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À la Une de la presse, ce jeudi 3 novembre : les critiques provoquées par la visite du chancelier allemand en Chine, et le débat, en France, sur le futur projet de loi sur l’immigration. Il est aussi question d'une enquête sur les agissements du groupe russe Wagner au Soudan. Et la réponse, enfin, à ce grand mystère : pourquoi les canetons nagent-ils à la queue leu leu derrière leur maman cane ?

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À la Une de la presse, la première visite, demain, du chancelier allemand en Chine. Un déplacement décrié par une partie de ses partenaires européens.

Du côté de Pékin, le gouvernement, est tout à fait disposé à réserver le meilleur accueil à Olaf Scholz. The Global Times, le quotidien officiel chinois, promet que cette visite "va injecter de la stabilité et de l'énergie dans les relations sino-allemandes" et assure que "les inquiétudes sur la dépendance allemande vis-à-vis de la Chine auront un impact limité, du moins tant que le gouvernement s'en tiendra à une position pragmatique concernant ses propres intérêts". Ces inquiétudes sont suffisantes, en tout cas, pour que le chancelier allemand ait jugé nécessaire de s’expliquer en personne. Dans une tribune publiée par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, Olaf Scholz justifie son voyage par son "pragmatisme", précisément. "La Chine est et restera un partenaire important" : d’après le chancelier, "la pandémie, puis la guerre en Ukraine, avec ses graves conséquences", auraient rendu "impossible" le "statu quo" vis-à-vis de la Chine, l’obligeant, en quelque sorte, à se rendre à Pékin.

Une visite pour s’adapter au nouvel ordre mondial : l’argument laisse sceptique The Economist. Le magazine britannique souligne qu’Olaf Scholz est le premier dirigeant occidental à se rendre à Pékin depuis le début de la pandémie, et rapporte que le président français, Emmanuel Macron, aurait souhaité effecteur ce voyage avec lui, mais pas juste après que le dirigeant suprême chinois, Xi Jinping, s’est fait élire président à vie. "M. Scholz a dit nein", ironise l’hebdo, inquiet de la dépendance croissante des entreprises allemandes à l’égard de la Chine. En France, la pilule passe donc particulièrement mal. Mais que va donc faire Olaf Scholz dans la "galère chinoise" ? "Que veut-il obtenir à Pékin, face à un hôte toujours plus autocratique, nationaliste et intraitable sur la question taïwanaise", demande Mediapart, qui voit le chancelier "courir le risque d’être cantonné dans un rôle de représentant de commerce".

Dans la presse, également, l’enquête du Monde, en partenariat avec l’OCCRP, un réseau international de journalistes d’investigation, sur les agissements du groupe paramilitaire russe Wagner, dirigé par un proche de Vladimir Poutine, au Soudan. Le journal dit avoir eu accès à des documents entre la Russie et le Soudan montrant un "haut niveau de collusion entre les mercenaires russes et une partie du pouvoir soudanais", l’objectif étant de "profiter des ressources en or du pays, troisième producteur d’Afrique, sans reverser aucun pourcentage au Soudan, comme l’exige pourtant la loi". En échange, la Russie, via le groupe Wagner, fournirait aux autorités soudanaises "du matériel de maintien de l’ordre et des hommes pour la formation de ses soldats".

Un mot, aussi, du débat, en France, sur le nouveau projet de loi "asile et immigration", qui sera examiné au début de l’année prochaine. Dans un entretien au Monde, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, et celui de l’Intérieur, Gérald Darmanin, annoncent vouloir créer, "dans un souci d’équilibre", un titre de séjour "métiers en tension", pour les travailleurs sans papiers déjà présents sur le territoire français et mettre en place, "en même temps", des mesures pour améliorer les reconduites à la frontière des clandestins. Un texte dont Gérald Darmanin a ainsi résumé la philosophie : "être méchant avec les méchants et gentil avec les gentils". La formule laisse sceptique Le Figaro, qui regrette en particulier que le gouvernement ne fasse, selon lui, "aucun lien existentiel entre immigration et délinquance", en l’accusant de "cafouillage organisé", sur la question de l’immigration. Pas très convaincu non plus, Libération accuse le gouvernement de "jouer au jeu dangereux des bons et des mauvais immigrés", dans "une tentative hasardeuse pour endiguer la montée du Rassemblement national".

L'Humanité du jeudi 3 novembre 2022 chez les marchands de journaux et dès ce soir 22h00 sur ordinateur. https://t.co/s4nZf9skga tablettes et smartphones avec nos applis IOS https://t.co/Nwm028Ng9C et Android https://t.co/AzRCWAjIRD #qatar #qatar2022 #Retraites pic.twitter.com/qawVCsK0HF

— L'Humanité (@humanite_fr) November 2, 2022

Les travailleurs immigrés, dont plusieurs ONG ont dénoncé les conditions de travail au Qatar, notamment sur les chantiers du Mondial de football. À moins de 20 jours du coup d’envoi de la compétition, Le Monde rapporte que le gouvernement qatari a rejeté les appels à créer un fonds d’indemnisation pour les migrants tués ou blessés sur les chantiers de construction. Le journal cite un entretien publié hier, dans lequel le ministre du Travail du Qatar dénonce un "coup de communication" de la part des ONG demandant un soutien financier pour ces travailleurs. Ce Mondial-2022 ne cesse décidément pas de créer le malaise, comme en témoigne la Une de L’Humanité, qui dénonce ce matin "le grand braquage du sport", auquel se livrerait le Qatar en particulier et les pays du golfe en général. 

Et pour terminer : savez pourquoi les canetons nagent toujours à la queue leu leu derrière maman cane ? Cette très sérieuse question a été soulevée par des chercheurs chinois et britanniques, qui ont fini par trouver la réponse. Contrairement à ce que vous imaginez peut-être, ce n’est pas pour que la force de résistance de l’air soit concentrée sur la maman, facilitant ainsi le travail des canetons. Les chercheurs ont montré, qu’en réalité, le sillage créé par la mère stimule les talents de… surfeurs des canetons, qui apprennent à se positionner de manière optimale par rapport à ces vagues, pour être tirés en avant. C’est tellement efficace, que les canetons de tête n’ont presque jamais besoin de pagayer pour avancer, et que même si les premiers sont légèrement avantagés, les vagues du sillage restent suffisamment hautes, pour que toute la couvée puisse surfer parfaitement. Lu dans Le Monde, décidément incontournable, ce matin.

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