Malgré un faible taux de bancarisation, les investissements dans les start-up africaines ont dépassé les 5 milliards de dollars en 2021, notamment grâce à un entrepreneuriat féminin hors du commun et une forte adoption du mobile. Et maintenant ? Tour d'horizon.
Quelque 5,2 milliards de dollars, soit une progression de 264 % en une année. C’est le montant levé par les start-up africaines en 2021. "Ce nouveau record reflète un écosystème très actif, où près de trois transactions sont conclues par semaine", note le fonds d'investissement Partech, qui a publié début février une étude fouillée sur le sujet. Si certains investisseurs continent de redouter les zones de conflit, le continent semble briser un plafond de verre : celui des levées de fonds de plus de 100 millions de dollars. Celles-ci sont passées de 8 à 14 en un an. La présence d'incubateurs comme le iHub de Nairobi au Kenya participe à ce développement.
Intéressant à noter, quelque 56 % des fonds sont alloués aux start-up qui réinventent la finance avec le téléphone portable, et les levées touchent aussi bien le Nigeria que l’Afrique du Sud, le Ghana, le Maroc, le Sénégal ou encore la Côte d’Ivoire. La couverture d'Internet, qui a progressé de 23 % en un an, montre une réelle accélération en Algérie, au Botswana, au Ghana ou encore au Gabon.
Il y a des différences à l’intérieur même de ces pays : 50 % des Africains en milieu urbain utilisent Internet alors qu'ils ne sont que 15 % en milieu rural, note l'Union internationale des télécommunications (UIT). Surtout, les inégalités d’accès à l’éducation entre les hommes et les femmes sont toujours importantes : en 2018, sur le continent, 72 % des jeunes femmes de 15 à 24 ans savaient lire et écrire, contre 79 % des jeunes hommes. Or, note l’ONG Women in Africa, 27 % des femmes africaines sont des créatrices d'entreprise, ce qui représente le taux le plus élevé au monde. Permettre un accès égalitaire à la formation est justement un des combats de Rebecca Enonchong, la créatrice d'ActivSpaces, qui aide les femmes en zone rurale à Bangangté, dans l’ouest du Cameroun. Témoignage.