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La maison Lacroix taillée en pièces

La justice a avalisé le plan de redressement des propriétaires de la maison Lacroix prévoyant la suppression d'une centaine de postes, soit 90 % des effectifs. La haute couture et le prêt-à-porter devraient être abandonnés.

AFP - Le tribunal de commerce de Paris a annoncé mardi avoir décidé d'appliquer le plan de redressement des propriétaires de la maison Lacroix (groupe Falic), qui prévoit la suppression d'une centaine de postes.

Le plan prévoit en effet la suppression de la plupart des emplois, et par conséquent de la couture et du prêt-à-porter.

Une douzaine de salariés devraient rester en activité pour gérer les contrats de licence des accessoires et des parfums de la maison.

"Le tribunal a écarté tous les plans qui ont été proposés par les différents repreneurs et a retenu le plan de continuation de l'entreprise qui a été proposé par les actionnaires actuels de la société Christian Lacroix", a déclaré Simon Tahar, l'avocat de la maison Lacroix.

"Le tribunal a donc exclu l'idée d'une liquidation qui aurait mis fin définitivement à l'entreprise", a-t-il ajouté.

Créée en 1987 avec l'appui du numéro un mondial du luxe LVMH, qui l'a vendue en 2005 au groupe américain Falic, spécialisé dans le duty free, la maison Christian Lacroix a enregistré 10 millions d'euros de pertes en 2008 pour un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros.

Aucun des repreneurs potentiels n'avait déposé de chèque à temps, ce qui avait écarté une reprise de la maison de couture.

Ainsi, ni le cheikh émirati Hassan ben Ali al-Naimi, sur lequel la maison avait fondé beaucoup d'espoirs, ni le cabinet Bernard Krief Consulting (BKC), n'ont apporté à temps de garanties financières à leurs propositions.

Le Pdg de la société Lacroix, Nicolas Topiol, a toutefois indiqué qu'il ne désespérait pas de "trouver une solution de reprise", faisant allusion à la proposition du cheikh émirati qui pourrait intervenir ultérieurement. Il a indiqué qu'il ressentait "un peu de soulagement".

La décision permet de "préserver l'entreprise et lui donner une chance de se redéployer", a-t-il dit.

Le projet du cheikh, neveu du souverain du petit émirat d'Ajman (Emirats Arabes Unis), auquel était associé le couturier français, prévoyait un budget global de 100 millions d'euros pour l'apurement du passif, les pertes attendues au redémarrage de la griffe et son développement.

En redressement depuis juin, Christian Lacroix a été le grand absent des derniers défilés de prêt-à-porter féminin en octobre à Paris.