Le premier secrétaire sortant Olivier Faure a été reconduit à la tête du Parti socialiste (PS) après avoir remporté le scrutin interne avec 50,83 % des suffrages, contre 49,17 % pour son rival Nicolas Mayer-Rossignol, a annoncé vendredi matin le parti. Les deux candidats au poste de premier secrétaire du PS avaient chacun annoncé leur victoire dans la nuit de jeudi à vendredi.
Crise en vue au Parti socialiste (PS) ? Le parti à la rose a annoncé, vendredi 20 janvier, la réélection d'Olivier Faure comme premier secrétaire, alors que les deux finalistes revendiquaient tous deux la victoire encore quelques heures plus tôt.
Dans le détail, Olivier Faure a obtenu 12 076 des voix, soit 50,83 % des suffrages exprimés, contre 11 683 voix (49,17 %) pour le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, soit moins de 400 voix d'écart, a indiqué le PS dans un communiqué, qui précise que les résultats définitifs seront proclamés à l’issue du vote des délégués du congrès de Marseille qui se tiendra les 27, 28 et 29 janvier.
Le vaincu acceptera-t-il ce résultat ? La situation était ubuesque dans la nuit de jeudi à vendredi : vers 1 h 30 du matin, Nicolas Mayer-Rossignol a annoncé sa victoire à la presse, suivi quelques minutes plus tard par Olivier Faure sur YouTube. "Nous avons remporté ce résultat à hauteur de 53,47 % des voix sur 90 % des dépouillés", a déclaré l'élu normand, ajoutant que l'écart avec son concurrent n'était "plus rattrapable". Les militants "ont exprimé ce soir, par un vote clair, leur volonté de poursuivre le rassemblement de la gauche et des écologistes en me renouvelant leur confiance", a assuré pour sa part Olivier Faure.
Les deux camps, s'accusant mutuellement d'irrégularités dans les votes, ont annoncé des recours et demandes d'annulations de vote dans des sections. Une commission de récolement des résultats devait se réunir vendredi.
Méthodes d'outre-Atlantique
Ce sont "les seuls chiffres réels qui peuvent être compilés", a assuré le mandataire du candidat sortant, Pierre Jouvet, dénonçant une "déstabilisation inadmissible" de la part du camp adverse, et "des méthodes qu'on a trop vues outre-Atlantique", dans une allusion à la défaite jamais reconnue de Donald Trump à la présidentielle américaine de 2020. "Olivier Faure a remporté le scrutin avec certitude", a-t-il insisté.
À l'inverse, Nicolas Mayer-Rossignol affirmait que même si quelques fédérations plus favorables à Olivier Faure n'étaient pas encore dépouillées, il obtiendrait dans le pire des cas 50,5 % des voix. Le maire de Rouen demandait par ailleurs "l'annulation d'un certain nombre de résultats", en raison de contentieux, notamment dans la section de Liévin (Pas-de-Calais, environ 300 voix).
Surveillants de scrutin non autorisés à entrer dans des bureaux de vote, bourrage d'urnes : les deux camps se sont accusés de nombreuses "irrégularités" dans les votes.
Le résultat pourrait avoir des conséquences sur l'accord Nupes conclu en mai 2022 pour les législatives avec LFI, EELV et le PCF. Cette alliance a permis de garder un groupe de 32 députés socialistes à l'Assemblée nationale, malgré l'échec historique à la présidentielle de la candidate Anne Hidalgo (1,7 %). Mais elle a profondément divisé le PS.
Olivier Faure défend sa stratégie d'alliance de gauche "sans exclusive", seul moyen selon lui de faire barrage à la droite et à l'extrême droite en 2027. Nicolas Mayer-Rossignol, plus réservé sur cet accord, ne cache pas ses réticences vis-à-vis du parti de Jean-Luc Mélenchon. Il a le soutien de la troisième candidate, la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, clairement hostile à la Nupes.
Soutenu par la maire de Paris Anne Hidalgo, la présidente d'Occitanie Carole Delga et l'ex-président François Hollande, Nicolas Mayer-Rossignol affirme être le seul à pouvoir rassembler, sur une "voie centrale".
Avec AFP