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À la une de la presse, ce lundi 2 janvier, l'investiture, hier, du nouveau président du Brésil, Lula da Silva. Il est de retour pour un troisième mandat, douze ans après avoir quitté le pouvoir. Et également la mort du pape Benoît XVI, samedi au Vatican, et les réactions, en France, à la confirmation, par Emmanuel Macron, de la réforme des retraites. Et des vœux pour 2023.

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À la une de la presse, l’investiture, dimanche 1er janvier, du nouveau président du Brésil, Lula da Silva, de retour pour un troisième mandat, douze ans après avoir quitté le pouvoir.

Luis Inacio Lula da Silva s'est engagé à "reconstruire" le Brésil et à réconcilier ses compatriotes. Le quotidien Folha de Sao Paulo publie en une la photo du successeur de Jair Bolsonaro, qui était absent des cérémonies, en compagnie de 8 Brésiliens choisis pour remplacer symboliquement l'ex-chef de l’État. Parmi eux, une cuisinière, un ouvrier de la métallurgie - l'ancien métier de Lula - un garçon de 10 ans ou encore le chef indien Raoni, pour incarner la diversité mais aussi l’unité du Brésil.

Autre quotidien, même photo symbolique. D’après O Estado de Sao Paulo, le nouveau président a mis au cœur de son discours la lutte contre les inégalités et promis «une intervention majeure» de l’Etat dans l’économie, via notamment le rétablissement de la politique contre la déforestation et du Fonds pour l’Amazonie.

Veja salue «la courageuse investiture de Lula», en prédisant que «s'il réussit son troisième mandat, l'ancien ouvrier deviendra l'homme politique le plus important de l'histoire de l'Amérique latine». «Aujourd'hui, écrit le magazine brésilien, le (pays) renaît au monde après être devenu un paria sous Bolsonaro, et Lula, s'il a un bon gouvernement – s’il lutte contre les inégalités, la déforestation et relance l'économie, deviendra le plus grand politicien qu’ait connu le Brésil, une des régions les plus en souffrance du monde». O Globo, le quotidien de Rio, évoque lui aussi l’idée d’un Lula ayant rendez-vous avec son destin, mais se montre beaucoup plus circonspect: «Le destin offre maintenant à Lula une chance de finir sa vie politique d’une façon différente de celle qui l’a conduit en prison». «Réussir à incarner une alternative face un Bolsonaro pervers et incompétent n’était pas très difficile, et la réalité, c’est que Lula ne doit sa victoire qu’au fait d’avoir été le seul capable de réunir une majorité, sans que son parti ne soit majoritaire et sans que les électeurs qui ont voté pour lui aient surmonté leur défiance à son égard», à cause des affaires de corruption dans lesquelles il a été impliqué. Pour le quotidien Estadao, la messe est dite: «Le vieux Lula est de retour». Le journal se réjouit de ce que son investiture se soit déroulée sans incident, signe, selon lui, que «la démocratie est revenue» au Brésil. Mais il estime que son programme exprime toujours «la même vision dépassée de l'État». Une vison «rétrograde», où «la société, l'économie et la culture semblent être réduits à des appendices d'un Etat tout-puissant».

A la Une, également, la mort, samedi, du pape Benoît XVI, à l’âge de 95 ans. La photo de la dépouille de l’ancien souverain pontife exposée dans la chapelle du Monastère Mater Ecclesiae, sa dernière résidence au Vatican fait la Une de La Stampa, qui évoque la disparition d’un pape «incompris mais pas réactionnaire», contrairement à l’avis de ses détracteurs, y compris au sein de la communauté catholique. «Le dernier conservateur»: La Repubblica annonce que les obsèques de Benoît VXI auront lieu jeudi, et que près de 60 000 personnes sont attendues à Rome, pour assister aux funérailles de ce pape «énigmatique», présenté comme «un homme qui portait en lui les tensions et les contradictions du catholicisme contemporain», un «théologien conservateur qui a ouvert la voie à l'élection d'un successeur réformiste», le pape François. Benoît XVI, «pape et théologien», titre simplement La Croix. Le journal chrétien français revient longuement sur ses huit ans de pontificat, marquées par «la fermeté doctrinale» de Benoît XVI et sa renonciation en 2013. L’occasion pour La Croix de regretter «la caricature d’un «Panzerkardinal» égaré dans le mauvais siècle». De façon plus virulente, Le Figaro s’insurge contre la façon dont l’ancien pape aurait été «calomnié» pour s’être acquitté «avec fidélité de la tâche que lui avait assignée Jean-paul II: faire respecter le dépôt de la foi catholique pris d’assaut, selon lui, par les théologiens européens et latino-américains, notamment via la théologie de la libération».

Beaucoup de critiques, aussi, en France, après la présentation, samedi, de ses vœux, par Emmanuel Macron - une allocution où le président a notamment a confirmé sa volonté de mener à bout la réforme des retraites. Alors que les températures mesurées par Météo France ont dépassé, le même jour, les normales saisonnières de plus de 8 degrés, Libération regrette qu’Emmanuel Macron, croqué à la Une en claquettes et short de bain par la dessinatrice Coco, ait préféré «passer son message essentiel sur les retraites, en mettant au coeur de son discours, jusqu’à saturation, la valeur «travail»». Un discours qui confirme, selon Libé, que «le logiciel idéologique qui sert de guide (au président) est d’une facture tristement classique», «pas à la hauteur des défis qui sont devant nous». L’Opinion souligne la façon dont le président a vanté «l’unité du pays», face à une réforme «qui divise profondément les Français», «au risque d’apparaître déconnecté de la réalité». Le projet de reporter l’âge de départ à la retraite ne plaît pas du tout, en tout cas, à L’Humanité, qui voit le président conjurer les Français de «travailler vieux», à défaut de les faire travailler mieux, ou moyennant de meilleurs salaires.

On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous propose de jeter un cil à la belle Une de L’Humanité. «Bonne année tout le monde , titre le journal, à l’intention de ses lecteurs, mais aussi à notre planète. Vœux d’espoir, aussi, du journal La Croix depuis le pic du Midi de Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées. Le quotidiens vous souhaite «bienvenue en 2023», et je me joins à lui pour vous souhaiter une très belle année, où que vous soyez dans le monde.

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