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Près d'une semaine après la démission de Boris Johnson au poste de Premier ministre, plus que six candidats sont toujours en course pour lui succéder. Un deuxième tour de vote se tiendra jeudi, l'objectif étant de désigner les deux finalistes avant la fin de la semaine prochaine. 

La course pour Downing Street se poursuit. Six candidats sont encore en lice, mercredi 13 juillet, pour succéder au Premier ministre britannique; Boris Johnson, après un premier tour de vote où les députés conservateurs ont placé l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak en tête.

Près d'une semaine après l'annonce de la démission de Boris Johnson, emporté par une série de scandales, deux des huit prétendants ont été éliminés de la course pour lui succéder à la tête du parti conservateur et in fine à Downing Street. 

L'ex-ministre des Finances Rishi Sunak, 42 ans, dont la démission la semaine dernière avait contribué à déclencher une hémorragie de départs au sein de l'exécutif, a décroché 88 votes, selon les résultats communiqués par Graham Brady, qui dirige le comité qui organise le scrutin interne.

Peu connue du grand public mais en pleine ascension, la secrétaire d'État au Commerce international Penny Mordaunt est arrivée deuxième avec 67 votes, devant la ministre des Affaires étrangères Liz Truss (50 votes).

Un deuxième tour de votes doit se tenir jeudi, l'objectif étant de désigner les deux finalistes avant la fin de la semaine prochaine. Le vainqueur, élu par les adhérents du parti –160 000 votants lors de la dernière élection interne de 2019 – doit être connu le 5 septembre.

Selon un sondage YouGov mercredi réalisé auprès d'électeurs conservateurs, Penny Mordaunt arriverait en tête des intentions de vote et battrait tous ses rivaux en cas de duel.

Départ "la tête haute"

En lançant sa campagne mercredi, Penny Mordaunt, 49 ans, a comparé les conservateurs à la légende des Beatles Paul McCartney au festival de Glastonbury.

"Nous nous sommes laissés aller à tous ces nouveaux airs, mais ce que nous voulions vraiment, c'était le bon vieux tube dont nous connaissions les paroles : faible taux d'imposition, État réduit, responsabilité personnelle", a-t-elle déclaré.

Les autres candidats encore en course, pour la plupart largement inconnus du grand public, sont le député Tom Tugendhat, la conseillère juridique du gouvernement ("Attorney General") Suella Braverman, l'ex-secrétaire d'État à l'Égalité Kemi Badenoch. Le nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi et l'ancien ministre de la Santé Jeremy Hunt ont été éliminés mercredi.

Boris Johnson a démissionné le 7 juillet après qu'une soixantaine de membres de son exécutif eurent ont claqué la porte, lassés des scandales à répétition et de ses mensonges. Il reste toutefois Premier ministre jusqu'à ce que son successeur soit connu.

Face aux députés à la chambres des Communes, il s'est dit "fier" mercredi de son bilan. "Il est absolument vrai que je pars à un moment que je n'ai pas choisi", a-t-il regretté lors de la séance hebdomadaire de questions devant la Parlement, particulièrement chahutée. "Mais je pars la tête haute".

Dans cette campagne aussi âpre qu'imprévisible, les candidats s'activent pour convaincre les députés dans des réunions qui ont lieu à huit clos. Plusieurs ont été ainsi auditionnés mercredi par des députés conservateurs. Plusieurs débats télévisés sont aussi prévus dans les prochains jours.

Trois favoris 

La campagne, qui s'adresse uniquement aux membres du parti conservateur, est clairement marquée à droite et rassemble son lot de coups bas et polémiques.

Parmi les poids lourds, Rishi Sunak fait l'objet d'attaques virulentes du camp Johnson qui l'accuse d'avoir mené le Premier ministre à sa perte en lançant la vague de démissions le 4 juillet.

Le ministre Jacob Rees-Mogg, fervent soutien de Boris Johnson, l'a ainsi qualifié d'ancien chancelier "socialiste".

Faux, rétorque l'intéressé qui estime que son approche économique relève du "bon sens thatchérien", en référence à l'ancienne Première ministre ultralibérale.

Les fidèles de Boris Johnson lui préfèrent une autre admiratrice de Thatcher : Liz Truss, restée au gouvernement malgré l'hémorragie massive la semaine dernière.

La désignation du nouveau Premier ministre intervient en pleine crise du coût de la vie, avec des ménages britanniques étranglés sous l'inflation, à 9,1 %, et ce même si le PIB du pays a rebondi de 0,5 % en mai.

Si le gouvernement doit rester en poste jusqu'à ce que le nouveau leader soit désigné, il a décidé de présenter une motion de défiance contre lui-même. Sûr d'un échec d'un tel vote, le gouvernement ripostait ainsi à une motion déposée mardi par l'opposition qui juge "intolérable" que Boris Johnson reste au pouvoir jusqu'en septembre. Cette motion a été refusée par le gouvernement estimant inopportun un vote visant un Premier ministre démissionnaire.

Avec AFP