AFP - L'ex-Premier ministre thaïlandais en exil, Thaksin Shinawatra, qui a provoqué une crise diplomatique en effectuant le mois dernier un déplacement au Cambodge, devrait s'y rendre à nouveau dimanche, a annoncé un porte-parole du gouvernement cambodgien.

L'ancien chef du gouvernement renversé par un coup d'Etat en 2006 puis condamné en 2008 à deux ans de prison pour malversations financières, et qui vit depuis à l'étranger, s'était rendu au Cambodge où il a été nommé conseiller personnel de l'homme fort du pays, Hun Sen.

Cette visite avait plongé les deux pays dans une crise diplomatique profonde. Les deux capitales ont depuis interrompu toute coopération et rappelé leurs ambassadeurs respectifs.

Selon Khieu Kanharith, porte-parole du gouvernement cambodgien, Thaksin doit rendre visite à un Thaïlandais condamné à sept ans de prison pour espionnage à Phnom Penh, et grâcié vendredi par le roi du Cambodge, Norodom Sihamoni.

Siwarak Chothipong, employé de la société de contrôle aérien Cambodia Air Traffic Service, est accusé d'avoir diffusé aux autorités thaïlandaises des informations confidentielles sur l'avion de l'homme d'affaires lors de sa dernière visite.

Thaksin "va arriver (dimanche)", a indiqué Khieu Kanharith à l'AFP. "Il rencontrera le (détenu) Thaïlandais (...) et conduira un ou deux ateliers pendant son séjour".

Thaksin avait annoncé samedi sur sa page de micro-blog Twitter qu'il se rendrait prochainement dans trois pays asiatiques, sans les nommer.

L'homme d'affaires demeure un personnage central de la vie politique thaïlandaise, notamment via ses partisans, les "chemises rouges", qui réclament la chute du gouvernement et manifestent régulièrement dans la capitale. Ils étaient ainsi environ 17.000 dans les rues de Bangkok jeudi dernier.

Dimanche, Bangkok a indiqué qu'une nouvelle demande d'extradition de Thaksin serait envoyée à Phnom Penh.

"Quand une personne recherchée pour des crimes dans ce pays voyage dans un pays voisin, nous demandons qu'elle soit arrêtée et requérons son extradition", a indiqué Panitan Wattanayakorn, porte-parole du gouvernement thaïlandais.