
La Chine est touchée par l'une des plus importantes vagues de contaminations au Covid-19 depuis le début de la pandémie, il y a trois ans. Devant un vaste mouvement de protestation, elle a mis fin au début du mois de décembre à sa stratégie "zéro-Covid". Lundi, Xi Jinping a appelé à "protéger" les vies.
Le président chinois Xi Jinping a ordonné lundi de "bâtir un rempart" contre le Covid-19 et "protéger" les vies en Chine, au moment où son pays fait face à une flambée de contaminations après l'abandon de restrictions sanitaires.
En cette fin d'année 2022, la Chine est touchée par l'une des plus importantes vagues de contamination depuis le début de la pandémie il y a trois ans, mettant sous pression les hôpitaux publics, privés et les crématoriums de Pékin. "Le plus grand défi, honnêtement, c'est que je pense que nous n'étions tout simplement pas préparés à cela", a estimé, lundi 26 décembre, le Dr Howard Bernstein, basé à Pékin.
Après trois années de règles draconiennes contre la propagation de la maladie, Pékin a mis un terme début décembre à sa politique "zéro Covid-19" après plusieurs semaines de vastes mouvements de protestation contre les restrictions à travers le pays. Depuis, le nombre de cas explose, faisant craindre une forte mortalité chez les plus âgés, particulièrement vulnérables.
Les experts de santé s'inquiètent notamment d'une saturation d'un système de santé déjà fragile avec l'afflux de personnes contaminées par le coronavirus SARS-CoV-2. Des hôpitaux sont par ailleurs déjà débordés, tandis que les médicaments anti-grippaux sont plus difficiles à trouver en pharmacie. Une situation largement passée sous silence par les médias chinois.
"Une campagne de santé patriotique"
"La prévention et le contrôle du Covid-19 en Chine sont confrontés à une situation nouvelle avec de nouvelles tâches", a estimé lundi Xi Jinping cité par la télévision d'État CCTV. Il s'agit du premier commentaire public de l'homme fort de Pékin depuis l'abandon inopiné de la plupart des mesures sanitaires.
"Nous devons mener une campagne de santé patriotique plus ciblée [...) et bâtir un rempart solide contre l'épidémie", a ordonné Xi Jinping, sans plus de précisions.
La Chine a annoncé dimanche qu'elle ne publierait plus de statistiques sur le Covid. Elles étaient très critiquées en raison de leur total décalage avec l'actuelle vague épidémique qui frappe le pays.
Auparavant, des tests PCR quasi obligatoires permettaient de suivre avec fiabilité la tendance épidémique. Mais les personnes contaminées réalisent désormais des autotests chez elles et rapportent rarement les résultats aux autorités, ce qui empêche d'avoir des chiffres fiables.
À en croire le bilan officiel, le pays le plus peuplé de la planète n'a enregistré que six morts du Covid depuis la levée des restrictions. Un chiffre largement sous-évalué selon nombre d'experts. D'autant plus que - autre source de controverse - en vertu d'une nouvelle méthodologie des autorités, seules les personnes directement mortes d'une insuffisance respiratoire liée au Covid sont désormais comptabilisées comme décédées de la maladie.
Certains gouvernements locaux commencent toutefois à avancer des estimations de l'ampleur de l'épidémie. Les autorités sanitaires du Zhejiang (est), au sud de Shanghai, ont jugé dimanche que le nombre de contaminations journalières dépassait désormais la barre du million dans cette province peuplée de 65 millions de personnes.
Inflexible sur sa volonté de désormais "vivre avec le virus", les autorités sanitaires ont aussi annoncé qu'elle mettra fin, le 8 janvier, aux quarantaines obligatoires à l'arrivée dans le pays. Seul un test négatif de moins de 48 h sera exigé pour entrer sur le territoire chinois, a indiqué dans une note la Commission de la Santé, qui fait office de ministère.
Avec AFP et Reuters