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Karzaï botte en touche sur la corruption

"La corruption au sein de notre gouvernement et de notre société ne peut être éliminée du jour au lendemain", prévient le président, pressé de réagir par la communauté internationale, lors d'une conférence sur la lutte contre la corruption.

AFP - Le président afghan Hamid Karzaï, pressé par la communauté internationale depuis sa récente réélection contestée d'éradiquer la corruption qui gangrène le pays jusqu'au coeur de son gouvernement, a estimé mardi que cela prendrait "des années".

"Je suis réaliste, je sais que la corruption au sein de notre gouvernement et de notre société ne peut être éliminée du jour au lendemain, ni même dans des années", a-t-il déclaré à Kaboul, lors du discours d'ouverture d'une conférence de trois jours sur les différentes manières de régler ce problème.

"L'objectif de cette conférence n'est pas de décider de mesures irréalistes et irréalisable, qui ne seraient que des mots et ne déboucheraient sur rien de concret. Nous devons agir dans le but d'avoir des résultats", a-t-il ajouté, en présence de représentants de la communauté internationales et des bailleurs de fonds de l'Afghanistan, notamment l'ambassadeur des Etats-Unis.

La séance d'ouverture a réuni également les ministres de M. Karzaï, des magistrats, des avocats et des membres des institutions et des corps chargés de la lutte contre la corruption.

Dans la matinée, un attentat suicide dans le quartier le plus résidentiel de la capitale afghane a fait huit morts près d'un hôtel et d'une maison d'hôtes accueillant des étrangers, venant rappeler aux participants à la conférence que les talibans peuvent frapper au coeur même de Kaboul, à quelques jours de l'arrivée des premiers renforts américains.

M. Karzaï a été déclaré réélu le 2 novembre après l'abandon de son rival, à l'issue d'un premier tour calamiteux le 20 août, entaché de fraudes massives.

Depuis, les capitales occidentales qui le soutiennent financièrement et militairement après l'avoir installé au pouvoir fin 2001, ont multiplié pressions et avertissements pour qu'il compose un nouveau gouvernement débarrassé de ses éléments corrompus et qu'il élabore un plan de bataille contre la corruption.

L'annonce du nouveau gouvernement a été reportée la semaine dernière à une date non précisée.