
Après avoir annoncé, dimanche dernier, la construction de 10 nouvelles usines d'enrichissement d'uranium, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique revoit sa copie. Et fait passer ses besoins à 20 nouveaux sites.
REUTERS - L'Iran a besoin de 20 usines d'enrichissement d'uranium pour produire une quantité de combustible adaptée à ses installations nucléaires, et il ne prévoit pas de sortir du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), rapporte samedi l'agence officielle Irna.
"Afin de fournir du combustible à nos centrales nucléaires, nous avons besoin de 20 usines d'enrichissement d'uranium", a déclaré le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi, cité par Irna.
L'Iran avait annoncé dimanche dernier qu'il se doterait de 10 nouveaux sites d'enrichissement d'uranium du type de l'installation souterraine de Natanz, qui est placée sous la supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA).
Téhéran a indiqué vendredi qu'il fournirait à l'AIEA le strict minimum d'informations sur son projet de construction de nouveaux sites, ce qui est de nature à renforcer les soupçons occidentaux sur son programme nucléaire.
Des analystes estiment qu'il faudrait de nombreuses années, sinon des décennies, pour parvenir à une augmentation aussi importante de la capacité d'enrichissement de l'Iran.Ils craignent par ailleurs que l'insistance de Téhéran à s'en tenir à des règles de notification que l'AIEA considère comme dépassées ne lui permette de contourner le système en place, ce qui accroîtrait le risque d'une "militarisation" clandestine de ses activités d'enrichissement.
L'Iran assure que son uranium enrichi ne doit servir qu'à la production d'électricité, mais ses dissimulations passées dans le domaine nucléaire et son manque de centrales pouvant utiliser de l'uranium faiblement enrichi a convaincu l'Occident qu'il
poursuivait un programme atomique militaire secret.
Salehi a accusé les pays occidentaux de chercher à faire sortir l'Iran du traité de non-prolifération."Je crois que l'Occident essaie de nous forcer à quitter le TNP parce qu'il a remarqué que nous insistions beaucoup sur l'adhésion au TNP et que cela ne lui plaît guère, a-t-il dit. Nous n'avons pas l'intention de dénoncer le TNP."