
A la Une de la presse, ce jeudi 2 février, la présentation, hier, en France, du projet de loi immigration. Un texte déjà critiqué par la droite et la gauche. La visite, à Paris, du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Celle du président du gouvernement espagnol au Maroc. Et l’émoi de la presse portugaise sur le coût des JMJ de cet été à Lisbonne.
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A la Une de la presse, la présentation, hier, en France, du projet de loi immigration. Un texte déjà critiqué par la droite et la gauche.
Actuellement en pleine bataille sur la réforme des retraites, le gouvernement se retrouve face à un «nouveau casse-tête», d’après Le Figaro. Le journal fait état des critiques des Républicains, qui voient dans le projet de loi défendu par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, «une dangereuse porte ouverte à des régularisations massives et donc un inévitable appel d’air migratoire». A gauche, Mediapart accuse l’exécutif de chercher à «faire le tri entre les bons et les mauvais étrangers» et relaie l’alerte lancée par les associations d’aide aux migrants sur «la nécessité (de titres) de séjour pérennes, non soumis aux aléas de l’économie (ou à une) liste de métiers à géométrie variable», et sur le risque, également, de sortir de la «logique d’inclusion sociale» des migrants.
Le texte du gouvernement prévoit notamment de faciliter les expulsions de sans-papiers et la création d’un titre de séjour pour les métiers dits «en tension». Le durcissement de la politique d’asile et le projet d’augmenter le nombre d’obligations de quitter le territoire, les «OQTF», préoccupe les associations venant en aide aux demandeurs d’asile, qui risquent selon eux de se retrouver, de plus en plus souvent, à la fois «sans existence légale et sans droits», dans les centres de rétention. Libération cite les cas de sans-papiers afghans, somaliens, soudanais et bangladais, régulièrement placés en rétention, alors qu’ils ne sont pas expulsables, à cause de la situation dans leur pays, ce qui équivaut à une sorte de double peine pour ces demandeurs d’asile, déjà soumis aux traumatismes de la guerre et de l’exil. La création d’une carte de séjour pour les métiers «sous tension», notamment pour les médecins étrangers, provoque, elle aussi, des inquiétudes, en particulier Afrique, où l’on redoute un «exode (encore plus) massif des médecins». Le Monde rappelle que l’Afrique francophone est le deuxième pourvoyeur de praticiens étrangers en France, après l’Union européenne. Selon le Conseil de l’ordre des médecins français, les trois quarts des 2 000 praticiens à avoir passé les épreuves de vérification des connaissances en 2022, étaient originaires du Maghreb, dont la moitié d’Algérie.
Dans l’actualité française, également, la visite, à partir d’aujourd’hui, à Paris, du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Pour les enjeux de cette visite, je vous invite à consulter le site de RFI, qui indique que «la question iranienne devrait largement dominer les discussions» de Benyamin Netanyahou avec Emmanuel Macron. D’après nos confrères, l'État hébreu cherche à constituer, actuellement, «une coalition militaire, notamment avec les puissances occidentales, pour frapper le régime iranien», dont il craint qu’il se dote de l’arme atomique. RFI explique que Paris et Washington ont d’abord rejeté cette option, et préféré la solution diplomatique mais que la situation finalement «évolué», parce que «l'accord sur le nucléaire iranien semble définitivement compromis», et parce qu’Israël a «fait un effort pour se rapprocher des Occidentaux, dans le dossier ukrainien», et envisage désormais de soutenir militairement Kiev face à Moscou». Toujours dans ce dossier, The Wall Street Journal annonce, en exclusivité, que les forces spéciales françaises ont saisi, le 15 janvier, une cargaison d'armes et de munitions iraniennes, à destination des rebelles yéménites, dans le cadre, précisément, de cet «effort pour contenir Téhéran» et «faire respecter l’embargo des Nations Unies sur les armes destinées aux Houthis du Yémen».
A la rubrique diplomatique, également, le premier sommet, depuis huit ans… entre l’Espagne et le Maroc, après l’acceptation, controversée, par Madrid, de la politique marocaine au Sahara occidental. Annoncée comme «historique», la visite en grande pompe du président du gouvernement, Pedro Sanchez et d’une douzaine de ministres à Rabat, connaît déjà un premier couac, en tout cas du point de vue de la presse espagnole, et notamment du très droitier ABC, qui ne décolère pas contre le fait que le roi Mohammed VI n’ait pas jugé nécessaire d’accueillir Pedro Sanchez en personne, reportant cette rencontre à une date ultérieure, lors d’une simple conversation téléphonique, hier. «Mohammed VI fait peu de cas des concessions faites par Pedro Sanchez et le plante à Rabat», fulmine le journal. La presse marocaine, elle, semble ne rien avoir à redire à cela. «Le forum économique Maroc-Espagne (qui s’est) tenu à Rabat a été l’occasion d’exposer tout le potentiel qui reste encore à développer pour améliorer la coopération entre les deux pays et permettre d’ouvrir une nouvelle ère dans leurs relations», relate Médias 24, sans plus de commentaires.
A propos de polémique, je vous propose de jeter un cil à Courrier International, qui fait état de l’émoi des médias portugais concernant le coût des futures Journées mondiales de la Jeunesse, les JMJ, prévues l’été prochain à Lisbonne. Le coût des travaux, 160 millions d’euros, fait débat, en particulier les quelque 5 millions alloués par la mairie pour la construction d’un gigantesque autel pour la messe de clôture. Des dépenses qui passent mal dans un pays en pleine crise, où l’argent, semble-t-il, fait défaut «pour verser des salaires corrects aux médecins, aux enseignants, ou aux auxiliaires de vie scolaire». «Est-ce vraiment très catholique?», s’interroge la presse portugaise, reprise par Courrier International.
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