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Ligue des champions : pour le PSG, seul le doute est éternel

Coup d'envoi des huitièmes de finale de Ligue des champions mardi. Le PSG, en plein doute depuis le début de l'année 2023, a sur sa route le Bayern Munich, septuple vainqueur de l'épreuve. De quoi faire craindre aux supporters un scénario catastrophe dont le club semble avoir le secret en Europe.

Rien ne va plus au PSG. Alors que Paris affronte le Bayern Munich, mardi 14 février, en huitièmes de finale de la Ligue des champions, le club semble englué dans une spirale négative presqu'aussi récurrente que la fête des amoureux : blessures, divorce avec les supporters, série de défaites… De quoi faire craindre une énorme sortie de route de cette compétition, à laquelle les propriétaires qataris font la cour depuis le rachat du club il y a une décennie. 

Du paradis qatari à l'enfer 2023  

Ces derniers pourraient, sans doute, être considérés comme fautifs. En effet, c'est l'organisation de la Coupe du monde en plein hiver qui a contribué à casser la dynamique victorieuse parisienne. Sous l'égide de Christophe Galtier, le PSG a terminé la première partie de saison invaincu, toutes compétitions confondues.  

Et la Coupe du monde, où le cortège de stars du PSG a largement été mis à contribution, a pu émousser l'équipe : Kylian Mbappé et Lionel Messi auront quitté leurs partenaires près d'un mois et demi pour vivre leur aventure jusqu'en finale du mondial. Même longueur d'absence pour Achraf Hakimi, demi-finaliste avec le Maroc. Et les longues séparations ont tendance à délier les partenaires les plus unis. Neymar et Marquinhos ont, quant à eux, à nouveau connu une humiliante élimination précoce qui a pu laisser des traces psychologiques.  

Depuis le retour à la compétition sur le territoire français, le PSG a du mal à retrouver la sérénité et a déjà concédé quatre défaites : trois en championnats (Lens, Rennes, Monaco) et une en Coupe de France, la plus cruelle puisque les Parisiens ont été défaits par leur meilleur ennemi, l'OM. Et désormais, sur le plan comptable, l'état d'urgence est décrété : les Marseillais reviennent forts dans le rétro, à cinq points alors que les deux équipes doivent s'affronter en championnat le 26 février, dans un match qui s'annonce déjà décisif pour le titre de champion. 

Au-delà des résultats sportifs, l'ambiance à Paris s'est aussi crispée sur d'autres plans, à commencer par les blessures : Marco Verratti et Kylian Mbappé sont toujours incertains pour le match.  

Et pour l'extra sportif, le mois n'a pas été rose non plus : le PSG n'a pas pu recruter le Marocain Hakim Ziyech à cause d'une erreur administrative et Presnel Kimpembe s'est fendu d'une sortie médiatique pour contester le sacre de Mbappé comme vice-capitaine du club… Enfin, les supporters s'impatientent. Face à Monaco dans le parcage visiteurs du stade Louis-II, ils ont déployé une banderole sans ambiguïté ("Réveillez-vous, vous nous faites craquer") avant de demander aux joueurs parisiens de "mouiller le maillot" et d'enfumer l'enceinte monégasque avec des engins pyrotechniques. 

Des fantômes du passé qui reviennent hanter Paris 

Comme avait coutume de dire un ancien maire de la capitale, "les emmerdes, ça vole toujours en escadrille". Tout le défi pour Galtier sera de trouver rapidement les bons mots et les solutions pour rebooster une équipe sans ressorts mentalement et qui semble également tirer la langue physiquement. L'entraîneur parisien, apparu ces dernières semaines incapable de remotiver ses troupes, joue très gros dans une épreuve érigée comme l'objectif absolu des propriétaires qataris du PSG.  

Le défi est grand dans un club à l'historique récent et plus que compliqué en Ligue des champions : car quand on parle du PSG, les traumatismes de la remontada du FC Barcelone (2017), de l'étrange défaite contre Manchester United (2019) ou encore la plus récente des éliminations contre le Real Madrid (2022) laissent penser que le club serait bâti sur un immense cimetière indien.  

Dans cet océan de doutes et d'inquiétudes, le PSG, au plus mal après son revers à Monaco, a tout de même entrevu un petit rayon de soleil, dimanche, avec le retour à l'entraînement de Kylian Mbappé. Annoncé indisponible pour trois semaines après une blessure à la cuisse le 1er février, le meilleur buteur de la Coupe du monde (8) semble remis sur pied plus vite que prévu et figure finalement dans le groupe. 

📄🆗 Le groupe parisien pour #PSGFCB en @ChampionsLeague. #UCL

— Paris Saint-Germain (@PSG_inside) February 13, 2023

Avec le rétablissement express de Mbappé, Paris tient son meilleur remède anti-crise, susceptible de changer la donne au moins sur le plan psychologique. Julian Nagelsmann, l'entraîneur du Bayern, s'y attendait et avait affirmé dès le 3 février ne pas croire à son absence, évoquant même un coup de "poker". 

Un Bayern Munich aussi en crise ? 

Fait exceptionnel, le PSG n'est cependant pas le seul prétendant à affronter une crise, même si celle-ci semble désormais sous contrôle outre-Rhin. Depuis le tirage au sort début novembre, le Bayern a traversé trois mois quelque peu agités, avec des blessures, un faux départ début 2023 et une polémique visant Manuel Neuer. 

Au complet à la fin de la phase de groupes de la Ligue des champions conclue avec six victoires (18 buts inscrits et seulement deux encaissés), le Bayern a perdu tour à tour quatre joueurs clés. Recrue phare de l'été en Bavière, Sadio Mané a été touché au péroné droit début novembre et a manqué la Coupe du monde avec le Sénégal. Le Marocain Noussair Mazraoui a lui été victime d'une péricardite (inflammation de la membrane entourant le cœur). L'entraîneur espère voir le retour sur le terrain de ses deux cartes dans les prochaines semaines. 

En revanche, ni Manuel Neuer ni Lucas Hernandez ne réapparaîtront cette saison. Le gardien et capitaine du Bayern et de l'Allemagne s'est fracturé la partie inférieure de la jambe droite lors d'une sortie en ski début décembre, alors que l'international français, base de la défense munichoise, s'est rompu le ligament croisé antérieur du genou droit au Qatar. 

Le gardien emblématique a pourtant fait parler de lui via des sorties médiatiques dans The Athletic et le Süddeutsche Zeitung. Neuer reproche au club bavarois le récent limogeage de l'entraîneur des gardiens (2011-2023), et ami proche, Toni Tapalovic : "un coup alors que j'étais déjà à terre", "comme si on m'avait arraché le cœur". Un coup de griffe dans l'image de l'institution munichoise.  

Côté résultats aussi, la Coupe du monde a fait mal au Bayern Munich. Une deuxième partie de saison lancée par trois matches nuls consécutifs à Leipzig (1-1), et à domicile contre Cologne (1-1) et Francfort (1-1). La concurrence en a profité pour se rapprocher au classement, notamment l'Union Berlin et le Borussia Dortmund, qui ont sauté sur l'occasion avec trois victoires. 

Mais, contrairement à Paris, les Munichois ont réagi : trois victoires consécutives, 11 buts marqués pour seulement deux encaissés… Paris devrait demander à l'ogre munichois la recette pour chasser les doutes et passer une bonne Saint-Valentin.