Sur fond de guerre en Ukraine, de flambée des prix et de crise de l'énergie nous recevons aujourd'hui Laurence Boone, la nouvelle secrétaire d'État française chargée de l'Europe qui affirme la nécessité pour les Européens de resserrer les rangs.
Laurence Boone, secrétaire d'État chargée de l'Europe, rend d'abord hommage à la Reine Elisabeth II et partage sa tristesse et sa sympathie pour le peuple britannique et du Commonweath : "La Reine symbolise la force des institutions capable de rester garante de l'unité du Pays. J'ai un énorme respect pour le dévouement de cette femme. Elle représente un ancrage dans les institutions qui permet à certains pays de traverser toutes les tempêtes".
Concernant la nouvelle Première ministre britannique, et les interrogations sur ses rapports avec la France et l'Europe. Laurence Boone souligne que Liz Truss "est confrontée aux mêmes problèmes que nous : la guerre contre l'Ukraine, l'explosion de la facture énergétique et les tensions sociales que cela génère." Comme les autres Européens, elle aussi a dû prendre des mesures pour protéger sa population.
De plus, explique-t-elle, "face à la Russie, le Royaume-Uni est avec nous au sein du G7 pour soutenir l'Ukraine militairement, économiquement, financièrement dans les sanctions contre la Russie et pour la défense de la démocratie. On va trouver des terrains d'entente."
Mais le sujet brûlant en Europe est la récession et la flambée des prix notamment sur l'énergie.
"La Russie attaque nos systèmes démographiques en jouant avec le prix du gaz", explique Laurence Boone. "Elle sait très bien ce qu'elle fait. Elle fait le yoyo en faisant monter le prix du gaz à travers Nord Stream pour nous pénaliser et faire plier nos populations. C'est une guerre de son autocratie contre nos démocraties."
Face à cette menace, la France, comme l'Europe, réagit en protégeant les populations : "On va gagner cette guerre, on va utiliser le bouclier énergétique et faire en sorte que chacun ait de l'énergie cet hiver, affirme Laurence Boone. Il faut accélérer la transition énergétique et sortir de notre dépendance à l'égard de la Russie."
D'ailleurs le sommet européen sur l'énergie du 9 septembre prévoit différentes solutions pour plafonner le prix du pétrole et du gaz ; ce qui permettrait aussi de diminuer les revenus qui vont vers la Russie.
Il est prévu de mutualiser les achats de gaz, avec une plate-forme d'achat commun entre Européens, "ce qui permet d'être plus forts pour négocier le prix et les quantités, souligne la ministre qui demande cependant "à tous des efforts", et poursuit : "L'objectif est que nous puissions tous utiliser l'électricité cet hiver, et il faut réduire la consommation pour que nous ayons un prix raisonnable."
Enfin, au sujet du risque extrémiste aux élections italiennes du 25 septembre, la secrétaire d'État déclare que "les institutions tiendront et sauront travailler ensemble".
Émission préparée par Isabelle Romero, Sophie Samaille et Perrine Desplats