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Le Hamas menace Israël de riposter par des attentats-suicides

Le Hamas menace de riposter par des attentats-suicides si le gouvernement israélien engage une opération militaire de grande envergure à Gaza. Le mouvement islamiste a accepté un cessez-le-feu de 24 heures, après la fin de la trêve.

AFP - Le mouvement palestinien Hamas a accepté lundi un cessez-le-feu de 24 heures à la demande de l'Egypte mais a menacé de reprendre les attentats suicide en cas d'opérations israéliennes d'envergure dans la bande de Gaza, après la fin d'une trêve des violences.

Le Hamas et les autres groupes armés ont accepté "une accalmie pendant une période de 24 heures après une médiation égyptienne en échange d'une entrée d'aides depuis l'Egypte", a affirmé un responsable du Hamas, Aymane Taha.

Il a précisé que les groupes s'abstiendraient de tirer des roquettes et des obus de mortier contre le territoire israélien afin que les aides humanitaires égyptiennes puissent être envoyées à travers le point de passage de Kerem Shalom, entre le sud de la bande de Gaza et Israël.

Trois roquettes et un obus de mortier ont toutefois été tirés lundi vers le sud d'Israël, sans faire ni victime ni dégât, a indiqué un porte-parole militaire. Dans un communiqué, la branche militaire du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) a revendiqué ces tirs.

Un responsable égyptien a confirmé au Caire une demande de cessez-le-feu pour permettre l'acheminement d'un convoi de cinq camions transportant des aides d'une valeur d'un million de dollars.

Le convoi est à al-Arich, dans le Nord-Sinaï, et attend le feu vert israélien pour gagner la bande de Gaza, selon le Croissant Rouge égyptien.

"Nous avons demandé aux deux parties de créer l'atmosphère nécessaire pour permettre l'entrée en sécurité à Gaza d'un convoi d'aide humanitaire", a indiqué le ministère égyptien des Affaires étrangères.

Il a ajouté qu'Israël et le Hamas avaient réagi "de manière positive" à la demande égyptienne.

Mais le groupe armé Jihad islamique a de son côté indiqué ne pas avoir été informé. "Nous ne savons rien de cette trêve de 24 heures", a dit Daoud Chihab, un porte-parole, ajoutant: "Pas de trêve avec l'occupation, nous continuons notre résistance".

Soufflant le chaud et le froid, le Hamas a également menacé de reprendre les attentats suicide si l'Etat hébreu lançait une vaste opération dans la bande de Gaza, entièrement bouclée par Israël et l'Egypte.

"Nous ne resterons pas les bras croisés face à l'agression israélienne. Il est de notre droit en tant que peuple occupé de nous défendre et de combattre l'occupation par tous les moyens possibles, y compris les opérations suicide", a affirmé Aymane Taha.

Parallèlement, Israël préparait le terrain diplomatique avant le lancement d'une éventuelle offensive contre la bande de Gaza.

L'ambassadrice israélienne aux Nations unies, Gabriela Shalev, a ainsi adressé une lettre au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

"Nous ne pouvons accepter une situation où le Hamas continue de tirer sur des citoyens d'Israël", a par ailleurs affirmé Tzipi Livni lors d'un entretien téléphonique avec la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.

Mme Livni, ministre des Affaires étrangères et chef du Kadima, la parti centriste au pouvoir, doit se rendre jeudi au Caire à l'invitation du président égyptien Hosni Moubarak.

Elle discutera des "événements dans le sud d'Israël et d'autres sujets" avec le président égyptien, a annoncé en soirée un communiqué du ministère israélien des Affaires étrangères.

Une trêve de six mois entre Israël et le Hamas, négociée par Le Caire, a pris fin vendredi dernier.

A Gaza, la situation a été rendue plus difficile encore pour ses habitants après la fermeture d'une vingtaine de boulangeries en raison d'une pénurie de farine et de gaz: des centaines de personnes faisaient la queue devant certains établissements pour tenter d'acheter du pain.