolescente russe interdite de contact avec son père accusé d'avoir "discrédité" l'armée
En Russie, une adolescente a été placée dans un centre pour mineurs après que son père a été condamné pour avoir "discrédité" l'armée russe en Ukraine, a rapporté l'ONG de défense des droits humains OVD-Info. Elle a été interdite de tout contact avec l'extérieur.
"Maria Moskaleva (...) qui s'est retrouvée dans un centre pour mineurs après que son père Alexeï Moskalev a été assigné à résidence, n'a pas le droit de téléphoner à son père", a indiqué l'organisation après avoir échangé avec l'avocat de la famille.
L'histoire remonte à avril 2022, quand cette collégienne de 13 ans de la région de Toula, au sud de Moscou, réalise en cours d'arts plastiques un dessin contre l'intervention militaire en Ukraine. Elle avait écrit dessus "Non à la guerre" et "Gloire à l'Ukraine", explique le média indépendant russe Meduza.io (basé à Riga).
Des enquêteurs interrogent alors une première fois la fille et son père, Alexeï Moskalev, relate OVD-Info.
Le même mois, Alexeï Moskalev est condamné par un tribunal local à une amende de 32 000 roubles (400 euros au taux actuel) pour avoir rédigé des commentaires sur les réseaux sociaux critiquant l'offensive russe.
Près d'un an plus tard, le 1er mars, la police est revenue au domicile de l'adolescente et de son père, accusé cette fois-ci d'avoir "discrédité l'armée" pour de nouvelles publications en ligne, explique le média Meduza.
C'est à cette occasion que Alexeï Moskalev a été assigné à résidence par les autorités et sa fille emmenée dans un centre pour mineurs à Iefremov, selon l'agence de presse russe Ria Novosti.
Une pétition en ligne lancée en soutien au père et à sa fille avait recueilli 65 000 signatures mercredi.
-
15 h 52 : procès à Zurich autour des actifs douteux d'un proche de Vladimir Poutine
Quatre employés de la banque Gazprombank Suisse, dont son directeur général, comparaissentdevant la justice suisse pour avoir accepté de gérer des actifs douteux du violoncelliste russe Sergueï Roldouguine, un proche de Vladimir Poutine.
Les quatre prévenus sont accusés de ne pas avoir pris les précautions nécessaires pour s'assurer que le violoncelliste et chef d'orchestre russe était l'ayant-droit légitime des sommes confiées à la banque entre 2014 et 2016, malgré les "doutes objectifs" que les millions de francs suisses transitant sur son compte auraient dû susciter.
Au regard de la loi suisse, le musicien, qui est aussi le parrain d'une des filles du président russe, aurait également dû faire l'objet de vérifications plus strictes en tant que personne dite politiquement exposée.
Depuis l'annonce de ce procès, la presse suisse s'interroge quant à savoir si le violoncelliste n'a pas agi avec ces comptes comme un "homme de paille" au profit du président russe et de son entourage.
-
15 h 24 : le chef de l'ONU juge "capital" de prolonger l'accord céréalier
Le secrétaire général de l'ONU a jugé "capital" de prolonger l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes conclu avec la Russie, un texte vital pour l'approvisionnement alimentaire mondial qui expire le 18 mars.
"Je tiens à souligner l'importance capitale de la prolongation (de l'accord céréalier) le 18 mars et de la création des conditions permettant d'utiliser au mieux les infrastructures d'exportation", a déclaré Antonio Guterres lors d'une visite à Kiev.
Selon Antonio Guterres, l'accord a permis l'exportation de 23 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, qui étaient jusque-là bloquées dans les ports du fait de l'invasion russe.
"Il a contribué à faire baisser le coût mondial des denrées alimentaires et a apporté une aide cruciale aux populations qui paient également un lourd tribut à cette guerre, en particulier dans les pays en développement", a souligné le chef de l'ONU.
-
14 h 40 : le chef de l'ONU dénonce à Kiev une vidéo d'exécution "choquante"
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé à Kiev les images "choquantes" d'une vidéo virale dans laquelle un soldat ukrainien, prisonnier, semble avoir été exécuté par balles après avoir clamé "gloire à l'Ukraine".
"Les récentes images choquantes d'un soldat ukrainien apparemment sommairement tué sont un autre rappel tragique que les lois de la guerre doivent être strictement respectées", a déclaré Antonio Guterres aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
-
12 h 52 : Bakhmout pourrait tomber "dans les prochains jours", prévient l'Otan
La ville de Bakhmout, au cœur des combats depuis des mois et menacée d'encerclement par l'armée russe et le groupe paramilitaire Wagner, pourrait tomber "dans les prochains jours", a mis en garde le secrétaire général de l'Otan.
"Nous ne pouvons pas exclure que Bakhmout tombe finalement dans les prochains jours", a déclaré le patron de l'alliance militaire, Jens Stoltenberg, en marge d'une réunion des ministres européens de la Défense à Stockholm.
