A la Une de la presse, mardi 26 juillet, le référendum constitutionnel en Tunisie, auquel seulement 27,5 % des électeurs ont participé, selon des chiffres provisoires, qui donnent le «oui» largement en tête, à plus de 90%. La menace de pénurie alimentaire mondiale provoquée par la guerre en Ukraine, notamment en Afrique, où la France et la Russie cherchent à imposer leurs intérêts stratégiques. Les JO de Paris 2024. Et une deuxième médaille d’or pour le décathlonien français Kevin Mayer.
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A la Une de la presse, le référendum constitutionnel en Tunisie, auquel seulement 27,5 % des électeurs ont participé, selon des chiffres provisoires, qui donnent le «oui» largement en tête, à plus de 90%.
Ce résultat sans surprise, l’opposition ayant boycotté le vote, est accueilli avec satisfaction par Assabah, qui évoque un «test démocratique réussi» et «une rupture avec le passé malheureux» de la Tunisie. «Cette nouvelle étape sera celle des réformes radicales et impliquera des sacrifices de la part de tous», annonce le journal. Le Temps parle lui aussi d’un «projet de rupture», porté par le président Kaïs Saïed, «par rapport au système mis en place par la constitution de 2014», adoptée dans le sillage du printemps arabe, avec une nouvelle Constitution qui réduit la fonction législative «à la portion congrue» et marginalise «le rôle des partis dans le jeu politique».
Cette nouvelle Constitution attribue, en revanche, des pouvoirs immenses au chef de l’Etat. Ce rétablissement d’un régime ultra-présidentiel nourrit les craintes d’un retour en arrière orchestré par Kaïs Saïed - à voir avec le dessin de Dilem pour le journal algérien El Watan, où un électeur jette un bulletin dans l’urne par-dessus son épaule. Les opposants au chef de l’Etat jugent en tout cas illégitime ce référendum, notamment en raison de la faible participation: «Kaïs Saïed ne va pas pouvoir nier longtemps les sept millions de Tunisiens qui lui ont tourné le dos», prévient le site d’opposition Business News. Ces craintes sont d’ailleurs partagées à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, où The Washington Post soupçonne l’ancien professeur de droit Kaïs Saïed de chercher à «démanteler la démocratie» tunisienne. Le journal relève que le chef de l’Etat, «devenu immensément populaire l'été dernier auprès de ceux qui voyaient sa décision drastique de suspendre le Parlement comme nécessaire pour éliminer les fonctionnaires corrompus ou inefficaces, y compris au sein du parti islamiste modéré Ennahda», que le président, donc, a ensuite rapidement déclenché lui-même la défiance en annonçant, dès le mois de septembre, la prolongation de l'état d'urgence et une nouvelle extension de ses pouvoirs.
La Tunisie souffre, comme de nombreux pays, des répercussions de la guerre en Ukraine, à laquelle elle achète la moitié de son blé. Al Araby al Jadeed rappelle que l'invasion de l'Ukraine par la Russie a pour conséquence de bloquer 22 millions de tonnes de blé, mais aussi de maïs et d'autres céréales, dans les ports ukrainiens - un blocage qui fait planer une menace de famine pour 47 millions de personnes à-travers le monde, selon le Programme alimentaire mondial. Malgré les récentes frappes de missiles russes sur le port d’Odessa, The Financial Times fait état de la possibilité que l’Ukraine parvienne à exporter de nouveau ses céréales dès cette semaine, conformément à l’accord signé vendredi dernier, sous l’égide de l’ONU et de la Turquie. Ce qui ne fait aucun doute, soulignent plusieurs quotidiens étrangers cités par Courrier International, c’est que le blé est devenu une «arme» pour la Russie, notamment «pour soigner ses appuis au Moyen-Orient et en Afrique», où le ministre des Affaires étrangères russe est actuellement en tournée.
Cette tournée intervient en même temps que celle d’Emmanuel Macron en Afrique subsaharienne. Le président, accueilli hier par son homologue camerounais Paul Biya, est également attendu au Bénin et en Guinée-Bissau. D’après L’Opinion, «les autocraties d’Afrique centrale reviennent en grâce au nom des intérêts stratégiques» français, confrontés à l’offensive russe dans la région. Le journal cite ce commentaire d’un diplomate: «Emmanuel Macron va marquer la Russie à la culotte. L’Elysée a pensé au début qu’en plantant son drapeau au Sahel, la présence de la puissance militaire française allait de soi. Aujourd’hui, on brûle des drapeaux français et le Kremlin tisse sa toile avec 26 accords de défense, soit presque la moitié des pays du continent».
Avant de s’envoler pour l’Afrique, Emmanuel Macron a présidé hier un conseil olympique en vue des Jeux de Paris de 2024. Libération, qui représente le chef de l’Etat sous les traits du célèbre Discobole, dit ne pas vouloir «jouer les rabat-joie» mais s’inquiète de l’emballement du coût de ces JO – un emballement certes «consubstantiel» à l’organisation des Jeux olympiques, mais qui intervient, cette fois, «dans un contexte de difficultés économiques». A deux ans de la compétition, le budget des JO de Paris serait (déjà) passé de plus de 6,5 milliards à plus de 8 milliards d’euros et Libé juge qu’il serait «sage» que ce dépassement «ne se transforme pas en explosion des coûts».
A la rubrique Discobole, toujours. Il a confirmé qu’on pouvait «toujours compter sur lui» - L’Equipe salue la performance du décathlonien français Kevin Mayer, qui a remporté hier son deuxième titre mondial. «La France à son meilleur», titre ce matin le quotidien sportif.
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