Attendu jeudi après-midi à Copenhague, Nicolas Sarkozy, qui milite pour un accord contraignant, multiplie les contacts diplomatiques. Il a notamment réussi à rallier les pays africains à ses propositions.
En bonne élève, la France multiplie les efforts pour parvenir à un accord "contraignant" à Copenhague. A l’issue d’une rencontre, mardi à l’Elysée, entre Nicolas Sarkozy et le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, qui est le porte-parole des pays africains à Copenhague, un appel commun a été lancé en faveur d’un "accord ambitieux", qui impose d'ici 2050 une réduction de 50 % des émissions mondiales de CO2 par rapport à 1990. Le texte prévoit également des "financements suffisants" pour aider les pays vulnérables à faire face au défi climatique.
Concernant l’investissement, Sarkozy et Zenawi proposent l'"idée d'un fonds dit 'fast start' de 10 milliards de dollars par an jusque fin 2012 pour financer les actions d'adaptation et d'atténuation, y compris la lutte contre la déforestation, principalement dans les pays pauvres et vulnérables".
Le président français a rappelé que lui et le Premier ministre britannique, Gordon Brown, étaient déjà tombés d’accord sur ce chiffre, lors du sommet du Commonwealth le 27 novembre. Reste à obtenir l’aval de Washington. "Nous avons besoin que les Etats-Unis donnent leur accord au 'fast star'. Le président Obama a parlé de ses liens avec l'Afrique, c'est l'occasion de le montrer", a estimé Nicolas Sarkozy.
Prochaine étape pour Nicolas Sarkozy qui milite en vue de rallier un accord aussi large que possible, ce mercredi. Il reçoit les 11 pays du bassin du Congo en vue de les enrôler avec la France et l’UE pour soutenir un accord par le biais de la lutte contre la déforestation, responsable de 20 % des émissions de gaz à effet de serre. Le bassin du Congo est en effet le second poumon vert de la planète, après l’Amazonie.
La tension monte alors que les négociations s’enlisent
A Copenhague toutefois, c’est le sentiment d’urgence qui prédomine. A deux jours de l’échéance, les négociations piétinent et aucun accord ne semble émerger.
Une vidéo conférence a eu lieu, mardi, entre Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel, le président américain Barack Obama, et le Premier ministre britannique Gordon Brown pour faire un point sur les avancées de la conférence. Arrivé dans la capitale danoise, Gordon Brown a estimé qu'il sera "très difficile" d'aboutir à un accord.
De leur côté, les ministres de l’Environnement ont entamé leurs travaux en présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Venu donner une impulsion aux discussions qui s’enlisent à trois jours de l’échéance, il a notamment rappelé que le sommet constituait un "moment déterminant dans l'Histoire".
Pour l’heure, un nouveau projet d'accord, laissant de côté les objectifs chiffrés de réduction, a été soumis aux délégués. Et un nouveau projet d'accord global, rédigé par la présidence danoise, était attendu ce mercredi.
Si l'idée reste de limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés, cela implique des réductions drastiques et rapides des émissions. Or, les deux pays les plus pollueurs de la planète, les Etats-Unis et la Chine, refusent de débattre de leurs objectifs d’émissions de gaz à effet de serre.
Autre élément crucial de l’accord, l’aide des pays développés au pays les plus en difficulté demeure également un point de discorde.