Au delà de Kiev, la Russie élargit son offensive et frappe désormais l'Ouest de l'Ukraine. Après une base militaire proche de la Pologne dimanche, une tour de télévision a été détruite lundi près de Rivne. Vingt personnes ont été tuées.
Dans l'un des attaques les plus meurtrières jusqu'ici sur l'ouest de l'Ukraine, le bombardement d'une tour de télévision près de Rivne, une ville situé à 150 km de la frontière polonaise, a fait, lundi 14 mars, 20 morts.
Dans les décombres, les corps de soldats réservistes ont été retrouvées par les secouristes. Le gouverneur régional, Vitaliy Koval, a promis de rétablir l'antenne sous deux jours, et a fait l'éloge des secouristes. "Ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient. La frappe a eu lieu à 5 h 22, la première équipe est arrivée à 5 h 27".
Sous les studios de télévision du centre-ville, la cave où est stocké le vieux matériel est devenue un abri. Rivne elle-même n'a pas été touchée, mais le son des sirènes est quotidien. "Deux ou trois fois, nous avons dû interrompre le journal télévisé à cause des sirènes. Nous nous rendons toujours à l'abri quand nous les entendons pendant notre travail. Mais après ce qui s'est passé lundi, nous sommes encore plus prudents. Nous essayons de courir ici encore plus vite. Ce n'est pas un hasard s'ils ont frappé la tour de télévision, car leur but est d'empêcher les gens d'accéder à l'information", décrit Tetiana Klymtchouk, une présentatrice de la télévision régionale de Rivne.
"Je sens qu'on a besoin de moi ici"
Cet abri est aussi utilisé par les voisins du quartier, comme Oleh, un ingénieur ukrainien. "Pas une seule chaîne ne fonctionne. Dans les villages, les gens sont vraiment inquiets. Soudain, il n'y a plus de nouvelles, à un moment où ils veulent vraiment savoir ce qui se passe", raconte cet homme. En ville, les habitants peuvent capter la télévision par le câble ou par Internet.
Tetyana Klymtchouk, tout juste remontée de l'abri, se prépare pour son journal. Malgré le danger, elle souhaite continuer à travailler : "Je sens qu'on a besoin de moi ici. C'est l'une des raisons pour lesquelles je reste. Mais c'est aussi parce que je ne veux tout simplement pas quitter ma ville natale".
Son journal diffuse le portrait d'un volontaire local qui conduit des gens en Pologne, une destination qui est dans toutes les têtes. Depuis le début de la guerre, il a réussi à évacuer 1690 personnes de l'autre côté de la frontière.
Jusqu'à présent les bombardements dans l'ouest de l'Ukraine n'ont visé que les infrastructures militaires ou stratégiques, mais dans cette région, chacun se demande si la situation ne va pas s'aggraver comme dans le reste du pays.