Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé mardi à Emmanuel Macron d'interdire la participation des athlètes russes aux Jeux olympiques de 2024 à Paris. Une demande d'exclusion qui fait tiquer les responsables politiques, à droite comme à gauche.
Les Russes pourront-ils se présenter aux Jeux olympiques à Paris ? La demande, mardi, du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Emmanuel Macron d'exclure les athlètes de Russie a entraîné une vague de réactions en France. À droite comme à gauche, on s'interroge sur la pertinence de cet ostracisme.
"Je ne suis jamais partisan de prendre les événements sportifs internationaux, qui sont des moments par définition de paix et de rencontres, en otage. Préservons les JO", a réagi sur franceinfo le patron des députés Les Républicains (LR), Olivier Marleix.
"C'est le CIO qui décide"
"Je ne partage pas cette approche [de Volodymyr Zelensky]. Si on commence à sélectionner les athlètes au vu des guerres et des agressions et du non-respect des droits de l'Homme, on va se mettre le monde à dos et ça n'a aucun sens", a objecté sur France 2 le président LR de l'Association des maires de France, David Lisnard. "Ce type d'approche qui vise à pénaliser les sportifs, je pense que ça n'a aucun effet. Au contraire, ça n'a que des contre-effets."
"D'abord, j'espère qu'en 2024, nous ne serons pas dans la même situation, et par ailleurs, je ne suis pas favorable au boycott, je ne suis pas favorable non plus d'ailleurs au boycott des artistes russes", a commenté pour sa part sur franceinfo le porte-parole du Parti communiste, Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris en charge du logement.
"Imaginez si on avait par exemple boycotté l'Iran au moment de la Coupe du monde de football, on n'aurait pas eu l'expression de ses athlètes iraniens, donc je pense que ça n'est pas forcément la bonne solution", a-t-il argumenté, rappelant le refus des joueurs iraniens de chanter leur hymne national avant leur premier match du Mondial-2022 contre l'Angleterre.
"C'est le CIO qui décide des délégations dans les Jeux olympiques", a rappelé de son côté Tony Estanguet, le président du Comité d'organisation, lors des vœux de Paris-2024 à la presse, rappelant la neutralité de son équipe.
Après l'invasion de l'Ukraine le 24 février, le Comité international olympique (CIO) a sanctionné Moscou et Minsk. Aucun événement sportif international n'est organisé ou soutenu en Russie ou en Biélorussie et aucun symbole national de ces pays n'est affiché pendant un événement sportif.
Dans un message pour le Nouvel An, le président du CIO, Thomas Bach, avait indiqué fin 2022 vouloir voir ces sanctions sportives prolongées en 2023.
"Ces sanctions contre les États et les gouvernements russes et biélorusses doivent rester et resteront fermement en place", avait-il lancé. "Nous voulons voir une équipe forte de (...) l'Ukraine aux Jeux olympiques de Paris 2024 et aux Jeux olympiques d'hiver de Milan Cortina 2026", avait encore dit Thomas Bach, rappelant "l'engagement total du CIO et de l'ensemble du mouvement olympique en faveur de cette solidarité".