Après un été marqué par plusieurs épisodes de canicule et la flambée des prix de l'énergie, la Première ministre Élisabeth Borne a promis des actions concrètes – telles que le déblocage d'un "fonds vert" doté de 1,5 milliard d'euros pour la transition écologique des collectivités territoriales, et un amortissement de la hausse des prix de l'énergie pour les "plus fragiles" – et menacé les entreprises de taxer leurs "superprofits".
Place aux décisions concrètes. Après les sombres avertissements d'Emmanuel Macron sur de prochains mois difficiles, Élisabeth Borne a annoncé, samedi 27 août, de premières mesures pour répondre aux crises énergétique et climatique.
La Première ministre a ainsi annoncé le déblocage d'un "fonds vert" doté de 1,5 milliard d'euros destiné aux collectivités locales pour "les aider dans l'accélération de leur transition écologique".
La cheffe du gouvernement a également promis que l'exécutif allait amortir "les hausses" des prix de l'énergie après la fin du bouclier tarifaire en décembre, grâce à des "dispositions spécifiques" pour les "plus fragiles".
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a assuré quant à lui que la hausse de l'électricité et du gaz en 2023 serait "contenue".
Menace de taxer les "super profits"
Avant un discours attendu devant le Medef lundi, Élisabeth Borne a menacé les entreprises de taxer leurs "superprofits" tout en les incitant à surtout baisser les prix ou à donner du pouvoir d'achat à leurs salariés, en utilisant à plein, par exemple, le triplement des primes défiscalisées (dites "primes Macron") qu'elles peuvent verser à leurs employés.
La taxation des "superprofits" fait débat au sein de la majorité, les députés MoDem plaidant pour une "réflexion" à l'automne.
Sur la nécessité de réguler ou non le recours aux jets privés, la Première ministre a affirmé sans plus de détails que leurs propriétaires devraient, "comme tout le monde, participer à la réduction des gaz à effet de serre", jugeant "indispensable" que les "plus favorisés" donnent l'exemple.
Possible recours à l'article 49-3
Ces dossiers seront également au menu du séminaire de rentrée qui rassemblera mercredi l'ensemble des ministres à l'Élysée. Sur ce sujet comme sur d'autres, alors qu'il ne dispose pas de majorité absolue à l'Assemblée, Emmanuel Macron compte bâtir une forme de consensus en lançant le 8 septembre le Conseil national de la refondation, une instance déjà controversée qui doit réunir élus, acteurs de terrain, société civile.
Mais les oppositions, qui ont effectué leur rentrée ce week-end, doutent de sa capacité à relever ces défis alors que son bilan environnemental est jugé très insuffisant.
"Tout ce qu'il propose est trop timide", dénonce l'écologiste Julien Bayou. La stratégie du président consiste à "faire peur, comme ça tout le monde se tient tranquille", selon l'insoumis Jean-Luc Mélenchon.
De son côté, la droite s'alarme de l'aggravation de l'état des finances publiques tandis que le Rassemblement national donne la priorité à la défense du pouvoir d'achat.
Dans ce contexte, Élisabeth Borne n'a pas exclu le recours à l'article 49-3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, pour le budget à l'automne, car "les Français ne nous ont pas demandé l'immobilisme".
Avec AFP