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Sarkozy et Lula saluent les propositions américaines et chinoises sur le climat

Les présidents français et brésilien, favorables à un accord contraignant pour lutter contre le réchauffement climatique au sommet de Copenhague, saluent les objectifs chiffrés que se sont fixés la Chine et les États-Unis en la matière.

L’agenda politique se précipite et les ambitions des Etats-Unis, de la Chine et de l’Europe s’affirment à dix jours du sommet de Copenhague sur le climat. Les Etats-Unis et la Chine ont fixé cette semaine leurs objectifs chiffrés d’émission de CO2 (1) et annoncé la présence du président Barack Obama et du Premier ministre Wen Jiabao dans la capitale du Danemark. Immédiatement, les présidents français et brésilien Nicolas Sarkozy et Luiz Inacio Lula da Silva, réunis à Manaus, au Brésil, ont surenchérit.

"Les dernières déclarations de Barack Obama et des dirigeants chinois sont extrêmement encourageantes pour faire de Copenhague un succès", affirme Nicolas Sarkozy. Lula a lui aussi exprimé sa satisfaction : "Il y a une semaine, il semblait que le sommet de Copenhague pouvait être un échec" mais aujourd’hui, les Etats-Unis et la Chine présentent "des objectifs chiffrés, même si ce n'est pas les chiffres que j'aurais souhaité".

Sarkozy tacle Obama au passage

Au passage, le président français n’a pas manqué d’épingler son homologue américain sur sa décision de se rendre à Copenhague le 9 décembre et non les 17 et 18, comme ont convenu les autres chefs d'Etat. "Cela va être difficile de faire un sommet intermédiaire et je ne voudrais surtout pas que ce soit discourtois à l'endroit des Danois et des soixante-six chefs d'Etat et de gouvernement qui ont déjà donné leur accord pour participer à la conférence", a-t-il martelé.

La réaction critique de Nicolas Sarkozy, qui répète régulièrement qu’il ne veut pas "d’accord au rabais" au sommet de Copenhague, alimente les commentaires sur les rapports entre le président français et Barack Obama. "Pékin et Washington mènent le jeu, et c’est comme si Sarkozy cherchait à faire savoir que c’est lui qui va faire avancer les choses. Il le fait avec Lula, président du Brésil, un des pays du Sud emblématique sur le plan climatique - avec la forêt amazonienne notamment", explique Pierre Rousselin, directeur-adjoint du "Figaro", en charge de l’international, dans un débat organisé sur l'antenne de FRANCE 24.

"La France a une grande réputation dans un certain tiers-monde, surtout en Amérique du Sud, renchérit Steven Ekovich, professeur de sciences politiques à l’université américaine de Paris. La France aurait tort de ne pas jouer dessus pour redorer son blason à Copenhague."

Stature internationale

L’Europe est en tête dans les propositions contre le réchauffement climatique (2). Et la France a joué un rôle important pour pousser le paquet énergie-climat, adopté en juin 2008. "Nicolas Sarkozy réclame la paternité de ce paquet, puisqu’il était président de l’Union européenne à l’époque. Politiquement, c’est important pour le président français, pour sa stature internationale et pour sa politique intérieure", analyse Pierre Rousselin.

La position de Nicolas Sarkozy dans ces échanges diplomatiques sur le climat fait réagir une journaliste du quotidien britannique le "Guardian", Suzanne Goldenberg, qui titre sur son blog : "L’idée de Sarkozy pour sauver la planète : une autre conférence".
 

(1) Pékin a annoncé vouloir baisser son "intensité carbonique" (émissions polluantes par unité de PIB) de 40 à 45 % d'ici 2020 par rapport à 2005. La veille, Washington a présenté des objectifs de réduction de ses émissions de 17 % en 2020 et 42 % en 2030.

(2) Les pays de l'Union européenne se sont engagés à réduire leurs émissions d'au moins 20 % d'ici 2020 par rapport à 1990, envisageant d’aller jusqu’à 30 % en cas d'accord à Copenhague.