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En pleine crise politique, la Roumanie se dirige vers l'alternance

Le second tour de la présidentielle roumaine oppose le chef de l'État sortant, Traian Basescu, au social-démocrate Mircea Geoana, donné favori. Depuis la chute du gouvernement à la mi-octobre, le pays traverse une profonde crise politique.

AFP - Confrontés à une des plus sévères récessions de l'Union européenne, les Roumains élisent dimanche leur président en espérant sortir de la crise politique qui bloque une aide cruciale du Fonds monétaire international (FMI).

Deux hommes s'affrontent au deuxième tour: le président sortant de centre-droit Traian Basescu, un ancien capitaine de marine qui promet de poursuivre la réforme du secteur public et son rival social-démocrate Mircea Geoana, un ex-diplomate qui insiste sur le maintien de l'emploi.

Trois heures après l'ouverture des bureaux de vote, à 08H00 GMT, la participation était en hausse par rapport au premier tour à 7,52% contre 6,17% il y a deux semaines.

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Si M. Basescu est arrivé en tête avec 32,44% des voix au premier tour, son rival qui a recueilli 31,15%, fait figure de favori après avoir rallié les libéraux, troisième force politique du pays.

Un sondage publié cette semaine, par l'institut Insomar, le donne victorieux avec 54%.

Mais après une campagne où les attaques personnelles se sont succédé --vidéo dans laquelle M. Basescu frapperait un enfant lors d'un meeting en 2004, qu'il dénonce comme un faux, promesses supposées de M. Geoana à un magnat controversé des affaires et des médias--, les jeux restent ouverts, selon les analystes.

Dimanche, jour de la Saint Nicolas, très fêtée dans ce pays majoritairement orthodoxe, les deux hommes ont voté en famille à Bucarest, M. Geoana déclarant espérer "que la fin de l'année apporte unité et stabilité et un nouveau gouvernement".

Le nouveau président devra nommer rapidement un nouveau Premier ministre. Depuis l'éclatement de la coalition entre le Parti démocrate-libéral (PDL) de M. Basescu et le Parti social-démocrate (PSD) de M. Geoana le 1er octobre, la Roumanie est dirigée par un exécutif intérimaire.

Le FMI a suspendu en novembre le versement d'une tranche de 1,5 milliard d'euros qui devait aider Bucarest à payer salaires et retraites. Le budget 2010 n'est toujours pas adopté.

Trois ans après son entrée dans l'UE, la Roumanie a vu s'envoler les taux de croissance frisant les 8% du milieu des années 2000. Sur les neuf premiers mois de 2009, l'économie s'est contractée de 7,4%.

Pour Noël, 50% des citadins renonceront au sapin pour économiser, selon une étude publiée cette semaine. Le taux de chômage est passé de 4,4% fin 2008 à 7,1%.

Le nouveau président devra aussi continuer la bataille contre la corruption, un sujet surveillé de près par Bruxelles.

M. Geoana promet un nouveau gouvernement avant Noël, dirigé par le maire de Sibiu (centre) Klaus Iohannis, membre respecté de la minorité germanophone soutenu par la majorité des partis au Parlement.

M. Basescu affirme que son parti, isolé après l'accord signé entre sociaux-démocrates et libéraux, trouvera des alliés. Il a multiplié les appels aux libéraux pour former une "coalition de droite".

Les bureaux de vote fermeront à 21H00 locales (19H00 GMT).

Malgré des accusations de fraude lancées par les partis, le premier tour a généralement été conforme aux standards internationaux, selon l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Des sondages sortie des urnes seront publiés à 19H00 GMT mais les premiers résultats officiels ne seront connus que lundi.