Si le sujet de la transmission a nourri la littérature ou les séries télévisées, la réalité dépasse parfois la fiction. C’est ce que révèle l’enquête de la journaliste Raphaëlle Bacqué, qui cosigne le livre "Successions, l’argent, le sang et les larmes". La France compte quelques 6 000 entreprises familiales. Et le principal danger qui les menace n’est ni l’État ni le chaos de l’économie, mais bien souvent des mésententes entre héritiers", explique-t-elle dans cet entretien accordé à France 24.
Pinault, Arnault, Bolloré, Seydoux, Mulliez, Lagardère... Chaque famille a sa propre histoire de succession, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Vincent Bolloré en est une bonne illustration. Il construit son empire comme s'il voulait venger les humiliations familiales, et les relations tumultueuses entre son père et ses oncles. Il a ensuite réorienté la stratégie de son groupe en investissant dans les médias, avec pour seul but de se réconcilier avec ses fils suite à un divorce. Il est officiellement en retraite mais reste aux manettes.
"Ne pas être enseveli sous l'argent, c'est un des vrais problèmes pour les héritiers", explique Raphaëlle Bacqué, grande reporter au quotidien Le Monde. Pour les héritiers non plus, il n'est pas évident de trouver sa voie entre suivre les pas du patriarche et s'en affranchir, entre continuité et émancipation. Ce que n'a pas su faire, par exemple, Arnaud Lagardère à la mort soudaine de son père.