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L'émirat d'Abou Dhabi annonce un prêt de 10 milliards de dollars à Dubaï, qui se trouve dans l'impossibilité de rembourser ses dettes. Dopée par cette annonce, la Bourse de Dubaï a ouvert avec une forte hausse de 10,20 % ce lundi.

AFP - Les autorités de Dubaï ont annoncé qu'elles payeraient la dette de 4,1 milliards de dollars du géant immobilier en difficulté Nakheel parvenant à maturité lundi, après avoir obtenu une aide de 10 milliards de dollars d'Abou Dhabi, le riche émirat pétrolier voisin.

La Bourse de Dubaï a ouvert sur une forte hausse de 10,10%, dopée par cette

annonce, après avoir dégringolé à la suite des difficultés financières de Dubaï, membre de la Fédération de l'Etat des Emirats arabes unis dont Abou Dhabi est la capitale.

"Le gouvernement d'Abou Dhabi a accepté de fournir 10 milliards de dollars au Fonds de soutien financier de Dubaï, une somme qui sera utilisée pour remplir une série d'obligations de Dubai World", le conglomérat public en difficulté, a annoncé un communiqué officiel des autorités de Dubaï.

"Le gouvernement de Dubaï a par conséquent autorisé l'utilisation de 4,1 milliards de dollars pour payer les obligations islamiques (sukuk) venant à maturité aujourd'hui (lundi)", a ajouté le communiqué.

Cette annonce est intervenue le jour même de l'arrivée à maturité des obligations islamiques du géant immobilier de Dubaï, Nakheel, filiale de Dubai World, alors que les milieux financiers craignaient un défaut de paiement.

Dubai World a annoncé le 30 novembre qu'il allait restructurer certaines des 10 compagnies composant le groupe et renégocier avec les créanciers leur dette d'une valeur de 26 milliards de dollars, dont celle de Nakheel.

Les 5,9 milliards de dollars restants "serviront à payer les intérêts et les opérations de fonctionnement de Dubai World jusqu'au 30 avril 2010, à la condition que le groupe mène avec succès les négociations sur un moratoire de sa dette comme annoncé auparavant", selon le communiqué.

Le 25 novembre, les autorités de Dubaï avaient annoncé qu'elles demanderaient un moratoire d'au moins six mois sur la dette de Dubai World, semant la panique sur les marchés financiers, soucieux de la solvabilité du conglomérat qui compte une dette de 59 milliards de dollars au total.

"Le gouvernement de Dubaï cherche particulièrement à dissiper les inquiétudes des créanciers de Dubai World", a déclaré le communiqué publié par cheikh Ahmed ben Saïd Al-Maktoum, président du Comité fiscal suprême, mis en place par l'émirat en juillet pour gérer l'impact de la crise financière mondiale.

A cet effet, "le gouvernement de Dubaï annonce que le reste des fonds obtenus servira (aussi) à honorer les engagements (de Dubai World) envers (ses) créanciers actuels et entrepreneurs. Des négociations seront engagées prochainement avec les entrepreneurs affectés", a-t-il poursuivi.

"Un cadre juridique fondé sur les normes internationales sera également annoncé par le gouvernement de Dubaï par souci de transparence et pour protéger les créanciers (...) au cas où Dubai World et ses filiales ne parviendraient pas à une restructuration acceptable de leurs engagements", selon le texte.

Pour sa part, la Banque centrale des Emirats arabes unis est "prête à apporter son soutien aux banques émiratis locales", a-t-il ajouté.