-
11 h 39 : Volodymyr Zelensky salue le rôle des femmes dans la lutte de son pays contre l'invasion russe
"Je pense qu'il est important de dire merci aujourd'hui. De remercier toutes les femmes qui travaillent, enseignent, étudient, sauvent, soignent et combattent pour l'Ukraine", a dit Volodymyr Zelensky à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, dans une vidéo mise en ligne par le présidence.
Il a aussi appelé à se "souvenir, à penser et à remercier toutes les femmes qui ont sacrifié leur vie pour notre pays".
-
11 h 12 : Continental annonce un "retrait contrôlé" de la Russie
L'équipementier automobile Continental a annoncé un "retrait contrôlé" de la Russie avec la vente de ses activités dans le pays. Le président du directoire Nikolai Setzer a déclaré lors d'une conférence de presse portant sur les résultats annuels que l'entreprise était en train de vendre ses activités en Russie.
"La guerre [en Ukraine] est la raison de notre retrait contrôlé de Russie. Cela signifie la vente de nos activités, y compris de notre usine de Kalouga. Nous sommes à un stade avancé du processus de vente", a-t-il déclaré.
Continental avait suspendu la production dans son usine de Kalouga en Russie après le début de l'invasion. Le groupe a temporairement repris ses activités au printemps afin de protéger les travailleurs locaux, sans donner plus de détails.
-
9 h 05 : le groupe Wagner revendique la prise de la partie orientale de Bakhmout
Le groupe paramilitaire russe Wagner a revendiqué la prise de la partie orientale de la ville de Bakhmout, épicentre de combats sanglants depuis des mois. "Les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l'est de la rivière Bakhmoutka" traversant la cité, a affirmé le patron du groupe Evguéni Prigojine.
Dans son dernier compte-rendu, publié mardi, l'Institut pour l'Étude de la Guerre (ISW), un groupe d'experts américain, a estimé que les troupes du Kremlin avaient "vraisemblablement" capturé cette zone, après un "retrait contrôlé" des forces ukrainiennes.
Dans un entretien à la télévision américaine CNN diffusé ce mercredi Volodymyr Zelensky a pour sa part assuré que ses troupes étaient résolues à tenir la ville : "J'ai eu une réunion avec le chef d'état-major hier et les commandants militaires en chef (...) et ils ont tous dit que nous devions rester forts à Bakhmout".

-
5 h 25 : un plan de livraisons de munitions à l'Ukraine à l'étude
Les ministres de la Défense de l'Union européenne se réunissent pour préparer un plan de livraisons de munitions à l'Ukraine, avec un premier volet d'urgence s'élevant à un milliard d'euros. L'objectif revendiqué est d'adopter ce plan le 20 mars lors d'une réunion des chefs de la diplomatie européenne.
L'armée ukrainienne fait face à un manque criant d'obus de 155 mm pour ses canons, ont mis en garde ces dernières semaines ses soutiens occidentaux.
-
4 h 54 : Zelensky rappelle la position stratégique de Bakhmout
Le président ukrainien prévient qu'en cas de prise de Bakhmout, l'armée russe aurait "la voie libre" pour s'emparer de villes dans l'est de l'Ukraine.
"Nous comprenons qu'après Bakhmout, ils pourraient aller plus loin. Ils pourraient aller à Kramatorsk, ils pourraient aller à Sloviansk, la voie serait libre pour les Russes (...) vers d'autres villes d'Ukraine", a-t-il déclaré dans une entretien à CNN diffusée ce mercredi.
Le président ukrainien a déclaré à la chaîne américaine que ses forces armées étaient résolues à rester à Bakhmout. "J'ai eu une réunion avec le chef d'état-major hier et les commandants militaires en chef (...) et ils ont tous dit que nous devions rester forts à Bakhmout", a-t-il précisé dans cet entretien exclusif.
-
4 h 23 : le chef de l'ONU va rencontrer Zelensky aujourd'hui
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres est en Ukraine pour rencontrer le président Volodymyr Zelensky. Ils évoqueront le renouvellement d'un accord international de l'été dernier sur les exportations de céréales ukrainiennes, a indiqué Stéphane Dujarric, porte-parole de l'organisation.
-
3 h 01 : l'UE n'acceptera jamais que la Russie menace sa sécurité, dit Ursula von der Leyen
"Nous n'accepterons jamais qu'une puissance militaire aux rêves d'empire fasse passer ses tanks au-delà d'une frontière internationale", a lancé la présidente de la Commission européenne lors d'un discours devant le Parlement du Canada, à Ottawa. Le bloc des 27 "n'acceptera jamais cette menace envers la sécurité européenne et envers les fondations même de notre communauté internationale".
Elle a réclamé "un soutien militaire et économique inébranlable" pour l'Ukraine, tout en exhortant à ce que la Russie "paie pour son crime d'agression", après avoir proposé en novembre d'établir un tribunal spécial.
Avec AFP et Reuters