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À la une de la presse, le bilan des négociations d'hier entre la Russie et l'Ukraine, à Istanbul. Des pourparlers qualifiés de "substantiels" par Moscou.

"L'opération spéciale remplacée par la désescalade, grâce à la diplomatie" : d’après Nezavissimaïa Gazeta, les négociations "n’ont pas conduit à un cessez-le-feu" mais auraient permis à l'Ukraine et à la Russie de se rapprocher d’un "compromis". Un "tournant" que le quotidien russe attribue en partie au "rôle important" joué, selon lui, par le président turc Recep Tayip Erdogan et par l'oligarque russe Roman Abramovitch, dont la presse américaine a fait état, en début de semaine, du "possible" empoisonnement, lors d'un round précédent de négociations. Le journal, qui cite des sources turques, évoque même la possibilité d’une rencontre entre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui pourrait avoir lieu en Turquie, sous la houlette de Recep Tayip Erdogan.

Les discussions d’hier sont présentées comme une "éclaircie diplomatique", après plus d’un mois de guerre. La Croix parle d’un "espoir de paix", de la "possibilité d’une trêve", avec d’importantes concessions côté ukrainien : le renoncement à l’Otan et l’adoption d’un statut de neutralité. Le journal estime, néanmoins, "qu'il serait  imprudent de se réjouir" : d’abord parce que les États-Unis "ont jeté un froid, en estimant qu’il n’y avait là rien de neuf", "ensuite par ce que le Donbass et la Crimée sont exclus des négociations" et, enfin, "parce que Vladimir Poutine a montré que l’imprévisibilité était pour lui une arme comme les autres".

"Petite lueur d’espoir", titre le journal belge Le Soir, dont l’analyse est cependant nettement plus nuancée, puisque le quotidien évoque une paix "encore fort lointaine", après des négociations "au parfum de coup politique russe". "Leurre ou lueur ?" : les Occidentaux, prévient Libération, "attendent des signes concrets de désescalade militaire sur le terrain". Et le quotidien français de rappeler : "Même si l’étau russe se desserrait sur l'ouest du pays, l'Ukraine est à terre et plus de 4 millions de ses habitants ont été poussés à se réfugier dans les pays européens voisins. Sans compter que plus de 1 000 mercenaires russes de Wagner auraient été déployés dans l’Est et que les combats risquent d’y être sans pitié. Le refus obstiné de Vladimir Poutine d’ouvrir un corridor humanitaire à Marioupol, où plus de 100 000 personnes seraient en train de mourir de faim et d’épuisement, n’est pas de bon augure. La bonne volonté se mesure aux gestes de simple humanité".

La faim menace aussi des millions de personnes à-travers la planète, à cause de la flambée des prix provoquée, en partie, par la guerre en Ukraine. L'Humanité, dans le sillage des Nations unies, alerte sur la façon dont la guerre en Ukraine aggrave "les fractures mondiales". Le journal voit dans le refus de plusieurs pays africains de condamner l’intervention russe - le Mali, l’Algérie, le Soudan, l’Angola, l’Afrique du Sud et même le Sénégal - une manifestation de cette fracture, de ce "schisme". Un responsable de l’Union africaine fait état "d’une vague prorusse au sein (des) opinions publiques, sur fond d’échecs militaires des Occidentaux dans le Sahel et des conséquences tragiques subies par l’ensemble du continent africain à cause de la guerre en Libye". En Afrique, également frappée de plein fouet la pandémie, "la popularité réelle de Vladimir Poutine est difficile à jauger mais toutes les manifestations hostiles à l’opération Barkhane ou à la France, au Niger, au Burkina Faso, au Mali ou au Sénégal, étaient fleuries de drapeaux russes voire de slogans pro-Wagner", relève le journal.

Wagner, la société militaire privée, soupçonnée d’être une "armée de l'ombre" au service du Kremlin, est également très présente en Centrafrique. Là encore, la guerre en Ukraine se répercute dans le pays, où "des sources concordantes" ont indiqué au journal Le Monde que le conflit en Ukraine est en train de provoquer "une réduction des effectifs parmi les mercenaires du groupe Wagner". Une évolution qui pourrait augurer "une forme de repli ou de réorganisation". Le journal estime que l’isolement dans lequel la guerre en Ukraine place la Russie pourrait l’amener à appuyer davantage "les ambitions de ses alliés", ce dont témoignerait la demande faite, au début du mois, par deux membres de l’ambassade de Russie auprès de la présidente de la Cour constitutionnelle, sur les moyens de faire sauter la limite des deux mandats présidentiels - "une ambition qui commence(rait) à s’affirmer dans l’entourage du président Touadéra", selon Le Monde.

On ne se quitte pas là-dessus. Les matchs de barrage de la zone Afrique et de la zone Europe pour la Coupe du monde de foot avaient lieu hier soir. Je vous propose juste un aperçu des résultats, avec une pensée tout d'abord pour nos amis algériens, éliminés par le Cameroun à la toute dernière minute. Une défaite "amère et injuste", d’après Liberté Algérie. On pleure à Alger, et on sourit à Douala. "We did dit !", ("On l'a fait !"), exulte Le Jour, quotidien francophone camerounais, comme ce titre ne l’indique pas. Joie également à Tunis après la qualification des Aigles de Carthage face aux Aigles du Mali : "Rendez-vous à Doha !", exulte La Presse. Direction le Qatar aussi pour le Portugal, qui l’a emporté face à la Macédoine du Nord. "Vamos atras do sonho" ("On poursuit le rêve"), titre ce matin le journal sportif A Bola.  

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