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Paris n'exclut plus l'envoi de renforts en Afghanistan

Invité à exposer devant l'Assemblée nationale les différentes options envisagées par la France en Afghanistan, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a évoqué l'envoi de "moyens militaires supplémentaires". Sans en déterminer la nature.

AFP - Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a évoqué mercredi devant l'Assemblée nationale trois "options" pour la France en Afghanistan, dont l'envoi de "moyens militaires supplémentaires" en "fonction des conclusions de la conférence de Londres" prévue le 28 janvier.

"C'est à l'issue et seulement à l'issue de cet examen que la France et l'Allemagne décideront de leur participation ou non à un renforcement par des moyens que nous déterminerons ensemble", a déclaré M. Morin à l'issue d'un débat sans vote sur la situation en Afghanistan.

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"Différentes options sont sur la table"

Cette participation, a-t-il précisé, "peut prendre plusieurs formes", un "renforcement de notre aide au développement", une "aide à la formation de la police ou de l'armée" afghanes ou "l'envoi de moyens militaires supplémentaires", comme le réclame Washington.

Ces "différentes options sont sur la table et seront déterminées en fonction des conclusions de la conférence de Londres", a-t-il spécifié.

Cette conférence, initiée par la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni avec le soutien des Etats-Unis, est destinée à faire évoluer les relations entre le nouveau gouvernement afghan et la communauté internationale.

Elle doit réunir le gouvernement afghan, les Nations unies, l'Otan et les pays contributeurs.

Pour M. Morin, il s'agit de "fixer un nouveau contrat avec le gouvernement (d'Hamid) Karzaï" pour mener "de façon beaucoup plus soutenue la lutte contre la corruption et la drogue".

Il s'agit aussi, selon lui, d'installer "une nouvelle gouvernance" en Afghanistan et de "fixer avec le gouvernement afghan les paliers de la reconstruction de la police et de l'armée afghanes".

Répondant à l'opposition qui regrettait que la France ait été tenue à l'écart de la révision stratégique américaine, le ministre de la Défense a déploré l'absence de "position européenne commune".

"Nous aurions été beaucoup plus forts pour discuter face aux Etats-Unis et à l'ensemble de la communauté internationale", a-t-il assuré.

M. Morin a par ailleurs écarté l'idée de "fixer un terme" à la présence française en Afghanistan.

"Ce serait faire preuve de faiblesse" et "donner un signal extrêmement fort au talibans", a-t-il fait valoir alors que le président Obama a annoncé le 1er décembre que les troupes américaines pourraient entamer leur retrait en juillet 2011.

Il a cependant appelé à fixer des "paliers et des objectifs intermédiaires qui permettraient de montrer à nos compatriotes que des progrès sont effectués".

La France compte quelque 3.750 militaires engagés sur le théâtre des opérations afghan dont près de 3.300 en Afghanistan même.