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Il y a 50 ans, Fréjus sombrait sous les flots après la rupture du barrage de Malpasset

Le 2 décembre 1959, 50 millions de m3 d'eau déferlaient sur la ville de Fréjus, dans le sud de la France, charriant d'énormes morceaux de béton arrachés au barrage de Malpasset qui venait de céder. La tragédie avait fait 423 morts.

AFP - Plus d'un millier de personnes ont assisté mardi matin à Fréjus (Var), dans l'émotion et le chagrin, aux premières cérémonies du 50e anniversaire de la catastrophe de Malpasset qui, en 1959, a fait 423 morts dont 135 enfants, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les survivants et les familles des victimes assistaient à ces cérémonies qui se sont prolongeront en soirée par un office religieux et se poursuivront jeudi par des dépôts de gerbes et un recueillement devant les tombes en présence du président du Sénat, Gérard Larcher.

L'ancienne impératrice d'Iran Farah Diba Pahlavi qui, au lendemain du drame, avait joué un rôle actif au profit des orphelins de la catastrophe en accueillant trois enfants de Fréjus, Simone, Louis et Michel Infantolino, était présente aux côtés des autorités locales et régionales, le préfet du Var, Hugues Parant, représentant le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy.

Près de trois cents enfants des écoles de la ville, du primaire au lycée, ont été associés à cette commémoration destinée à "partager un acte fort de mémoire et de fidélité à toutes les victimes du barrage", selon le sénateur-maire (UMP) Elie Brun.

"Pour ces disparus, il y a toujours le risque d'une deuxième mort, celle de l'oubli et de l'indifférence", a déclaré Elie Brun, rappelant "le courage des sauveteurs de l'époque, que nous avons retrouvés et vers qui va notre reconnaissance".

"Fréjus meurtrie a su se reconstruire tout en préservant son âme et sa mémoire car un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir" a-t-il ajouté.

Pour l'ancien ministre et ancien maire de Fréjus François Léotard, dont le père André a eu à gérer la catastrophe, "cette nuit du 2 décembre 1959 est une blessure, dans l'histoire de la ville". Lui aussi a parlé de "devoir de mémoire", évoquant "l'effondrement meurtrier suivi d'une vague de vie, de solidarité humaine, de fraternité".

A l'issue de la cérémonie inter-religieuse, a été dévoilé le mémorial réalisé par le sculpteur Michel Mourier. L'oeuvre monumentale, en inox symbolise en six tours grandissantes la renaissance de Fréjus, telle que l'avait souhaitée le général de Gaulle au lendemain de la catastrophe. Des pupitres, sur lesquels sont gravés les noms des victimes, conduisent au monument où figurent les mots : "Que Fréjus renaisse".

Fréjus, qui comptait 13.500 habitants au moment de la catastrophe, en compte aujourd'hui plus de 53.000.