AFP - Orsay, Versailles, l'Arc de triomphe fermés, le Louvre à nouveau ouvert au public... L'accès aux musées et monuments nationaux a encore été très perturbé vendredi, au 3e jour du mouvement de grève à l'appel de l'intersyndicale pour protester contre les suppressions d'emplois.

Vendredi soir, le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a réaffirmé sa "détermination à réaliser l'objectif gouvernemental du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux".

Mais il a aussi affirmé dans un communiqué sa volonté d'engager avec les représentants du personnel "un dialogue et des négociations au sein de chaque établissement sur les modalités de mise en oeuvre de cette réforme".

Selon le ministère, "le taux de grévistes sur la totalité du ministère" était vendredi de 1,5% "et de 1,82% pour les établissements publics".

Reçue jeudi par le ministre, l'intersyndicale du ministère de la Culture (CGT, CFDT, SUD, FO, CFTC, FSU, UNSA) a rencontré brièvement vendredi la conseillère sociale du ministre, Maylis Roques.

Devant la fermeté affichée par le ministère, la délégation a décidé d'attendre dans un salon l'arrivée du ministre, en déplacement à Lens, ou de son directeur de cabinet, pour qu'ils engagent des négociations. Selon Nicolas Monquaut de la CGT Culture, présent sur place, les représentants syndicaux ont finalement été évacués "brutalement" par les forces de l'ordre vers 19H30.

Fermé jeudi pour cause de grève, le musée du Louvre a de nouveau ouvert partiellement vendredi. Dans la matinée, des bousculades ont eu lieu quand des visiteurs ont tenté d'entrer dans le musée malgré la présence de grévistes, a déclaré à l'AFP le secrétaire général FO Culture, Roger Martinez, qui en a fait porter la responsabilité à la direction.

Trois autres établissements en pointe dans le conflit étaient toujours fermés : le Centre Pompidou, pour la 12è journée consécutive, le Musée d'Orsay et le Château de Versailles. A Orsay, la direction chiffrait le nombre de grévistes à "une petite quarantaine" sur 600 agents.

Le Centre des monuments nationaux (CMN) a recensé sept établissements, sur la centaine de monuments qui dépendent du CMN, fermés vendredi à Paris et en province : l'Arc de triomphe, la Conciergerie, la Sainte-Chapelle, les Tours de Notre-Dame, le château et les remparts de Carcassonne, les Tours et remparts d'Aygues-Mortes et l'abbaye de Charroux en Poitou-Charente. "61 agents sur 1.400 au total étaient en grève vendredi", a précisé la direction du CMN.

Le musée Gustave-Moreau à Paris, le musée d'archéologie de Saint-Germain en Laye, et le château de Compiègne étaient également fermés.

Le mouvement de grève est parti le 23 novembre du Centre Pompidou, où l'application de la règle du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) impliquerait la suppression de 26 emplois en 2010 et de 23 emplois en 2011.

A Lens pour poser la première pierre du Louvre-Lens, Frédéric Mitterrand avait refusé dans la journée de s'exprimer sur le sujet.

Jeudi, il avait insisté sur la nécessité d'appliquer la réforme dans les musées et monuments nationaux : "Cette réforme a été menée par un gouvernement qui est issu du suffrage universel. Cette réforme devra s'appliquer".