
Deux jours après la sortie de prison de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, des familles de Français encore derrière les barreaux en Iran estiment que cette libération constitue un "encouragement".
Ils gardent espoir. La sortie de prison de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en Iran en juin 2019, constitue un "encouragement" pour les Français toujours détenus en Iran, ont estimé les familles de certains d'entre eux dans un communiqué diffusé dimanche.
Condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, l'anthropologue a été libérée quelques jours après l'annonce par Téhéran d'une grâce en faveur d'un "nombre important" de condamnés.
"Nous nous réjouissons de cette nouvelle et espérons qu'elle implique le recouvrement de l'ensemble de ses libertés", ont déclaré dans un texte envoyé à l'AFP les familles et comités de soutien de Benjamin Brière, Cécile Kohler, Jacques Paris et Louis Arnaud.
"La sortie de prison de Fariba est pour nous un encouragement dans notre détermination à obtenir la libération de tous les otages", ajoutent-ils, en remerciant "tous ceux qui ont œuvré à cette avancée porteuse d'espoir".
Six Français encore détenus
Plusieurs dizaines d'Occidentaux sont détenus en Iran, décrits par leurs soutiens comme des innocents utilisés par Téhéran comme leviers de négociation. Des pays comme la France, dont six ressortissants sont encore détenus en Iran, n'hésitent plus à accuser les autorités iraniennes d'en faire des "otages d'État".
Le Français Benjamin Brière a été arrêté en mai 2020, puis condamné à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage. "À bout de souffle après presque trois ans de détention, il entame son 16 e jour de grève de la faim", précise le communiqué.
Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris ont été arrêtés en mai dernier alors qu'ils faisaient du tourisme dans le pays. Téhéran les accuse d'être des espions.
"Ils n'ont eu qu'une brève visite consulaire et qu'un contact téléphonique très court avec leur famille en plus de 9 mois de détention. Nous sommes sans nouvelles d'eux depuis le 18 décembre 2022, nous sommes très inquiets", ajoute le comité de soutien.
Plus récemment, c'est l'identité du Franco-Irlandais Bernard Phelan, emprisonné depuis octobre, qui a été rendue publique. Son état de santé "s'est considérablement détérioré" depuis une grève de la faim et de la soif qu'il a suspendue à la demande de sa famille, indiquent les signataires.
Quant à Louis Arnaud, détenu à la prison d'Evin, à Téhéran, "il souffre de conditions de détention extrêmement rudes (...), ce qui nous fait craindre de très lourdes répercussions physiques et psychologiques".
Le nom de l'autre ressortissant français emprisonné n'est pas connu.
Fariba Adelkhah "ignore si elle a recouvré tous ses droits"
Libérée en Iran après trois ans et demi de détention, Fariba Adelkhah "ignore à l'heure actuelle si elle a recouvré tous ses droits", a regretté son comité de soutien, "notamment le droit de voyager à l'étranger et de revenir en Iran ainsi que la possibilité d'exercer son métier de chercheuse".
"Fariba n'a pas récupéré sa carte d'identité, son passeport ni son ordinateur, son carnet d'adresses, sa documentation", ajoute-t-il.
Spécialiste du chiisme et de l'Iran post-révolutionnaire à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, Fariba Adelkhah a été condamnée en 2020 à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, ce que ses proches ont toujours farouchement nié.
Avec AFP