
Un attentat revendiqué par l'organisation État islamique a fait au moins dix morts et des dizaines de blessés, dimanche, dans une église dans l'est de la RD Congo. Les services de sécurités dépêchés sur place ont pris le contrôle de la situation et évacué les blessés.
Un "engin explosif improvisé" a visé, dimanche 15 janvier, une église à Kasindi, dans le Nord-Kivu, région de la République démocratique du Congo frontalière de l'Ouganda, ont annoncé les autorités.
L'armée a annoncé qu'au moins dix personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans l'attentat revendiqué dans la soirée par le groupe État islamique sur son compte sur Telegram..
"Les premières constatations montrent que les ADF sont derrière cette attaque", avait plus tôt déclaré à Reuters le porte-parole de l'armée Anthony Mualushayi, en référence aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé islamiste ougandais qui a prêté allégeance à l'organisation État islamique en 2019. Celui-ci a plus tard évoqué l'arrestation d'un suspect de nationalité kényane, précisant que des enquêtes étaient en cours.
"Les services de sécurité ont déjà pris le contrôle du lieu et les blessés ont été évacués dans des structures sanitaires" de la région en proie à des violences meurtrières de divers groupes armés depuis des années, a ajouté l'armée dans un communiqué.
"Des citoyens en plein culte"
L'attentat a visé "des citoyens en plein culte dans la paroisse de la 8e communauté des Églises Pentecôtistes du Congo dans la cité de Kasindi au Nord-Kivu", a précisé le ministère.
Selon les information recueillies par notre correspondante sur place, l'explosion a eu lieu vers 11 h 45. Des témoins lui ont raconté la scène d’horreur qui s'est déroulée sous leurs yeux. Des dizaines de corps mutilés jonchant le sol aux côtés d'enfants inertes.
Le porte-parole de l'opération militaire ougandaise en RDC, Bilal Katamba, a de son côté évoqué 16 morts et 20 blessées.
La présidence de RD Congo a condamné l'attaque, tout comme la mission de maintien de la paix de l'ONU, l'ambassade de France se disant sur Twitter "horrifiée".
Dans un tweet, le ministère congolais de la Communication a parlé d'un "attentat à la bombe perpétré visiblement par des terroristes ADF", les Forces démocratiques alliées (Allied democratic forces).
Plus de 120 groupes armés sont présents dans l'est de ce pays, riche en minéraux, dont beaucoup sont l'héritage des guerres régionales qui ont éclaté au début du siècle.
Considérées comme le plus meurtrier, ADF, que le groupe État islamique présente comme sa branche en Afrique centrale, sont actives dans la région du Nord-Kivu où l'attentat a eu lieu.
Elles sont accusées d'avoir massacré des milliers de civils en RDC et commis des attentats en Ouganda. Les États-Unis les ont placées en 2021 sur leur liste des organisations terroristes.
D'autres groupes sont également actifs et cherchent à contrôler des territoires pour des motifs ethniques et/ou pour en extraire les riches ressources du sol, souvent encouragés et financés par les pays voisins.
Au Nord-Kivu, le Rwanda est accusé par Kinshasa et les pays occidentaux de soutenir la rébellion tutsi du M23, qui s'est emparée ces derniers mois d'une large portion d'un territoire au nord de Goma.
Avec AFP