A la Une de la presse, ce jeudi 16 février, la cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, aujourd’hui, en France, à la veille de la fin des débats à l’Assemblée nationale. La démission de la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon. De nouvelles révélations de Forbidden Stories sur l’ingérence présumée d’une société israélienne spécialisée dans la désinformation, dans les élections au Kenya. Et une conséquence inattendue, en Russie, de la guerre en Ukraine.
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A la Une de la presse, la cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, aujourd’hui, en France.
Deux jours avant la fin des débats, à l’assemblée, le Rassemblement national a déposé, hier, une motion de censure - voilà pour le dernier épisode en date des débats pour le moins mouvementés. Une "dernière ligne droite chaotique", d’après Les Echos. Ce "désordre" "inquiète" et même "agace" Emmanuel Macron, selon Le Figaro, qui indique que le président accuse l’opposition de n’avoir "plus de boussole" et d’être "totalement perdue". Celle-ci, en tout cas, n’en démord pas : le report de l’âge légal de 62 à 64 ans, c’est toujours non, et pour Libération, si confusion, il y a, ce n’est pas du côté de l’opposition mais du gouvernement, et tout particulièrement du ministre du Travail, Olivier Dussopt, soupçonné d’avoir cherché à induire les Français en erreur sur la mise en place d’une retraite minimale pour tous à 1200 euros. Une mesure qui ne devrait concerner que 40 000 personnes par an.
Les opposants à la réforme des retraites reçoivent le soutien des Petits frères des pauvres, une association d’aide aux personnes âgées les démunies. Dans une tribune publiée par Le Monde, ses dirigeants rappellent que "la retraite ne signifie pas forcément l’inactivité" et préviennent que "repousser l’âge de départ à la retraite (risque de) mettre en péril la solidarité entre les générations". Selon eux, "retarder l’âge du départ, revien(dra) à se priver du rôles essentiel des aidants, des bénévoles, ou encore des élus locaux, qui contribuent à la cohésion sociale". Outre la place des retraités dans la solidarité familiale dans un pays où sept enfants sur dix sont gardés par leurs grands-parents, les signataires soulignent, aussi, le rôle des retraités dans les petites communes de moins de 1 000 habitants, dont la moitié est actuellement dirigée par des maires âgés de plus de 60 ans, selon l’Insee.
Elle, a choisi la retraite à 52 ans. Hier, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, en poste depuis 2014, a annoncé sa démission. La retraite, pas tout à fait, puisqu’elle a dit qu’elle ne "quitter(ait) pas la politique", mais la patronne du SNP, le parti indépendantiste écossais a annoncé sa décision de quitter ses fonctions pour des motifs "personnels" - une annonce remplie d’émotion, "dans les larmes", titre The Scottish Daily Mail. "Je veux mon indépendance" : The Daily Record fait référence à ce qui a été le grand combat de la vie politique de Nicolas Sturgeon: la tenue d’un référendum sur l’indépendance écossaise. La question à un million de livres, bien sûr, est de savoir quel sera l’impact de cette démission pour le combat indépendantiste. Les pronostics sont partagés. D’après The Times, les conservateurs perçoivent "la sortie de Nicola Sturgeon comme un coup dur" pour l’indépendance écossaise. Mais selon The Financial Times, son départ "ne fait pas disparaître la menace pour l’unité du Royaume-Uni" pour autant, dans la mesure où les "facteurs qui ont poussé l’indépendantisme écossais sont toujours là". Le journal plaide en faveur d’"une nouvelle décentralisation" et d’"une réforme constitutionnelle" pour que les Ecossais soient "mieux représentés à Westminster", au parlement britannique, et couper l’herbe sous le pied des indépendantistes.
A la Une également ce matin, la suite des révélations de Forbidden Stories sur l’industrie de la désinformation à l’échelle mondiale et notamment sur une société israélienne surnommée "Team Jorge", qui se serait ingérée dans plusieurs campagnes électorales à-travers le monde. Selon Forbidden Stories, cette société se targue de s’être ingérée, entre autres, dans la présidentielle d’août dernier au Kenya. Ces révélations font la Une du journal kényan The Standard, qui précise que les "hackers israéliens" auraient tenté de déstabiliser l’équipe de campagne de William Ruto, un ex-proche du président sortant Raila Odinga, candidat à sa réélection, via l’infiltration d’une boîte Gmail et deux comptes Télégram - une tentative de manipulation qui aurait finalement échoué, puisque William Ruto a remporté cette élection.
Le Kenya, où une sénatrice a provoqué un tollé, mardi pour une raison assez inhabituelle. D’après le site de RFI, Gloria Orwoba a déclenché la colère de ses collègues pour s’être présentée au sénat dans un costume blanc apparemment tâché de sang entre les jambes. Cette sénatrice est une militante très active en faveur de la gratuité des protections hygiéniques pour les jeunes filles pauvres, mais son coup de communication n’a pas du tout été du goût de ses collègues, qui ont jugé sa tenue "offensante". Gloria Orwoba a finalement été priée de quitter les lieux. A propos de chiffons, le journal suisse Le Temps raconte comment le Kenya paie un prix élevé à la surconsommation occidentale en matière de vêtements. 900 millions de vêtements usagés y sont importés chaque année, théoriquement pour être recyclés chez les fripiers. En réalité, la moitié de ces vêtements se transforme en déchets totalement inutilisables, voire extrêmement polluants. Une enquête sur l’envers de la "fast fashion".
On ne se quitte pas là-dessus. The Washington Post fait état d’une conséquence pour le moins surprenante de la guerre en Ukraine: la pénurie, en Russie, de Viagra, le fameux remède à la dysfonction érectile. Théoriquement, les médicaments et les équipements médicaux ne sont pas concernés par les sanctions économiques imposées à la Russie, mais les sociétés pharmaceutiques ont averti que leurs livraisons risquaient d’être fortement perturbées à l’avenir. Qu’à cela ne tienne, le ministère russe de l'Industrie et du Commerce a déclaré hier avoir pris des mesures pour établir une production nationale de formes génériques du Viagra. Une priorité, visiblement.