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Pour Sarkozy, l'expulsion d'immigrés afghans ne pose pas de problème légal

Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il ne voyait "pas de problème" à expulser des réfugiés afghans ne souhaitant pas "rester en France". Le chef de l'État a par ailleurs assuré que leur retour s'effectuera "dans une zone de paix".

AFP - Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il ne voyait "pas de problème" à expulser vers leur pays d'origine des réfugiés afghans qui ""ne veulent pas rester en France", assurant qu'il n'avait fait "que respecter la loi", mercredi soir sur Canal +.

"Franchement, ramener un Afghan en Afghanistan alors qu'il ne veut pas rester en France, en accord avec la Cour européenne des droits de l'Homme et en accord avec un gouvernement de gauche européen, où est le problème ?", a demandé M. Sarkozy interrogé sur l'expulsion mardi de neuf Afghans.

"Si un Afghan fait une demande pour rester en France, on peut regarder naturellement. Mais là ils veulent passer en Angleterre. Donc on a pris la décision d'appliquer la loi et c'est ce qu'on attend du président de la République", a ajouté le chef de l'Etat, précisant que cette loi était "parfaitement respectueuse du droit des gens".

"Qu'est-ce qu'on fait des Afghans, des Irakiens, des gens qui sont ici qui ne veulent même pas vivre chez nous ? Si ceux qui n'ont pas de papier restent en France, alors qu'ils ne veulent même pas rester en France, qu'est-ce qu'on en fait ?", a-t-il insisté.

Le chef de l'Etat a rappelé que le retour des réfugiés afghans avait été organisé avec les autorités britanniques, qui sont "confrontées au même problème", et avec l'accord de la Commission européenne des droits de l'Homme et des autorités afghanes.

"Naturellement, on ne ramène pas les Afghans en Afghanistan dans une zone de combat. On les ramène dans une zone de paix", a également souligné Nicolas Sarkozy. "Je vous rappelle qu'il y a eu des élections en Afghanistan, on a 4.000 soldats français qui sont là-bas pour justement que les Afghans puissent développer l'Afghanistan", a-t-il ajouté.

"Si un de ces Afghans avait déposé un dossier de réfugié politique, naturellement l'Ofpra (Office français pour la protection des réfugiés et apatrides) aurait analysé son dossier. Et si c'était un réfugié politique, on l'aurait accepté", a assuré le président.

Il en a profité pour redire son opposition à toute régularisation massive des sans-papiers, estimant que "cette politique a toujours échoué".

"Je suis un peu triste d'ailleurs de voir que certains responsables politiques demandent qu'on distribue des papiers à tous les sans-papiers. Parce qu'en faisant ça, on fait quoi ? On favorise qui ? Les trafiquants, ceux qui amènent des malheureux en France en leur faisant croire qu'un jour on les légalisera et qu'ils auront des papiers", a-t-il conclu. Neuf Afghans ont été expulsés mardi de France, suscitant de nombreuses protestations dans les rangs de l'opposition et des associations.