La junte au pouvoir au Mali a ordonné mercredi l'expulsion du porte-parole de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma). Olivier Salgado aurait rapporté des "informations inacceptables" sur l'affaire des 49 militaires ivoiriens détenus depuis plus d'une semaine à Bamako, selon un communiqué officiel.
Cette décision survient dans un contexte de relations déjà tendues entre le Mali et ses partenaires internationaux. Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a donné 72 heures au porte-parole de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) pour quitter le Mali, selon le communiqué.
Olivier Salgado est accusé d'avoir publié sur Twitter des "informations inacceptables" sur l'affaire des 49 militaires ivoiriens détenus depuis plus d'une semaine à Bamako.
Le porte-parole de la Minusma, selon Bamako, déclaré "sans aucune preuve, que les autorités maliennes auraient été préalablement informées de l'arrivée des 49 militaires ivoiriens par vol civil, à l'aéroport international (de Bamako) le dimanche 10 juillet 2022", selon le communiqué du ministère malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale.
La Côte d'Ivoire avait demandé le 12 juillet la libération "sans délai" de ses 49 militaires arrêtés "injustement" et accusés par les autorités maliennes d'être des "mercenaires" cherchant à déstabiliser le pays.
Selon Abidjan, la présence de ses soldats dans le cadre d'opérations de soutien logistique à Minusma était "bien connue des autorités maliennes".
Toujours selon Abidjan, ces soldats devaient prendre la relève d'autres Ivoiriens déployés au Mali en tant qu'Élements nationaux de soutien (ENS), une procédure de l'ONU permettant aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des prestataires extérieurs à l'ONU pour des appuis logistiques.
Il s'agissait de la huitième rotation de soldats à venir au Mali pour cette mission, a détaillé la Côte d'Ivoire.
Le Mali, pays enclavé au cœur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d'État militaires en août 2020 et en mai 2021. Il a récemment adopté un calendrier de transition devant permettre un retour des civils au pouvoir en mars 2024.
À la suite de l'adoption de ce calendrier, les pays membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dont fait partie la Côte d'Ivoire, avaient levé les sanctions économiques et financières qui frappaient le Mali depuis janvier.
La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis le déclenchement, en 2012, d'insurrections indépendantistes et d'actions jihadistes sanglantes dans le nord.
(AFP)