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Religieuse américaine libérée au Niger : "La stratégie du président Bazoum porte ses fruits"

Une religieuse américaine de 83 ans, enlevée en avril par des jihadistes dans le nord du Burkina Faso, a été libérée fin août au Niger. Le signe que les négociations entamées par le président Mohamed Bazoum avec les jihadistes portent leurs fruits.

"C'est avec grande joie et reconnaissance à Dieu que nous portons à la connaissance de tous que la sœur Suellen Tennyson, la religieuse enlevée à Yalgo dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 avril, a été libérée par ses ravisseurs", indiquait, mercredi 31 août, le communiqué signé par Mgr Théophile Naré, l'évêque de Kaya, au Burkina Faso.

Dans ce même communiqué, il affirmait ne pas avoir "d'information sur les conditions de sa libération" mais exprimait sa "profonde gratitude à tous ceux qui y ont travaillé".

"On sait aujourd’hui qu’il n'y a pas eu d'opération militaire pour l'exfiltrer et qu’il n'y a pas eu de rançon", affirme, mardi 6 septembre, le spécialiste du jihadisme, Wassim Nasr, sur France 24. "Une équipe nigérienne du cabinet de la présidence de la République a été dépêchée au Burkina (Faso) pour réceptionner l'otage et l'emmener jusqu'au Niger, où les forces spéciales américaines ont envoyé un hélicoptère médicalisé pour la rapatrier", précise-t-il.

Le président du Niger, Mohamed Bazoum, a entamé il y a plusieurs mois une stratégie en quatre volets pour pacifier le Niger, avec notamment un volet politique consistant à négocier avec les jihadistes.

"Une initiative reçue favorablement par les jihadistes"

"Cette libération est une première preuve que cette stratégie porte ses fruits", selon Wassim Nasr. "Son initiative a été reçue favorablement par le nouveau commandement d’AQMI au Burkina Faso et au Mali."

La sœur Suellen Tennyson, de la congrégation des sœurs Marianites de Sainte-Croix, était dans le nord du Burkina Faso depuis octobre 2014 lorsqu'elle a été enlevée en pleine nuit.

Yalgo est située entre Kaya et Dori, deux grandes villes du nord du Burkina Faso, une région en proie à des attaques jihadistes régulières depuis sept ans.

Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique qui ont fait plusieurs milliers de morts et près de deux millions de déplacés.

Avec AFP