
Un tribunal cambodgien a condamné vendredi le chef de l'opposition Kem Sokha à 27 ans de prison dans une affaire de trahison qui, selon les groupes de défense des droits, n'a pour seul but que de boucher son avenir politique avant l'élection générale de juillet prochain.
Le politicien Kem Sokha, figure de l'opposition au Cambodge, a été condamné, vendredi 3 mars, à une peine de 27 ans de détention en résidence surveillée après avoir été reconnu coupable de trahison, une affaire dont les États-Unis ont dénoncé les motivations politiques.
Le juge Koy Sao a par ailleurs annoncé lors d'une audience dans un tribunal de la capitale Phnom Penh que Kem Sokha était désormais inéligible et ne pourrait pas non plus voter lors d'élections.
Chef de file du désormais dissout Parti de secours national, Kem Sokha fut arrêté en 2017 pour des accusations de complot avec les États-Unis destiné à chasser du pouvoir le Premier ministre Hun Sen, qui dirige le pays depuis près de quatre décennies.
Kem Sokha nie les accusations le visant, que Washington a décrit par le passé comme des "théories complotistes fabriquées". Après le verdict, son avocat a annoncé qu'un appel allait être interjeté.
Garantir l'hégémonie du Parti du peuple
Le Parti de secours national a été banni des élections de 2018 remportées par le Parti du peuple de Hun Sen, puis a été décimé alors que nombre de ses membres ont été arrêtés ou ont fui le pays, dans ce que des activistes ont dénoncé comme une répression destinée à garantir l'hégémonie du Parti du peuple.
Alors que des élections sont prévues en juillet prochain, l'opposition a formé l'an dernier le Parti de la bougie, composé majoritairement d'ex-membres du Parti de secours national.
L'autocrate Hun Sen a lancé aussi ces dernières années une répression contre les organes de presse critiques à son égard et contre les mouvements civils. Il a ordonné le mois dernier la fermeture de l'un des derniers médias encore indépendants du pays.
Avec Reuters