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La Nasa a annoncé, samedi, un nouveau report du décollage de la fusée vers la Lune à cause d'une fuite de carburant détectée à quelques heures du décollage de la mission. Le lancement pourrait être reprogrammé d'ici deux ou trois jours.
Deuxième essai, deuxième report en moins d'une semaine. Après une première tentative ratée, la Nasa a réessayé, samedi 3 septembre, de faire décoller sa méga-fusée vers la Lune, pour une mission-test qui doit lancer son nouveau programme phare, Artémis, cinquante ans après le dernier vol d'Apollo.
Nouvel échec : le décollage de la méga-fusée a de nouveau été annulé au dernier moment pour la deuxième fois, a indiqué la Nasa, qui n'a pas réussi à résoudre un problème de fuite de carburant au moment du remplissage des réservoirs de la fusée.
Le lancement pourra être reporté à une date ultérieure, mais les équipes de la Nasa devront analyser toutes les données avant de se prononcer sur une nouvelle date. La mission-test Artémis 1, sans équipage à bord, doit marquer le début du grand programme spatial américain de retour sur la Lune, avec pour but d'y établir une présence durable, permettant ensuite de s'en servir comme tremplin vers Mars.
Des dizaines de milliers de spectateurs espéraient que leur attente serait récompensée par un impressionnant spectacle : la fusée orange et blanche SLS, dont ce devait être le baptême de l'air depuis le pas de tir 39B du centre spatial Kennedy, en Floride, est la plus puissante du monde.
Le but de cette mission non habitée, nommée Artémis 1, est de vérifier que la capsule Orion, au sommet de la fusée, est sûre pour transporter à l'avenir des astronautes.
Final Hours ‘Til Launch: The @NASA_SLS rocket and @NASA_Orion spacecraft today at Launch Complex 39B, @NASAKennedy. #Artemis pic.twitter.com/NXldXcKOUu
— NASA's Exploration Ground Systems (@NASAGroundSys) September 2, 2022Grâce à ce nouveau vaisseau, l'agence spatiale américaine entend renouer avec l'exploration humaine lointaine, la Lune étant 1 000 fois plus éloignée que la Station spatiale internationale.
Surtout, la Nasa compte cette fois y établir une présence humaine durable, afin d'en faire un tremplin pour un voyage vers Mars.
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Six semaines dans l'espace
En plein week-end prolongé aux États-Unis, jusqu'à 400 000 personnes étaient attendues pour admirer le décollage, notamment depuis les plages environnantes. Une ribambelle d'astronautes avaient également fait le déplacement, dont le Français Thomas Pesquet.
Le remplissage des réservoirs de la fusée avec son carburant cryogénique - environ trois millions de litres d'hydrogène et d'oxygène liquides - avait commencé au petit matin.
Le scénario d'un lancement réussi est le suivant : deux minutes après le décollage, les propulseurs d'appoint retomberont dans l'Atlantique. Après huit minutes, l'étage principal se détachera à son tour. Puis, au bout d'environ 1 h 30, une dernière poussée de l'étage supérieur mettra la capsule sur le chemin de la Lune, qu'elle mettra plusieurs jours à atteindre.
Le voyage doit durer environ six semaines au total. Orion s'aventurera jusqu'à 64 000 km derrière la Lune, soit plus loin que tout autre vaisseau habitable jusqu'ici.
L'objectif principal d'Artémis 1 est de tester le bouclier thermique de la capsule, le plus grand jamais construit. À son retour dans l'atmosphère terrestre, il devra supporter une vitesse de 40 000 km/h et une température moitié aussi chaude que celle de la surface du Soleil.
Au total, le vaisseau doit parcourir quelque 2,1 millions de kilomètres jusqu'à son amerrissage dans l'océan Pacifique.
Alunissage en 2025
Le succès complet de la mission serait un soulagement pour la Nasa, qui tablait à l'origine sur un premier lancement en 2017 pour SLS, et aura investi d'ici fin 2025 plus de 90 milliards de dollars dans son nouveau programme lunaire, selon un audit public.
Le nom Artémis a été choisi d'après une figure féminine, la sœur jumelle du dieu grec Apollon - en écho au programme Apollo, qui n'a envoyé sur la surface lunaire que des hommes blancs, entre 1969 et 1972.
Cette fois, la Nasa souhaite permettre à la première personne de couleur et la première femme de marcher sur la Lune.
Comme pour accentuer le symbole, c'est la première femme directrice de lancement à la Nasa, Charlie Blackwell-Thompson, qui donnera le "go" final du décollage samedi.
Après cette première mission, Artémis 2 emportera en 2024 des astronautes jusqu'à la Lune, sans y atterrir. Un honneur réservé à l'équipage d'Artémis 3, en 2025 au plus tôt. La Nasa souhaite ensuite lancer environ une mission par an.
Il s'agira alors de construire une station spatiale en orbite lunaire, baptisée Gateway, et une base sur la surface de la Lune.
Là, la Nasa veut tester les technologies nécessaires à l'envoi de premiers humains vers Mars : nouvelles combinaisons, véhicule pour se déplacer, possible utilisation de l'eau lunaire...
Selon le patron de la Nasa, Bill Nelson, un aller-retour vers la planète rouge à bord d'Orion, qui durerait plusieurs années, pourrait être tenté vers la fin de la décennie 2030.
Avec AFP