
Le chirurgien qui a opéré le chanteur en France a été agressé la nuit dernière près de son domicile parisien. "Je ne peux m'empêcher de rapprocher cette agression des déclarations de ces derniers jours", a commenté son avocat.
AFP - Le docteur Stéphane Delajoux, mis en cause par l'entourage de Johnny Hallyday après avoir opéré le chanteur, a été agressé à Paris vendredi soir, une agression où il n'a pas été sérieusement blessé mais que ses deux avocats relient aux violentes attaques dont il fait l'objet.
"Il a été agressé par deux personnes cagoulées, sans arme, devant témoin", près de son domicile, a déclaré samedi à l'AFP Maître Hervé Temime, l'un des avocats du neurochirurgien qui, le 26 novembre a opéré Johnny Hallyday d'une hernie discale à la clinique Monceau, à Paris.
Le rockeur a été hospitalisé depuis à Los Angeles pour une infection consécutive à cette intervention. Il a dû être réopéré et placé vendredi dans un coma artificiel.
Une source policière a confirmé qu'une agression sur M. Delajoux avait bien été signalée dans le XVIIe arrondissement.
Une source judiciaire a précisé que cette agression avait eu lieu alors qu'il sortait de chez lui, vers 22H30. Une personne cagoulée lui aurait porté des coups de poing, en présence d'une deuxième personne qui n'est pas intervenue. Il en serait ressorti avec "un coquard". Cette version a été confirmée par le second avocat de M. Delajoux, Me David Koubbi.
"Un témoin qui aurait fait de ces deux hommes une description exploitable par les policiers", a complété Me Temime sur i-TELE. Selon lui, son client a déposé plainte, information confirmée de source judiciaire.
M. Delajoux devait se rendre dans la matinée aux urgences médico-judiciaires. Toutefois, a précisé Me Temime, "ces coups violents qui lui ont été portés l'ont été sans arme, ce qui fait que les conséquences de cet acte absolument odieux ne seront peut-être pas (...) d'une gravité exceptionnelle".
"Inquiet pour sa sécurité", le neurochirurgien aurait demandé une protection officielle. Interrogé, le parquet a dit ne pas avoir reçu une telle demande. Le chirurgien a finalement eu recours à "un garde du corps qui lui a été, avec beaucoup de générosité, prêté par un ami", a expliqué son conseil.
Les deux avocats ont mis en cause les violentes attaques relayées par les médias à l'encontre de leur client. Connu pour avoir tenté de sauver Marie Trintignant, puis opéré avec succès Charlotte Gainsbourg, le médecin et son casier judiciaire chargé alimentent depuis deux jours la chronique.
La presse a notamment relayé le témoignage du producteur de Johnny, Jean-Claude Camus, qualifiant de "massacre" l'intervention du Dr Delajoux.
"Je ne peux m'empêcher de rapprocher cette agression des déclarations de ces derniers jours", réagissait samedi Me Koubbi. "Soit c'est un hasard, soit il y a une personne un peu fragile qui s'est sentie investie d'une mission", a-t-il ajouté, regrettant qu'"une certaine mesure n'ait pas été conservée".
"La chasse à l'homme à laquelle on s'est livré (...) est absolument inadmissible et il faut y mettre un terme", a renchéri Me Temime, assurant que "contrairement à ce qui a été dit, (le Dr Delajoux) était tout à fait en droit d'exercer".
Condamné en 2002 pour une escroquerie aux assurances, le médecin avait ensuite fait l'objet d'une suspension de six mois. Aujourd'hui, un flou subsiste sur le fait qu'il ait exécuté ou non cette peine. Alors que la réponse est "oui" pour le Conseil de l'Ordre, l'avocat de ce même Conseil, Me Olivier Metzner, répond par la négative.
"Qu'on arrête de le désigner comme responsable de l'état de Johnny, a supplié Me Temime. Cette mise en cause a été à la fois prématurée, excessive et tout à fait inopportune. S'il doit y avoir une procédure judiciaire, ce qui est loin d'être certain, (...), elle devra avoir lieu avec les garanties qui sont celles d'une procédure judiciaire".
Vendredi soir, l'avocate de Johnny, Me Virginie Lapp, a indiqué que son client "étudi(ait) d'éventuels recours".