
Une commission d'enquête débute ses travaux pour déterminer les raisons qui ont poussé le gouvernement de Tony Blair à entrer en guerre contre l'Irak aux côtés des États-Unis, en 2003. Quelque 179 soldats britanniques sont morts dans le conflit.
L'heure des explications a sonné à Londres. Plus de six ans après le début de la guerre en Irak, la commission chargée de faire la lumière sur les raisons qui ont poussé le Royaume-Uni à partir en guerre, aux côtés des Etats-Unis, contre le régime de Saddam Hussein a entamé ces travaux, ce mardi.
Dès les premières heures de la journée, des responsables des services secrets britanniques et du ministère des Affaires étrangères se sont succédé devant les cinq membres de la commission dont les travaux devraient durer plusieurs mois. D’autres chefs militaires, diplomates, agents des renseignements britanniques et hauts fonctionnaires devront à leur tour apporter leur témoignage. L’enquête, troisième du genre sur ce dossier, promet d’être longue et compliquée.
‘’Un examen rigoureux et honnête’’
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John Chilcot, haut fonctionnaire à la retraite qui préside la commission d'enquête, s'est d’ores et déjà engagé à produire un rapport "complet et informé" : "Mes collègues et moi-même abordons cette tâche avec ouverture d’esprit, nous sommes apolitiques, nous ne dépendons d’aucun parti, nous souhaitons examiner et compter sur les preuves que nous avons. Nous procéderons à un examen approfondi, rigoureux, juste et honnête."
Certains déplorent pourtant que la commission, composée, outre de son président, de deux éminents universitaires, d’un ancien diplomate et d’une représentante de la Chambre des Lords, ne comprenne aucun avocat à même d'imposer un véritable contre-interrogatoire aux personnalités appelées à témoigner, tel Tony Blair.
Le moment le plus attendu de l’enquête devrait en effet être l’audition de l’ex-Premier ministre britannique, au début de 2010. Une audience au cours de laquelle l’ancien locataire de Downing Street devra dire ce qu’il savait réellement lorqu'il a engagé, en 2003, son pays dans la guerre en Irak.