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Moncef Marzouki, ex-président tunisien : "Kaïs Saïed veut couper la Tunisie de son milieu africain"

Dans un entretien accordé à France 24, l'ex-président tunisien Moncef Marzouki (2011-2014) fustige le récent discours du président Kaïs Saïed à l’encontre des Subsahariens de Tunisie, qualifiés par celui-ci de "hordes de migrants clandestins". Moncef Marzouki juge l’actuel chef d’État responsable d’un "ensemble de catastrophes", dont la dernière en date est de couper la Tunisie de "son milieu africain", à l'heure où "tous les pays du monde sont en train de s’ouvrir sur l'Afrique".

Sur France 24, Moncef Marzouki qualifie le chef d'État tunisien de "putschiste". Il l'accuse d'un "ensemble de catastrophes" politiques, économiques, et diplomatiques : une division inédite entre Tunisiens, une autre entre Tunis et Rabat, et désormais entre la Tunisie et "son milieu africain". 

Selon Moncef Marzouki, l'hôte du palais de Carthage a ramené son pays "trente ans en arrière", époque où le président Ben Ali tenait la Tunisie d'une main de fer. 

Évoquant "trois ou quatre pays" sans les nommer, l'ancien chef d'État estime qu'un "véto régional" a été mis en place dès 2011 contre la démocratisation de la Tunisie. Ce véto contribue encore à "la défaite de la révolution" du Jasmin aujourd'hui, a-t-il renchéri.

Aujourd'hui exilé en France, Moncef Marzouki a été condamné à quatre ans de prison par la justice tunisienne en décembre 2021, pour atteinte à la sécurité extérieure de l’État – il avait appelé le gouvernement français à "rejeter tout soutien" à Kaïs Saïed. Sur France 24, il demande au président Macron et à la société civile française d’intervenir pour que cessent les persécutions en Tunisie contre ceux qui sont actuellement derrière les barreaux.