
Le procès de l'ex-nazi John Demjanjuk s'ouvre à Munich. Cet ancien gardien de camp présumé avait été acquitté par un tribunal de Jérusalem en 1993, mais, depuis, de nouvelles preuves de sa culpabilité ont été apportées.
Les invités de ce Focus sont Pierre Girard, correspondant de FRANCE 24 à Munich, et Serge Klarsfeld, vice-président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
John Demjanjuk a déjà été condamné à mort par un tribunal de Jérusalem avant d'être acquitté en 1993 par la Cour suprême israélienne en raison de nouveaux éléments qui jetaient un doute sur sa véritable identité. Ce lundi, cet apatride d'origine ukrainienne comparaît une seconde fois devant un tribunal. Cette fois-ci en Allemagne, à Munich.
John Demjanjuk est aujourd’hui accusé par la justice bavaroise d’avoir participé, en 1943, au meurtre de 27 900 juifs déportés dans le camp d’extermination de Sobibor. Selon l’accusation, il ne fait aucun doute qu’il était membre des Trawnikis, ces soldats de l’Armée rouge faits prisonniers par les nazis et employés comme auxiliaires dans les camps de concentration et d’extermination.
Selon Wolfgang Benz, historien et directeur de l'Institut de recherche sur l'antisémitisme à l’université technique de Berlin, tous les témoignages de survivants de Sobibor et des autres camps d'extermination évoquent la brutalité et le zèle de ces auxiliaires. "L’Holocauste n’aurait pas atteint une telle dimension sans l’aide de ces gardiens d’origine ukrainienne, lituanienne ou encore lettonienne", affirme-t-il.